Points de repère pour la prévention
L’acquisition d’un exosquelette s’appuie sur une démarche structurée allant de la définition du besoin d’assistance physique jusqu’à son intégration en situation réelle, pour s’assurer de l’adéquation entre l’exosquelette, l’opérateur et les spécificités de la tâche pour laquelle il est envisagé.
Identifier le besoin d’assistance
L’acquisition d’un exosquelette nécessite la constitution d’un groupe de travail réunissant, au cas par cas et dans la mesure du possible, les acteurs de l’entreprise concernés par ces évolutions : direction, production, qualité, instances représentatives du personnel, service de santé au travail, préventeurs, opérateurs, etc. Cette concertation s’inscrit dans une démarche de prévention visant plus globalement à réduire la charge physique de travail.
Une analyse approfondie1 des situations de travail au sein de ce groupe doit permettre d’identifier l’ensemble des facteurs pouvant conditionner les contraintes physiques (efforts physiques, dimensionnement, contraintes temporelles, facteurs environnementaux, caractéristiques de l’organisation du travail).1http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206161
Cette analyse pose les bases des pistes de prévention à rechercher pour transformer les situations de travail, dans le respect des 9 principes généraux2 définis par l’article L.4121-2 du Code du travail. Ainsi, avant d’envisager l’usage d’un exosquelette comme solution de prévention, il faut s’interroger sur l’ensemble des pistes susceptibles de réduire la charge physique de travail. Les exosquelettes sont conçus pour assurer une assistance physique très spécifique et ne peuvent pas répondre a priori à l’ensemble des questions génériques que souhaitent traiter les acquéreurs : réduction de la charge physique et/ou des troubles musculo-squelettiques (TMS), maintien au poste de travail, etc.2https://www.inrs.fr/demarche/principes-generaux.html
Si le choix est fait de s'orienter vers l’acquisition d’un exosquelette, il est indispensable en amont de définir précisément son besoin en tenant compte des spécificités de la tâche et des contraintes localisées qu’elle génère, des caractéristiques des futurs utilisateurs et du contexte organisationnel.
Evaluer l’interaction Homme-exosquelette
Afin de s’assurer que l’exosquelette correspond effectivement aux besoins identifiés, il convient de mener des évaluations de l’interaction entre l’exosquelette et les futurs utilisateurs. Dans ce but, plusieurs critères d’évaluation peuvent être utilisés, comme :
- L’appropriation de l’équipement par l’opérateur
- Le succès de la tâche réalisée avec l’assistance physique
- La facilité d’emploi de l’exosquelette
- L’impact sur les stratégies opératoires, sur l’environnement et sur le collectif de travail
- Les risques pour la sécurité de l’opérateur et de son environnement
Il est à noter qu’une phase d’apprentissage progressive est indispensable pour que l’opérateur s’assure que l’exosquelette est bien adapté à la tâche et à son environnement.
Evaluer la mise en œuvre
Une fois l’exosquelette implanté en situation réelle, ses conditions d’usage doivent être évaluées en s’appuyant sur des retours d’expérience. L’objectif est de s’assurer que l’équipement répond toujours aux besoins initialement identifiés malgré les éventuelles évolutions de la situation de travail.
Cette évaluation repose sur la comparaison entre la situation de départ et les situations à court, moyen et long terme. Elle doit interroger différentes dimensions liées aux salariés (santé, plaintes, satisfaction, etc.), à la structure (accidents du travail, absentéisme, turn-over, etc.) et à l’activité (changements techniques, humains, organisationnels, etc.).
L’analyse critique des objectifs visés, des moyens mis en œuvre, des résultats obtenus et de l’impact sur l’entreprise sert à bâtir l’argumentaire pour maintenir, modifier ou abandonner l’usage de l’exosquelette.
En savoir plus
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Publication scientifique 10/2017
Les robots et dispositifs d’assistance physique : Etat des lieux et enjeux pour la prévention
Dans un contexte de mutation des entreprises, on assiste depuis 2013 à une émergence de robots, exosquelettes et autres nouvelles technologies d’assistance physique (NTAP) notamment pour tenter de répondre aux problématiques de TMS et de charge physique de travail excessive. Ce document a comme objectif de présenter les principaux points de vigilance liés à l’utilisation des robots et dispositifs d’assistance physique, dont les retours d’expérience ont pu être réalisés entre 2013 et 2016. 3 3https://www.inrs.fr/inrs/recherche/etudes-publications-communications/doc/publication.html?refINRS=NOETUDE/P2017-120/NS354
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Brochure 05/2018 | ED 6295
10 idées reçues sur les exosquelettes
Pour aider les chefs d'entreprise à mieux appréhender les conséquences de l'utilisation des exosquelettes sur la santé et la sécurité de leurs salariés, ce document propose, en dix idées reçues, de faire le tri entre croyances et connaissances actuelles. 4 4https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206295
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Brochure 10/2018 | ED 6311
Exosquelettes au travail : impact sur la santé et la sécurité des opérateurs état des connaissances
Ce guide, destiné aux préventeurs, fait le point des connaissances actuelles sur les exosquelettes afin de mettre en évidence les intérêts et les limites de leur usage en matière de prévention des troubles musculosquelettiques. 5 5https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206311
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Brochure 12/2022 | ED 6315
Acquisition et intégration d'un exosquelette en entreprise
Ce guide, destiné aux préventeurs, permet à l'entreprise d'appréhender les nombreuses questions posées par l'intégration d'un exosquelette. Il propose une démarche allant de la définition du besoin d'assistance physique jusqu'à son intégration en situation réelle de travail. 6 6https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206315
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08/2022
Il y a risque mécanique quand un élément en mouvement peut entrer en contact avec une partie du corps humain et provoquer une blessure ou qu’une partie du corps humain en mouvement peut entrer en contact avec un élément matériel. La présence d’un risque mécanique peut être identifiée par la conjonction de 3 éléments : un opérateur, un élément et l’énergie d’un mouvement. 7 7https://www.inrs.fr/risques/mecaniques.html
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dossier 05/2022
Prévention des risques électriques : généralités, accidents d’origine électrique, travaux sur ou à proximité d’installations électriques, habilitation électrique, électricité statique, réglementation. 8 8https://www.inrs.fr/risques/electriques.html
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DOSSIER 03/2025
Troubles musculosquelettiques (TMS)
Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont des atteintes de l’appareil locomoteur se manifestant notamment par des douleurs au niveau des articulations (cou, épaules, poignets...). Ils représentent à eux seuls plus de 80 % des maladies professionnelles reconnues. 9 9https://www.inrs.fr/risques/tms-troubles-musculosquelettiques.html