Facteurs prédictifs de la trajectoire de retour au travail après un syndrome de la coiffe des rotateurs survenu dans un contexte professionnel : une étude prospective sur 96 travailleurs

Objectif : Le retour au travail maintenu après chirurgie d’un syndrome de la coiffe des rotateurs (SCR) survenu dans un contexte professionnel reste difficile. Le principal objectif de la présente étude était d’identifier des facteurs prédictifs de la trajectoire de retour au travail (RAT). Méthode : Quatre-vingt-seize travailleurs présentant un SCR survenu dans un contexte professionnel ont été identifiés par 4 chirurgiens. Ils ont été suivis de manière prospective avant et après la chirurgie, jusqu’à 1 an après le RAT, ou 20 mois après la chirurgie quand aucun retour au travail n’était observé. Les participants ont rempli une série de questionnaires standardisés portant sur leurs conditions de travail, leur santé, leurs représentations et ont réalisé des tests fonctionnels lors de l’inclusion. Durant la période de suivi, ils ont été régulièrement interrogés sur leurs conditions de travail (au travail ou non, à des tâches normales ou aménagées, à temps plein ou temps partiel). Les analyses statistiques étaient basées sur des modèles uniques et multiples de prédiction de la trajectoire du travailleur. Résultats : Trois trajectoires de RAT ont été identifiées, considérant le RAT et les arrêts de travail survenus durant le suivi : trajectoire stable, instable et non RAT. L’âge médian de l’échantillon était de 49,5 [45,0-54,0] ans, avec 67,7% de travailleurs employés dans des travaux fortement exigeants pour l’épaule. Dans le modèle multiple, trois facteurs étaient hautement prédictifs de la stabilité de la trajectoire : la santé perçue recueillie avant la chirurgie (1ère question du SF12 survey), le fait d’avoir eu une rupture partielle ou totale réparée d’une tendinopathie de la coiffe des rotateurs, et le niveau d’exigence physique du travail. Conclusion : Trois facteurs prédictifs de la stabilité de la trajectoire de RAT, faciles à recueillir, ont été identifiés. Ils peuvent être utiles aux professionnels de la santé au travail et aux soignants, pour identifier des travailleurs vulnérables à l’égard du risque de désinsertion professionnelle, comme conséquence de la chirurgie de l’épaule dans un contexte professionnel.