Eléments de prévention médicale (octobre 2022)
I. Examen médical initial
On pratiquera un interrogatoire et un examen médical complet afin d'éviter d'exposer des personnes présentant une affection neurologique, rénale ou cutanéo-muqueuse chronique. Il peut s'agir de contre indication définitive ou temporaire selon le cas.
Les examens complémentaires sont laissés à l'appréciation du médecin du travail.
Les femmes en âge de procréer devront être informées : quelle que soit sa forme chimique (organique, inorganique ou vapeurs de mercure métallique) le risque d'effets indésirables pour la grossesse paraît peu probable dans la mesure où les conditions d'hygiène assurent des concentrations atmosphériques en mercure inférieures aux valeurs limites d'exposition. Il est possible de faire des dosages urinaires de mercure pour suivre l'imprégnation des femmes potentiellement exposées.
II. Examen médical périodique
Lors des examens ultérieurs, on recherchera tout signe clinique (état général, cutané, neurologique) d'intoxication au mercure.
Il est conseillé de réaliser régulièrement des examens biologiques afin d'évaluer la fonction rénale : recherche de micro-albuminurie, dosage plasmatique de la créatinine et dosage des protéines urinaires : albumine et a1-microglobuline.
L'évaluation individuelle de l'exposition au mercure peut se faire par le dosage urinaire du mercure. Le taux urinaire de mercure doit être = 50 μg/g de créatinine chez les travailleurs exposés (ce taux est porté à 35 aux Etats-Unis), un taux = 100 μg/g de créatinine impose une éviction temporaire.
III Maladies ou symptômes non inscrits au tableau.
L'inhalation de vapeurs ou fumées mercurielles à concentration modérée peut être (rarement) à l'origine d'un épisode de fièvre des métaux.
L'inhalation massive peut provoquer une "pneumopathie mercurielle" : une à trois heures après l'exposition massive (le plus souvent collective à la suite d'un chauffage intempestif) apparaît un tableau d'œdème aigu du poumon lésionnel avec infiltrats interstitiels bilatéraux à la radiographie et pouvant laisser une fibrose résiduelle.
Ces deux tableaux, désormais rares, peuvent être déclarés au titre d'un accident du travail mais également de maladie à caractère professionnel.
Une polynévrite distale infra clinique, objectivée par une diminution des vitesses de conduction nerveuse sensitive et motrice, a été rapportée chez les travailleurs exposés, même à faible concentration (concentrations atmosphériques comprises entre 25 et 80 μg/m3). Même si les formes symptomatiques sont actuellement rares, un examen neurologique systématique devra les rechercher.