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Bromométhane

Mise à jour : 24 mai 2023

Substance revue par les experts de l'INRS (2022).

Repérage du caractère perturbateur endocrinien sur les listes de l'ANSES, ED Lists et DEDuCT (2023).

Généralités

Identification

  • N° CAS

    74-83-9
  • Synonyme

    • Bromure de méthyle
Fiches associées dans les autres bases de données

Valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP)

  • Nature

    réglementaire contraignante
  • VLEP-8h

    • 20 mg/m³
    • 5 ppm
  • Mentions

    Peau (ACGIH)

Classifications

  • Mentions de danger CLP

    • H301
    • H315
    • H319
    • H331
    • H335
    • H341
    • H373
    • H400
    • H420
  • Pertubateur endocrinien

    Avéré ou présumé

    Substance présente sur les listes : ANSES II et DEDuCT III.

  • Catégories

    • M2
  • CIRC

    3
  • ACGIH

    • A4

Toxicocinétique et métabolites

Eléments de toxicocinétique

Le bromométhane est bien absorbé par voie respiratoire et digestive ; l'absorption percutanée n'a jamais été mesurée mais est fort probable (agent vésicant). Il est distribué largement dans l'organisme et est métabolisé rapidement au niveau du foie. La voie métabolique principale passe par la conjugaison avec le glutathion pour former le S-méthylglutathion, qui se transforme en S-méthylcystéine. 
Il est éliminé dans l'air expiré sous forme de CO2 (pour moitié) ou sous forme inchangée (4 %) : le reste est rapidement éliminé dans les urines sous forme de bromures et de métabolites, et probablement de S-méthylcystéine (environ 80 % en 2 ou 3 jours). La demi-vie des bromures sanguins est de 12 heures.
Son métabolisme hépatique est à l'origine d'une déplétion en glutathion.
(INRS, 2007 ; 2010)

Le bromométhane est un agent alkylant direct de l'ADN (méthylation, formation d'adduits)  (ACGIH, 2020).

Métabolites

Les principaux métabolites urinaires sont la N-acétyl-méthylcystéine, l’acide méthylthioacétique, la N-(méthylthioacétyl)glycine et l’acide formique (FT67, 2007).

Effets toxiques

Classe toxicologique Effet toxique Conditions expérimentales
Atteintes des voies respiratoires supérieures Irritation des voies respiratoires supérieures

CLP H335

Atteintes des voies respiratoires supérieures Autres atteintes des voies respiratoires supérieures

Reuzel et al 1991

Rats wistar (mâles et femelles); 0, 3, 30 et 90 ppm, 6 h/j, 5 j/semaine, pendant 128 sem (pour les mâles) et 129 sem (pour les femelles)


Hyperplasie de l'épithélium olfactif avec une corrélation concentration/effet quelque soit le groupe et l'exposition. Pour les concnetrations maximum :  effets significatifs chez plus de 2/3 des animaux.

Atteintes des voies respiratoires inférieures Autres atteintes des voies respiratoires inférieures

NTP 1992

 

1/ Rat, 6 h/j, 5 j/sem, 2 semaines, 0-150-375-750 mg/m3

2/ Rat, 6 h/j, 5 ou 7 j/sem, 4 semaines, 0-70-200-600 mg/m3

 

1/ 750 mg/m3 (188 ppm) : congestion pulmonaire

2/ 600 mg/m3 (150 ppm) : changements histopathologiques au niveau des poumons

Atteintes cutanées Irritation de la peau

CLP H315

 

Horiuchi et al 2008

Pas de données sur l'exposition mais les auteurs évoquent le contact direct de la peau avec le gaz lors de la fumigation du sol (notamment lors de l'ouverture des bâches après fumigation)

Cas de dermatoses au Japon entre 1975-2000 en lien avec l'usage de pesticides.

 

10 cas liés à l'exposition au bromométhane (usage agricole). Uniquement des brûlures.

Identification du pesticide "responsable" lié au développement des symptomes ou par patch tests (expertise d'après plusieurs centaines de cas cliniques).

Atteintes du système nerveux central Autres atteintes du système nerveux central

NTP 1992

groupes de 5 souris B6C3F1 mâles et femelles exposés à  0, 12, 25, 50, 100, 200 ppm, 6 h/j, 5 j/sem, pendant 2 semaines

ou à 0, 10, 33, 100 ppm, 6 h/j, 5 j/sem, jusqu'à 103 semaines 

 

2 sem : tremblements et paralysie dans tous les groupes mais avec des effets plus prononcés aux 3 plus fortes doses

2 ans : dégénérescence au niveau du cervelet et du cerveau chez les mâles et les femelles, à partir de 100 ppm

Effets cancérogènes et/ou mutagènes Effets mutagènes

CLP H341

 

NTP 1992

groupes de 5 souris B6C3F1 mâles et femelles exposés à  0, 12, 25, 50, 100, 200 ppm, 6 h/j, 5 j/sem pendant 2 semaines
ou à 0, 10, 20, 40, 80, 120 ppm, 6 h/j, 5 j/sem pendant 12 semaines.

 

Echanges de chromatides soeurs dans les cellules de moelle osseuse et micronoyaux dans les érythrocytes périphériques chez les femelles (augmentation du nombre pour toutes les doses testées avec les plus fortes réponses aux plus fortes doses 100 et 200 ppm) 

Atteintes cardio-vasculaires Atteinte cardiaque

NTP 1992

groupes de 86 souris B6C3F1 mâles et femelles exposés à  0, 10, 33, 100 ppm, 6 h/j, 5 j/sem, jusqu'à 103 semaines 

 

Dégénérescence du myocarde et cardiomyopathie à 100 ppm

Survie à la fin de l'étude : mâles 82-74-80-23 %, femelles 71-82-90-65 %

Taux final cardiomyopathie : mâles 10-11-23-56 %, femelles 3-10-4-69 %

Bibliographie

Bromométhane - Fiche toxicologique n°67. INRS, 2007.

Bromométhane - Fiche Demeter n°091. INRS, 2010.

Horiuchi et al. - Pesticide-related dermatitis in Saku District, Japan, 1975-2000. Int J Occup Environ Health. 2007 ; 14 : 25-34.

Methyl bromide - ACGIH, 2020.

Reuzel et al. - Chronic inhalation toxicity and carcinogenicity study of methyl bromide in Wistar rats. Food Chem Toxicol. 1991 ; 29(1) : 31-39.

Toxicology and carcinogenesis studies of meyhyl bromide (CAS NO. 74-83-9) in B6C3F1 mlice (inhalation studies) - Technical report serie No. 385. NTP, 1992.

En savoir plus

MiXie France est un outil simple et facile à utiliser qui permet, à partir de données de mesure, d'évaluer le potentiel additif ou non des substances chimiques et de situer les niveaux d'exposition cumulés par rapport aux valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP).