Nuisance (décembre 2010)
Dénomination et champ couvert
Infections dues aux staphylocoques (76 A)
Les staphylocoques sont des cocci gram positif, non capsulés, très résistants dans le milieu extérieur et peu exigeants en culture. On distingue les staphylocoques à coagulase positive ou staphylocoques dorés et les staphylocoques à coagulase négative ou staphylocoques blancs. Staphylococcus aureus est classé dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes.
Infections dues aux pseudomonas aeruginosa (76 B)
Pseudomonas aeruginosa est une bactérie à gram négatif, aérobie stricte, de croissance rapide, poussant très facilement dans les milieux usuels, très résistante aux agents physiques et chimiques. Elle est classée dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes.
Infections dues aux entérobactéries (76 C)
Les entérobactéries sont des bacilles à gram négatif aéro-anaérobies facultatifs, hôtes habituels du tube digestif: Escherichia coli, Klebsiella sp, notamment K. pneumoniae, Enterobacter sp, Serratia, notamment Serratia marcescens, Proteus indol + ou indol -, Citrobacter sp. Salmonella et Shigella sont plus rares et ne font pas partie de la flore digestive normale. Les phénotypes de résistance de ces bactéries aux antibiotiques sont très variés et dépendent de la pression de sélection exercée par les antibiotiques dans le tube digestif. La multi résistance est source de difficultés thérapeutiques. La sensibilité de ces germes aux antiseptiques est habituellement bonne. Ces agents sont classés soit dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes soit dans le groupe 3 des agents biologiques pathogènes selon leur pathogénicité.
Infections dues aux pneumocoques (76 D)
Streptococcus pneumoniae, couramment appelé pneumocoque, est un diplocoque à gram positif encapsulé. Sa capsule polysaccharidique est responsable de sa virulence. Il en existe 84 sérotypes. Les pneumocoques ont acquis récemment une certaine résistance aux antibiotiques et particulièrement aux pénicillines et aux macrolides (PSDP = pneumocoque de sensibilité diminuée à la pénicilline), ce qui a engendré une modification des schémas thérapeutiques.
Streptococcus pneumoniae est classé dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes.
Infections dues aux streptocoques bêta hémolytiques du groupe A (76 E)
Streptococcus de groupe A est un coque à gram positif qui appartient au genre streptococcus- enterococcus dont la classification de Lancefield est basée sur l’identification du polysaccharide C. Les streptocoques A sont les plus virulents. Les streptocoques élaborent des substances dans le milieu extra-cellulaire: hémolysines (dont les streptolysines S et O), streptodornases, streptokinases, hyaluronidases, protéinases, qui jouent un rôle dans la pathogénie des infections. Les streptocoques A restent constamment très sensibles à la pénicilline. Ils sont classés dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes.
Infections dues aux méningocoques (76 F)
Neisseria meningitidis est une bactérie de type diplocoque à Gram négatif aérobie dont 9 sérogroupes sont identifiés selon l’analyse du polysaccharide de capsule: A, B (75% en France), C, D, X, Y, Z, W135 et 29E . Les 3 sérogroupes A, B et C sont responsables de plus de 90 % des infections.
Neisseria meningitidis est classé dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes.
Fièvres typhoïde et paratyphoïde A et B (76 G)
Salmonella typhi (bacille d’EBERTH), paratyphi A ou paratyphi B à point de départ lymphatique mésentérique sont des bactéries facultativement intracellulaires; ce sont des entérobactéries à gram négatif munis de flagelles et dont la paroi contient une endotoxine responsable d’une partie des symptômes.
Salmonella typhi est classée dans le groupe 3 des agents biologiques pathogènes, Salmonella paratyphi A ou B sont classées dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes.
Dysentérie bacillaire (76 H)
Les shigella sont des entérobactéries, bacilles à gram négatif, dont il existe 4 espèces, à l’origine de syndromes dysentériques. L’homme est le seul réservoir du germe au niveau de son tube digestif. Les shigelles sont pathogènes pour l’homme par l’intermédiaire de plasmides et d’une toxine, la shiga-toxine. Elles sont classées dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes sauf Shigella dysenteriae (type 1) qui est classée dans le groupe 3 des agents biologiques pathogènes.
Choléra (76 I)
Les agents responsables du choléra, Vibrio cholerae type classique et vibrio cholerae type El Tor, sont des bacilles Gram négatif, aéro-anaérobies.
Ces bacilles sont sensibles au rayonnement ultra-violet, à l’acidité, la dessiccation, les températures trop basses ou trop élevées. En revanche, V. cholerae a une survie prolongée dans les eaux salées où il peut persister plus de 15 jours. Ils sont classés dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes.
Fièvres hémorragiques (76J)
Les fièvres hémorragiques virales sont dues à différents virus non apparentés: Ebola, Marburg, Lassa, Congo-Crimée. Les virus d’Ebola et de Marburg sont des Filovirus. Le virus de la fièvre de Lassa est un Arenavirus, tandis que le virus de Congo-Crimée est un Nairovirus. Ils sont classés soit dans le groupe 3 des agents biologiques pathogènes, soit dans le groupe 4 des agents biologiques pathogènes.
