Comment évaluer les risques de zoonoses ?
© Gaël Kerbaol/INRS – 2008
Le pouvoir pathogène d'un agent biologique varie selon l’espèce. Ainsi un agent infectieux peut entraîner une maladie uniquement chez l’homme (par exemple coqueluche, varicelle…) ou uniquement chez certaines espèces animales (par exemple la fièvre aphteuse chez les bovins, caprins, ovins). Certains agents pathogènes pour les animaux peuvent se transmettre à l’homme, provoquant des infections appelées zoonoses (par exemple la brucellose chez les ruminants et l’homme).
La démarche d’évaluation des risques biologiques suit la chaîne de transmission. Chaque agent biologique pathogène (bactéries, virus, parasites…) est susceptible de se transmettre à une personne (l’hôte) à partir d’un réservoir donné et selon des modes de transmission spécifiques.
Le réservoir
C’est le lieu dans lequel prolifèrent et s’accumulent les agents biologiques. Dans le cas des zoonoses, ce peut être l’animal lui-même, ses sécrétions (salive, urines, sécrétions génitales…), ses déjections ainsi que l’environnement souillé par les déjections (eau, locaux, outils…).
Les voies de transmission et l’exposition au travail
Chaque agent biologique pathogène est susceptible de se transmettre à une personne (l’hôte) à partir d’un réservoir donné et selon des modes de transmission spécifiques : par voie respiratoire, par contact avec la peau ou les muqueuses, par inoculation ou encore par voie digestive.
En milieu professionnel, lorsqu'il effectue ses tâches, un travailleur peut être exposé aux agents biologiques présents dans un réservoir en inhalant des aérosols, en touchant des surfaces contaminées, en recevant des projections sur les muqueuses du visage, en se coupant avec des objets, en se faisant piquer par un insecte, ou encore en portant à la bouche ses mains ou des objets contaminés.
Il y a un risque biologique si l’exposition du travailleur correspond à la voie de transmission de l’agent biologique.
Par exemple, la leptospire (responsable de la leptospirose) se trouve dans l'urine des rats infectés et se transmet à travers les blessures de la peau ou par projection sur les muqueuses du visage. Ainsi un travailleur peut être exposé à la leptospirose par exemple en cas de projection au visage d’eau contaminée par des urines de rats infectés.
PRINCIPAUX MODES DE TRANSMISSION DES ZOONOSES ET EXEMPLES DE SITUATIONS D'EXPOSITION DU TRAVAILLEUR |
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Voie de transmission de l’agent biologique |
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Voie respiratoire |
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Contact avec la peau ou les muqueuses
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Inoculation
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Voie digestive |
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L’hôte
L’hôte potentiel se trouve au bout de la chaîne de transmission. En milieu professionnel, il s’agit du travailleur. S’il n’est pas suffisamment protégé il peut être contaminé et développer une maladie. Certains facteurs individuels peuvent jouer un rôle dans le développement d’une maladie infectieuse tels que l’immunité vis-à-vis de la maladie ou encore certains terrains particuliers (grossesse, déficit immunitaire, maladies chroniques…).
Pour en savoir plus
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