Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Outils
  4. MiXie France
  5. Potassium (cyanure de) exprimé en cyanure (rubrique sélectionnée)

Potassium (cyanure de) exprimé en cyanure

Mise à jour : 18 mars 2024

Substance revue par les experts de l'INRS (2023).

Généralités

Identification

  • N° CAS

    151-50-8
Fiches associées dans les autres bases de données

Valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP)

  • Nature

    réglementaire indicative
  • VLEP-8h

    • 1 mg/m³
  • VLEP-15mn

    • 5 mg/m³
  • Mentions

    Peau

Classifications

  • Mentions de danger CLP

    • EUH032
    • H300
    • H310
    • H330
    • H400
    • H410

Toxicocinétique et métabolites

Eléments de toxicocinétique

Cyanures facilement absorbés par toutes les voies d'exposition + distribution rapide via le sang dans tout l'organisme (principalement retrouvés dans le foie, le sang, les poumons et le cerveau). Symptômes observés quelques secondes après une exposition par inhalation et jusqu'à 12 h après ingestion.

1/2 vie plasmatique : 20 min à 1 h chez l'homme (pas d'accumulation)

Les cyanures alcalins sont décomposés en cyanure d’hydrogène en milieu acide (estomac). L'ion cyanure est un poison cellulaire qui bloque la respiration cellulaire. Il peut être détoxifié par plusieurs voies, et notamment par une enzyme qui produit des thiocyanates, essentiellement éliminés par les urines. 

FT 111 (2022), Pohl et Mumtaz (2022) 

Métabolites

Essentiellement des thiocyanates.

Effets toxiques

Classe toxicologique Effet toxique Conditions expérimentales
Atteintes du système nerveux central Autres atteintes du système nerveux central

El Ghawabi et al. (1975)

36 travailleurs masculins (+20 témoins) dans 3 usines de galvanoplastie, dans lesquels les objets sont plongés dans des bains de sels de cyanure. Symptômes recueillis par questionnaire.

4,6 à 13,7 mg/m3 CN-, exposition de 5 à > 15 ans 

 

Symptômes les plus fréquemment rapportés : maux de tête, faiblesse, modification du goût/odorat, vomissement, dyspnée d'effort. 

De façon moins fréquente : coliques, larmoiements, douleurs thoraciques, instabilité nerveuse. 

Dans de rares cas : épisodes psychotiques. 

Atteintes de la thyroïde Effet antithyroïdien

El Ghawabi et al. (1975)

36 travailleurs masculins (+20 témoins) dans 3 usines de galvanoplastie, dans lesquels les objets sont plongés dans des bains de sels de cyanure. Symptômes recueillis par questionnaire.

4,6 à 13,7 mg/m3 CN-, exposition de 5 à > 15 ans

 

Elargissement de la thyroïde, et modification de sa "texture" à la palpation (ferme et légèrement nodulaire). 
Augmentation de la rétention d'iode dans la thyroïde.

 

Banerjee et al. (1997)

Homme, milieu professionnel (galvanoplastie dans industrie du câble)

35 employés non fumeurs / 35 témoins

Mesures des concentrations sériques en T3, T4 et TSH et des thiocyanates (marqueurs de l'exposition aux ions cyanures)

 

Diminution des concentrations en T3 / T4 et augmentation de la TSH : implication des thiocyanates dans l’inhibition de la synthèse des hormones thyroïdiennes (T3 et T4, corrélation négative) et l'augmentation du taux de TSH (corrélation positive).

Altération de la fonction thyroïdienne par les cyanures.

Perturbation du transport de l'oxygène Inhibition de la cytochrome oxydase

FT 111 (2022), ECETOC (2007)

 

L’ion cyanure est un poison cellulaire : il bloque la chaîne respiratoire mitochondriale en se fixant à certains ions métalliques, en particulier à l’ion ferrique de la cytochrome-oxydase mitochondriale, bloquant ainsi la respiration cellulaire. Les tissus les plus riches en cytochrome-oxydase (système nerveux central, cœur) sont les plus sensibles et les plus rapidement touchés.

Les manifestations cliniques observées sont la conséquence d’un effet anoxiant aigu. Les cyanures forment des complexes réversibles avec d’autres ions métalliques tel que le fer, inhibant ainsi de nombreuses autres métallo-enzymes.

Atteintes des voies respiratoires supérieures Irritation des voies respiratoires supérieures

El Ghawabi et al. (1975)

36 travailleurs masculins (+20 témoins) dans 3 usines de galvanoplastie, dans lesquels les objets sont plongés dans des bains de sels de cyanure. Symptômes recueillis par questionnaire.

4,6 à 13,7 mg/m3 CN-, exposition de 5 à > 15 ans

 

Irritation du nez et de la gorge

 

ACGIH (1994)

Travailleurs exposés aux sels de cyanures (NaCN, KCN)

 

Concentrations ≥ 5 mg/m3, irritation nasale et/ou ulcération septum nasal.

Bibliographie

Banerjee et al. - Evaluation of cyanide exposure and its effect on thyroid function of workers in a cable industry. J Occup Environ Med. 1997 ; 39(3) : 258-260.

Cyanides of hydrogen, sodium and potassium, aceton cyanohydrin - ECETOC JACC Report No. 53. 2007.

Cyanure de sodium, Cyanure de potassium - FT 111. INRS, 2022.

El Ghawabi et al. - Chronic cyanide exposure: a clinical, radio-isotope and laboratory study. Br J Ind Med. 1975 ; 32 : 215-219.

Hydrogen cyanide and cyanide salts - ACGIH, 1994.

Pohl H et Mumtaz M - Evaluation of interactions in chemical mixtures containing cyanides. Regul Toxicol Pharmacol. 2022 ; 132 : 105187.

En savoir plus

MiXie France est un outil simple et facile à utiliser qui permet, à partir de données de mesure, d'évaluer le potentiel additif ou non des substances chimiques et de situer les niveaux d'exposition cumulés par rapport aux valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP).