Évaluation des risques
Au même titre que les autres facteurs de risques professionnels, l’exposition aux postures sédentaires doit faire l’objet d’une évaluation. Cette phase préalable est indispensable dans la conduite d’une démarche de prévention.
L’obligation de sécurité qui incombe à l’employeur doit le conduire à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des salariés (art. L. 4121-1 et suivants du Code du travail), avec en premier lieu l’évaluation des risques auxquels ils sont soumis. Cette démarche peut s’effectuer de manière collective, sous la forme d’actions concertées entre l’employeur, les représentants du personnel, les salariés ainsi que le service de prévention et de santé au travail.
Il est nécessaire pour cela d’identifier les situations de travail engendrant des postures sédentaires, d’analyser le niveau d’exposition et d’intégrer ces éléments dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), ce qui permettra de définir les mesures de prévention à mettre en place.
Étape 1 : identifier les postures sédentaires
La première étape de la démarche d’évaluation du risque consiste à identifier si des salariés travaillent en postures sédentaires dans l’entreprise. Pour cela, il est nécessaire d’identifier les activités de travail effectuées principalement en posture assise maintenue. Il convient ensuite d’apprécier le niveau de dépense énergétique associé à ces activités. Un très faible niveau de dépense énergétique (à savoir inférieur ou égal à 1,5 MET) est rencontré lors d’activités nécessitant un effort physique très léger comme le travail sur écran, l’assemblage de petits éléments ou encore le contrôle/pilotage de machines industrielles. Le compendium des activés physiques, informant des équivalents énergétiques de diverses activités domestiques, de loisirs, sportives ou encore professionnelles, peut être une aide dans l’appréciation du niveau de dépense énergétique.
Étape 2 : analyser le niveau d’exposition
La seconde étape consiste à préciser le niveau d’exposition des salariés, c’est-à-dire à quantifier les périodes ininterrompues passées en postures sédentaires de plus de 30 minutes ainsi que la durée cumulée journalière de ces périodes. Une analyse de l’activité est recommandée pour obtenir ces informations qui seront ensuite intégrées au DUERP de l’entreprise.
© INRS – 2024
Outil d’aide à l’évaluation de l’exposition aux postures sédentaires au travail
Postures sédentaires : questionnaire
Méthodes pour approfondir l’évaluation
Même si pour la grande majorité des entreprises, la démarche en deux étapes décrite ci-dessus suffit, il existe différentes méthodes permettant d’approfondir l’évaluation de l’exposition aux postures sédentaires telles qu’une observation approfondie de l’activité ou une évaluation métrologique, à l’aide par exemple de capteurs intégrant des accéléromètres. Le choix de la méthode doit être fait en fonction des objectifs poursuivis, de l’environnement de travail et des moyens humains et financiers disponibles pour conduire l’évaluation. Si l’observation peut apporter un certain nombre d’éléments, l’utilisation de capteurs (tels que des accéléromètres) reste la méthode de référence pour caractériser précisément l’exposition. D’accessibilité souvent aisée, l’usage de ces capteurs nécessite toutefois une méthodologie appropriée pour garantir des résultats fiables, interprétables et représentatifs de la situation de travail analysée.
Pour en savoir plus
-
Brochure 06/2024 | ED 6494
Les postures sédentaires au travail. Définition, effets sur la santé et mesures de prévention
-
Article de revue 06/2020 | TM 57
Evaluation du comportement sédentaire au travail : quels outils ?
-
Article de revue 11/2020 | DO 30
La métrologie au service de la prévention des risques professionnels
-
Dossier 10/2023
-
Vidéo Durée : 37min 58s
Webinaire - Les postures sédentaires, un réel enjeu de santé au travail