Infections dues aux gonocoques (76 K)
Neisseria gonorrhoeae est un diplocoque à gram négatif, aérobie, responsable d’urétrites, de cervicites et de manifestations extra-génitales par diffusion septicémique du germe. C’est une bactérie fragile qui possède une capsule polysaccharidique qui permet de classer en différents sérogroupes. Elle est classée dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes.
Syphilis (76 L)
Treponema pallidum, agent de la syphilis, fait partie des spirochètes, famille de bactéries mobiles de forme hélicoïdale avec des flagelles et un corps bactérien souple possédant une mobilité par translation, rotation et flexion. Les trépomènes ne peuvent être cultivés.
Il est classé dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes.
Infections à Herpes virus varicellae (76 M)
Le virus responsable de la varicelle et du zona est un herpès virus appartenant à la sous-famille de alphaherpès virinae. C’est un virus à ADN. Il possède une enveloppe. C’est un virus fragile produisant un effet cytopathogène spécifique. Comme tous les virus du groupe herpès, c’est un virus qui, après la primo infection, persiste de façon définitive dans l’organisme infecté. Cette persistance s’effectue dans les ganglions sensitifs des nerfs crâniens et rachidiens. Les récurrences se produisent à partir des gîtes et sont plus fréquentes en cas de déficit de l’immunité cellulaire.
Ce virus est classé dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes.
Gale (76 N)
Sarcoptes scabiei est un arthropode de la classe des acariens responsable de la gale. Chez l’homme, Sarcoptes scabiei hominis sous forme adulte et larvaire est en cause. Beaucoup plus rarement, des sarcoptes animaux peuvent être en cause dans des gales localisées ou bénignes. La femelle du sarcopte creuse un tunnel dans la couche cornée de la peau et y pond ses œufs. La salive, qui détruit les tissus de la peau, est à l’origine d’une réaction urticarienne très prurigineuse.
Mode de contamination
Infections dues aux staphylocoques (76 A)
L’homme est le principal réservoir du staphylocoque, qu’il soit malade ou pas. La bactérie colonise les fosses nasales, la peau, l’intestin et en particulier le périnée et les aisselles. La transmission est directe par contact interhumain et beaucoup plus rarement indirecte par les objets. En milieu hospitalier, la transmission est surtout manuportée par le personnel soignant. Les staphylocoques dorés résistants à la méthicilline ont diffusé sur un mode épidémique dans les hôpitaux français et sont en cause dans beaucoup d’infections nosocomiales. La porte d’entrée des staphylocoques est le plus souvent la peau, à la faveur d’une plaie même minime, d’une excoriation, d’un point de pénétration d’un cathéter. Les foyers muqueux sont plus rarement en cause.
Infections dues aux pseudomonas aeruginosa (76 B)
C’est une bactérie de l’environnement, saprophyte du sol, des végétaux, persistant dans les zones humides et chaudes. Elle contamine très facilement l’eau et les conduits hydriques. Elle se comporte comme un agent infectieux opportuniste, colonisant facilement la peau et les muqueuses. Elle peut proliférer et se développer en cas de défaillance des propriétés barrières de la peau et en cas de déficit de l’immunité locale ou générale. Lorsque la flore bactérienne normalement présente est diminuée ou déséquilibrée, cela facilite l’implantation de Pseudomonas aeruginosa qui, sinon, est rejeté par les autres espèces bactériennes.
Infections dues aux entérobactéries (76 C)
Ces bactéries qui vivent dans le tube digestif des individus sains peuvent coloniser des lésions préexistantes : plaie chronique, tissu, cavité… Elles sont responsables d’infections urinaires. Elles peuvent être responsables de bactériémies ou septicémies par inoculation à partir d’un site infecté d’un patient à travers la peau d’un soignant ou par l’intermédiaire d’une lésion cutanée préexistante.
Infections dues aux pneumocoques (76 D)
Le réservoir est purement humain. Le pneumocoque est commensal des voies aériennes supérieures et le sujet malade développe habituellement une infection à partir d’une bactérie endogène. La transmission se fait par voie respiratoire par les gouttelettes de salive.
Les infections à pneumocoques sont particulièrement fréquentes, à l’origine de 1,5 % des admissions et de 8 % des décès hospitaliers. On estime en France le nombre de pneumonies à pneumocoques à 125 000 par an dont le taux de létalité est élevé (10 à 60 %).
Infections dues aux streptocoques bêta hémolytiques du groupe A (76 E)
L’homme est le réservoir naturel des streptocoques A. Le portage est essentiellement pharyngé ou plus rarement cutané. La transmission se fait surtout par voie aérienne, favorisée par le contact étroit. Le streptocoque bêta hémolytique du groupe A représente la principale cause des angines érythémato-pultacées bactériennes : 15 à 25 % des cas chez l’adulte et 25 à 50% des cas chez l’enfant, après 3 ans. En dehors de l’angine, le streptocoque A est responsable d’un nombre croissant d’infections sévères de l’adulte : dermo-hypodermites, abcès, bactériémies fulminantes.
