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Travail en horaires atypiques

Sommaire du dossier

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  4. Démarche de prévention (rubrique sélectionnée)

Prévention

Une démarche de prévention collective et centrée sur le travail est préconisée.

Principes généraux au niveau de l’organisation du travail

L’employeur doit privilégier la mise en place de mesures de prévention en amont, afin d’anticiper et minimiser le plus possible les impacts des horaires atypiques sur la santé des salariés qui y sont soumis

La mise en place d’organisations du travail qui visent à réduire la désynchronisation et la dette de sommeil est à privilégier et les modalités de l’organisation du travail en horaires atypiques doivent être discutées de façon collective avant d’être mises en place.

Mesures de prévention organisationnelles 

Evaluation des risques

Lors de la mise en place d’horaires atypiques, l’employeur doit procéder à une évaluation des risques liés aux postes concernés et s’assurer que les mesures de prévention déjà en place restent adaptées malgré ces nouveaux horaires. Un suivi des indicateurs concernant la santé des travailleurs, l’ambiance de travail et l’absentéisme doit être fait. Des outils pour l’analyse de ces facteurs et la tolérance des plannings horaires commencent à se développer et permettent une approche pragmatique et concertée en termes de prévention.

En particulier, il est important de vérifier:

  • le contenu des activités de travail : exigences physiques et psychologiques, niveau de vigilance requis, …
  • l’exposition à d’autres risques professionnels sur les postes concernés : bruit, produits chimiques dangereux, port de charges, …
  • les conditions de réalisation du travail : travail isolé, utilisation de véhicule,
  • les conditions de travail : travail au froid, à la chaleur, existence d’une salle de pause, qualité de l’éclairage, …
  • l’adéquation entre les horaires et les mesures de prévention mises en place.

Les mesures favorables pour limiter les effets négatifs sur la santé des horaires atypiques

  • Privilégier les salariés volontaires.
  • Faciliter l’articulation des temps de travail avec l’exercice des responsabilités familiales et sociales.
  • S’assurer que les horaires de poste (début et fin) sont compatibles avec les horaires de transport en commun.
  • Favoriser la dimension collective du travail.
  • Être attentif à rompre l’isolement des salariés concernés et la monotonie des tâches qui leur sont confiées.
  • En cas de rotation des postes, prévoir du temps pour les transmissions d’une équipe à l’autre.
  • Aménager des systèmes de rotation réguliers et flexibles : permettre aux salariés d’anticiper leur planning, prévoir des marges de manœuvre pour les échanges d’horaires entre salariés.
  • Favoriser le maximum de week-end de repos.
  • Préférer les rotations rapides qui minimisent le nombre de nuits (2-3 nuits consécutives maximum).

  • En cas d’activité non continue le week-end, proposer une équipe de nuit permanente associée à un 2x8 plutôt qu’un 3x8.
  • Raccourcir la durée des postes de nuit.
  • Repousser le plus possible l’heure de prise de poste du matin (après 6 heures).
  • Prévoir un minimum de 11 heures de repos entre deux postes.
  • Privilégier les jours de repos après les postes de nuit de préférence.
  • Insérer les pauses appropriées pour les repas, pour le repos et la sieste. Cette dernière doit être courte ( moins de 20 minutes).
  • Adapter l’environnement lumineux : prévoir une exposition à une lumière d’intensité assez importante avant et/ou en début de poste puis la limiter en fin de poste.

  • Rendre possible le retour en horaires classiques.

L’acceptation des horaires atypiques par le salarié est le facteur clé.

Il est recommandé que les salariés concernés soient volontaires à ces postes et il est utile de les associer aux discussions concernant les modalités pratiques des horaires (heure de prise de poste, rythme de rotation, temps de pause…). C’est un facteur clé pour leur acceptation de ces horaires qui dépend de leur stabilité et de leur prévisibilité, de la possibilité de maintenir une vie sociale et familiale, de la nature des activités extraprofessionnelles, des ressources matérielles et des aides disponibles dans la vie privée (possibilité de garde des enfants…).

Recommandations complémentaires de prévention

Les services de santé au travail ont un rôle important à jouer dans la mise en place des horaires atypiques et dans la prévention de leurs impacts sur la santé. Ils conseillent l’employeur, les salariés et leurs représentants sur les mesures organisationnelles à mettre en place. De plus, ils délivrent de l’information et des formations spécifiques sur les risques encourus, l’hygiène de vie et de sommeil et les modalités d’exposition à la lumière.

Recommandations pour le sommeil :
  • conseiller les salariés en tenant compte de leur chronotype;
  • conseiller d’éviter les excitants. La consommation de caféine doit être limitée (trois tasses au maximum), et peut avoir lieu en début de poste mais pas pendant les dernières 6 heures de travail qui précèdent l’heure du coucher ;
  • organiser des pauses avec un temps de repos (ou sieste) court de moins de 20 minutes lors du travail de nuit ou lors du poste du matin ;
  • limiter l’exposition à la lumière en fin de poste ;
  • informer sur les conditions favorables pour obtenir un sommeil diurne de qualité et réparateur à domicile: noir absolu, silence, téléphone décroché, …
  • respecter un rituel au moment du coucher : lecture reposante, tisane, toilette, …
Recommandations pour l’alimentation et l’hygiène de vie :
  • conseiller les salariés de ne pas grignoter ni sauter de repas. Leur conseiller de respecter trois prises alimentaires équilibrées par jour, à horaires les plus réguliers possible, à caler en fonction de son rythme de travail :
  • petit déjeuner complet avec un laitage et des fruits,
  • avant la prise de poste : des protéines (viandes et poissons), des glucides en petite quantité et des légumes,
  • après le travail : un repas plus léger en favorisant les glucides,
  • pour les postes du matin et de nuit : faire conseiller une collation légère,
  • recommander la pratique une activité physique régulière.

Un soutien social et familial est nécessaire pour permettre la mise en place de toutes ces mesures.

Sieste au travail

La sieste a des effets bénéfiques immédiats. Elle permet d’améliorer les niveaux de vigilance pendant plusieurs heures et diminue les risques d’erreurs, d’accidents de travail et de trajet.

 

Deux périodes physiologiques propices à la sieste :

  • la nuit (entre 1 et 6 h du matin),
  • la journée en début d’après-midi.

 

Trois types de siestes

  • Sieste « flash » : moins de 10 minutes, dans n’importe quel endroit mais au calme. Elle consiste à fermer les yeux et se relaxer sans forcément dormir. Elle permet de récupérer en termes de vigilance.
  • La micro-sieste (ou sieste courte) : peut se programmer dans le planning car dure entre 10 et 20 minutes maximum. Elle ne permet pas d’aller dans le sommeil profond et donc le réveil est plus facile. Un espace dédié dans l’entreprise est souhaitable : au calme, dans la pénombre. La micro-sieste est la plus efficace pour récupérer en termes de vigilance.

La sieste royale (ou longue) : plus d’1 heure. Dans l’idéal, 1 h 30 qui est la durée d’un cycle de sommeil. Elle permet de rentrer dans le sommeil profond et de compenser de la dette de sommeil. Elle doit se faire idéalement les jours de repos car nécessite des conditions adéquates pour dormir (la pénombre, un lit, du calme) et induit un réveil plus lent (inertie hypnique de 15 minutes environ).

Pour en savoir plus
Mis à jour le 06/07/2021