Description clinique de la maladie indemnisable (décembre 2010)
I. Lésions nasales
Définition de la maladie
Les ulcérations nasales, décrites dès 1947, dues aux poussières de chlorure de sodium sont le résultat de brûlures chimiques par action caustique.
Dans les mines de sel, les poussières de chlorure de sodium s’imprègnent dans les différents tissus de la sphère ORL comme sur la peau. Leur caractère alcalin scinde les doubles lésions de la kératine et crée l’ulcération.
Diagnostic
Elles prennent la forme d’un ulcère indolore, à l’emporte pièce, qui envahit le cartilage.
Evolution
Les ulcérations peuvent aller jusqu’à la perforation de la cloison nasale. La cicatrisation est lente et la reconstitution du cartilage n'est pas toujours complète.
Traitement
Il n’y a pas de traitement spécifique.
Facteurs de risque
La lésion se produit après contact de la muqueuse avec les poussières de chlorure de sodium. L’humidité de la surface de contact et la présence de poussières de chlorure de sodium peuvent favoriser l’ulcération.
II. Ulcérations cutanées
Définition de la maladie
L’intitulé reprend l’ensemble des atteintes cutanées liées au contact du chlorure de sodium sans véritablement distinguer la pathologie irritative ou allergique.
Se dit d’une ulcération, tout processus pathologique aboutissant à une perte de substance au niveau de la peau, sans tendance à la cicatrisation spontanée.
Diagnostic
Le chlorure de sodium, généralement inoffensif, peut cependant, chez les salariés exposés (au sel) entraîner des ulcérations qui succèdent à une petite plaie le plus souvent méconnue. Ceci est décrit dans les mines de sel ainsi que dans l'industrie agro-alimentaire.
Ces ulcérations prennent l’aspect d’un pigeonneau.
Le pigeonneau désigne une ulcération par le chlorure de sodium, torpide, très peu douloureuse, ronde ou ovale, à fond sanieux, entourée par un bourrelet dur, kératosique. L’ulcération centrale a 3 à 4 mm de diamètre et le bourrelet qui l’entoure, de 5 à 10 mm. Elle résulte du contact de la peau ou des muqueuses avec le chlorure de sodium. L’ulcération est amplifiée au contact des surfaces humides, comme le septum nasal, les conjonctives ou de plaies et d’abrasions du tégument.
Les pigeonneaux peuvent être simples ou multiples. Ils apparaissent volontiers à la face dorsale des doigts (principalement sur les régions articulaires et au pourtour des ongles), à la face d’extension des jambes, aux pieds, à l’abdomen, au visage et même au scrotum.
Le pigeonneau de la cloison nasale est un ulcère indolore, à l’emporte-pièce, qui envahit le cartilage.
Evolution
Les complications des ulcères du chlorure de sodium sont avant tout d’ordre bactérien, pouvant aller jusqu'au panaris ou au phlegmon. Il n’y a par contre pas de risque de transformation maligne à court ou à long terme ; de plus, il n’existe pas de lien entre ces ulcères et une réaction allergique potentielle. La présence de pigeonneaux s’accompagne toutefois d’un risque de néoplasie pulmonaire accru de deux à vingt fois.
Traitement
Le traitement des pigeonneaux comporte essentiellement l’application d’onguents antibiotiques. La cicatrisation est habituellement fort lente. La nécrose du cartilage nasal s’interrompt lorsqu’il est à nouveau recouvert par les tissus mous de surface.