Infections dues aux méningocoques (76 F)
L’habitat naturel du germe est le rhino-pharynx de l’homme. Le réservoir est uniquement humain. La transmission se fait par voie respiratoire par les gouttelettes de salive à partir d’un sujet porteur sain ou malade. Après pénétration par les voies respiratoires dans le pharynx, le germe peut diffuser par voie hématogène et, dans 50 à 70 % des cas, disséminer rapidement vers les méninges (dans les 8 jours après la pénétration). Sinon, le sujet peut rester porteur pendant plusieurs semaines sans complication mais il peut transmettre l’agent infectieux.
Fièvres typhoïde et paratyphoïde A et B
Maladie à déclaration obligatoire qui est devenue assez rare en France (environ 150 cas déclarés par an). La plupart des cas sont importés (70%) (Afrique, Europe du Sud). Le réservoir de germes est strictement humain.
La transmission se fait par voie digestive à partir d’objets, d’aliments ou de liquides contaminés par les selles d’un sujet porteur sain ou malade.
Dysentérie bacillaire (76 H)
L’homme est le seul réservoir du germe qui peut néanmoins survivre dans l’eau ou les aliments souillés dont l’ingestion provoque la contamination du consommateur. La transmission peut aussi se faire directement à partir d’un sujet infecté. Il suffit de quelques bactéries pour provoquer la maladie. Les shigelles s’installent dans la partie distale du tube digestif, essentiellement le colon où elles provoquent des lésions muqueuses et inflammatoires.
Choléra (76 I)
L’homme est le principal réservoir de germes. Le vibrion est excrété pendant 6 à 10 jours par le malade. Certains sujets peuvent être porteurs chroniques du vibrion.
Les fruits de mer, type moules ou huîtres, peuvent concentrer la bactérie et représenter un réservoir responsable de cas sporadiques.
La transmission se fait par voie digestive, après contact direct interhumain ou indirect, par l’intermédiaire des aliments ou des liquides contaminés par un sujet porteur.
Fièvres hémorragiques (76J)
Les modes de transmission exacts et le réservoir de virus ne sont pas connus pour le virus de Marburg et Ebola.
Pour le virus de Lassa, le réservoir est un rat du genre Mastomys qui présente une infection chronique et excrète le virus dans ses urines.
Le virus Congo-Crimée est transmis par les tiques. La transmission se fait initialement par contact direct ou indirect avec les produits biologiques provenant de l’animal contaminé. Ultérieurement, la transmission interhumaine est possible par exposition au sang et aux liquides biologiques des patients infectés.
Infections dues aux gonocoques (76 K)
La transmission s’effectue à partir d’un sujet malade. Le contact avec les sécrétions génitales ou avec le sang d’un sujet infecté porteur de gonocoque, au niveau d’une lésion cutanée préexistante ou lors d’une piqûre ou d’un contact muqueux (accident d’exposition aux liquides biologiques) peut contaminer la personne exposée. La transmission est directe. L’agent infectieux est alors responsable de lésions au niveau de la porte d’entrée, cutanées, conjonctivales, ou d’une dissémination par voie sanguine, septicémie. En dehors du contexte professionnel, le mode de transmission est habituellement sexuel.
Syphilis (76 L)
Le réservoir de Treponema pallidum est purement humain. La transmission est le plus souvent sexuelle et rarement materno-fœtale.
Exceptionnelle en milieu professionnel, la transmission peut se produire par inoculation percutanée.
Infections à Herpes virus varicellae (VZV) (76 M).
La varicelle est très contagieuse. La transmission est strictement interhumaine à partir d’un malade, atteint de varicelle ou de zona Elle se fait par voie respiratoire et, plus rarement, par contact avec les lésions vésiculeuses. La varicelle est la primo-infection avec le virus VZV. La contagiosité débute quelques jours avant le début de la maladie et se poursuit pendant toute la durée de l’éruption jusqu’à ce que les lésions deviennent croûteuses. Ultérieurement, le virus gagne les ganglions sensitifs par voie hématogène ou neurogène dans lesquels il persiste toute la vie. L’immunité cellulaire joue un rôle important dans cette latence.
En cas de réactivation, favorisée par l’âge ou une immunodépression (spontanée ou médicamenteuse), le virus migre le long des fibres sensitives jusqu’à la peau où il produit l’éruption vésiculeuse localisée radiculaire caractéristique du zona. Il peut alors aussi se produire une phase de virémie, qui non contrôlée, peut provoquer des atteintes pulmonaires, neurologiques, septicémiques.
Gale (76 N)
La gale est une affection très fréquente qui évolue par cycles épidémiques de 20 à 30 ans à l’échelon mondial. Il existe une recrudescence actuelle des cas depuis quelques années. L’homme est le seul réservoir. La promiscuité joue un rôle important dans la transmission qui se fait par contact cutané direct entre individus. La contagiosité est importante : un seul contact peut suffire. Le rôle joué par la literie et les vêtements est mineur par rapport au contact direct. L’incubation dure de 5 jours à 1 mois selon l’importance de l’infestation.