Eléments de prévention technique (décembre 2006)
I. Prévention collective
En matière de rage, il n’y a pas de prévention collective autre que vétérinaire. Cette prévention vétérinaire a pour objectif d’agir sur le réservoir animal source de contamination humaine. En territoire enzootique elle passe par l’interdiction de laisser divaguer les animaux domestiques, par l’encouragement à la vaccination des animaux domestiques en particulier carnivores, par l’obligation de vacciner certains animaux, tout particulièrement les chiens de chasse et de troupeau. Le succès de la vaccination orale des renards, permettant de libérer le territoire national de toute rage des mammifères terrestres en l’espace de 15 ans, est aussi un formidable exemple de prévention collective vétérinaire. Ainsi, la France n’étant plus un pays enzootique de ce type de rage, seuls les animaux susceptibles de voyager à l’extérieur sont encore soumis à une vaccination obligatoire.
En Europe, 16 pays sont actuellement indemnes de rage vulpine (Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède et Suisse). En revanche persistent quelques foyers en Allemagne (Rhénanie, Hesse, Bavière et Saxe) et surtout en Pologne, le nord-est de la République tchèque, la Slovénie, la Croatie et la Hongrie (ces deux derniers pays ne pratiquant pas de prophylaxie contre la rage sylvatique).
II. Prévention individuelle
Il s’agit de la mise en œuvre, lors de l’activité professionnelle exposée, de moyens de protection adéquats, sachant que la contamination ne peut se faire que par effraction cutanée ou par une muqueuse. Lors de la manipulation ou capture d’animaux suspects, plus encore lors de la dissection ou du dépeçage de tels animaux, mais aussi lors de la manipulation en laboratoire de substances ou tissus contaminés, l’utilisation d’une tenue vestimentaire appropriée s’impose telle que le port de gants, lunettes et tablier de protection. De la même manière, tout transport de matériel susceptible d’être contaminé aux fins d’analyse, nécessite une prise en charge et un conditionnement spécifiques sous l’autorité des directions vétérinaires départementales.
III. Information, formation
Une information sur les modalités de transmission de la rage doit s’adresser aux professionnels exposés ainsi qu’aux non professionnels susceptibles d’être concernés. L’accent doit être mis, dans l’état actuel de la situation épidémiologique française, sur les risques de la rage des chauves-souris et les risques de la circulation illégale et clandestine d’animaux par delà les frontières, sachant que la rage existe sur tous les continents sous des formes variées.
Une formation des professionnels exposés sur les modalités de prévention individuelle s’impose, tout particulièrement pour les professionnels amenés à faire des prélèvements et à examiner ces prélèvements à des fins diagnostiques.