Eléments de prévention médicale (juin 2012)
I. Examen médical initial
Il comprend :
- un interrogatoire à la recherche, en particulier, d'une sensibilisation antérieure des isocyanates,
- un examen clinique du candidat,
- éventuellement une radiographie pulmonaire qui servira de document de base,
- une spirométrie de base permettant de rechercher une contre-indication à une exposition aux isocyanates ou au port d'équipements de protection individuelle (EPI).
Les antécédents personnels ou familiaux d'atopie ne constituent pas une contre-indication à l'embauche. Les atteintes respiratoires ou asthmatiques évolutives peuvent être une contre-indication à l'exposition en raison de la difficulté du port de protections respiratoires.
II. Examen médical périodique
Il comprend :
- un interrogatoire à la recherche d'une symptomatologie broncho-pulmonaire, mais également cutanée, oculaire ou ORL,
- un examen clinique,
- en fonction de la symptomatologie seront discutées des explorations respiratoires.
Des dosages biologiques sont également disponibles, permettant de confirmer une exposition aux isocyanates. Ils ne sont cependant pas de pratique courante.
III. Cas particulier : maintien dans l'emploi du salarié porteur d'une maladie professionnelle
En cas de pathologie liée aux effets irritatifs, le maintien sera possible après correction des moyens de prévention.
En cas d'atteinte allergique, le maintien dans l'emploi d'un salarié sera discuté au cas par cas en fonction de ses antécédents, du type de l'atteinte et de la rapidité d'évolution, des possibilités de prévention technique et de la possibilité du port d' EPI. Pour s'aider dans sa décision, le médecin du travail pourra demander un avis spécialisé et décider d'une surveillance médicale rapprochée. Cependant, il faut savoir que la poursuite de l'exposition professionnelle s'accompagne généralement d'une aggravation symptomatique et fonctionnelle, malgré la prise de traitement. Les tentatives d'aménagement de poste de travail réduisent les taux d'isocyanates, mais sont rarement suffisantes sur la symptomatologie bronchique. Il semble donc licite de proposer à un salarié présentant un asthme aux isocyanates, un reclassement professionnel avec éviction complète de l'allergène.
En raison de l'impact professionnel technique et médical, il est préférable d'étayer un diagnostic, en particulier grâce à des tests fonctionnels objectifs permettant de confirmer celui-ci.