Critères de reconnaissance (décembre 2019)
I. Dermite irritative
a) Critères médicaux
Intitulé de la maladie tel qu’il est mentionné dans le tableau
Dermite irritative.
Exigences légales associées à cet intitulé
Aucune exigence n’est associée à cet énoncé. Il s’agit seulement d’un diagnostic clinique.
b) Critères administratifs
Délai de prise en charge
7 jours.
Liste des travaux susceptibles de provoquer la maladie
Indicative.
II. Lésions eczématiformes
a) Critères médicaux
Intitulé de la maladie tel qu’il est mentionné dans le tableau
Lésions eczématiformes récidivant en cas de nouvelle exposition au risque ou confirmées par un test épicutané.
Exigences légales associées à cet intitulé
L’enquête dermato-allergologique en médecine du travail nécessite un interrogatoire soigneux, un examen clinique minutieux et la réalisation de patch-tests, à la recherche d’un éventuel allergène de contact en cas d’eczéma, parfois de prick tests ou de tests ouverts, à la recherche d’une allergie de type immédiat si une urticaire de contact est suspectée.
Le diagnostic d’un eczéma de contact allergique repose essentiellement sur 2 critères : l’anamnèse et la positivité des tests épicutanés. L’anamnèse doit être très minutieuse : il convient d’établir la chronologie des faits, en faisant préciser la date et les circonstances d’apparition des premières lésions, leur siège, le mode d’évolution des poussées ultérieures. Elle est complétée par l’étude des gestes professionnels, des produits manipulés, l’enquête éventuelle sur le lieu de travail, l’effet favorable ou non de l’arrêt de travail. On s’attache à l’identification des produits suspects dans les différents domaines : vestimentaire, cosmétique, médicamenteux et on établit le rôle possible des substances liées à l’activité professionnelle ou aux activités de loisirs.
La rythmicité professionnelle doit être recherchée. Il faut noter qu’elle peut être parfois difficile à retrouver (présence de l’allergène dans des produits domestiques, cosmétologiques, même médicamenteux… dans les activités de bricolage, sportives…). Il faut savoir la rechercher précisément et étayer une éventuelle « épreuve de reprise » négative.
L’interrogatoire s’attachera à reconstituer l’histoire et l’évolution des lésions (recherche de récidive).
L’utilisation de tests épicutanés devrait être envisagée systématiquement, mais ils ne sont pas obligatoires en cas d’épreuve de reprise positive. Ils doivent être réalisés par des personnes ayant l’habitude d’interpréter les résultats afin de valider les critères de pertinence des tests et d’imputabilité de la substance.
Les tests épicutanés peuvent être lus à partir de la 48è heure mais cette lecture seule est tout à fait insuffisante du fait de réactions plus tardives. Classiquement, deux lectures sont nécessaires : à 48 et 72 heures, et même à 96 heures. Des lectures encore plus tardives sont parfois recommandées.
Selon les critères admis par l’International Contact Dermatitis Research Group (ICDRG), une gradation des résultats est reconnue internationalement :
- réaction négative.
- + ? réaction douteuse : érythème discret.
- + faible réaction : érythème, infiltration discrète et papules éventuelles.
- ++ réaction importante : érythème, infiltration, papules, vésicules.
- +++ réaction très importante : érythème intense, infiltration, vésicules coalescentes pouvant aboutir à une bulle.
- IR phénomène d’irritation, quel qu’il soit.
- NT non testé.
L’étape suivante, d’importance primordiale, consiste en une analyse critique des résultats en fonction des symptômes présentés dans le but d’établir la pertinence actuelle de ceux-ci. La pertinence ancienne des tests, même si elle est d’interprétation plus aléatoire, est également utile à rechercher.
Des tests complémentaires s’avèrent parfois indispensables, ainsi que des tests ouverts avec certains produits suspectés, des tests d’usage et des tests répétitifs (Repeated Open Application Test ou ROAT).
b) Critères administratifs
Délai de prise en charge
15 jours.
Liste des travaux susceptibles de provoquer la maladie
Indicative.
III. Rhinite
a) Critères médicaux
Intitulé de la maladie tel qu’il est mentionné dans le tableau
Rhinite récidivant en cas de nouvelle exposition au risque ou confirmée par test.
Exigences légales associées à cet intitulé
Les critères du diagnostic positif de la rhinite ne sont pas précisés : il peut s’agir d’éléments de symptomatologie clinique (écoulement nasal ou rhinorrhée, et/ou obstruction nasale, et/ou prurit nasal) ou de données d’examen ORL clinique avec visualisation endoscopique de la muqueuse (avec mise en évidence éventuelle d’anomalies de la muqueuse nasale : signes d’irritation, épaississement…)
La notion de test peut faire référence à des examens complémentaires à visée étiologique, comme les tests cutanés (prick tests) ou les tests de provocation avec rhinomanométrie. Cependant, dans la rédaction actuelle du texte le mot « test » peut être rattaché au diagnostic positif de la rhinite. On peut de ce fait proposer la visualisation endoscopique de la muqueuse nasale ou la rhinomanométrie (avec mesure des résistances nasales) mais il ne paraît pas possible de l’imposer.
La récidive après nouvelle exposition suffit pour le diagnostic étiologique. Si des tests à visée étiologique sont pratiqués, il peut s’agir de la rhinomanométrie avec épreuve de provocation pour certains allergènes (dépôt sur la muqueuse nasale de l’allergène suspecté, à la recherche d’une majoration des résistances nasales induite par ce dépôt), de tests cutanés à lecture immédiate ou de dosages d’IgE spécifiques (essentiellement pour certains allergènes de haut poids moléculaire).
b) Critères administratifs
Délai de prise en charge
7 jours
Liste des travaux susceptibles de provoquer la maladie
Indicative
IV. Asthme
a) Critères médicaux
Intitulé de la maladie tel qu’il est mentionné dans le tableau
Asthme objectivé par explorations fonctionnelles respiratoires récidivant en cas de nouvelle exposition au risque ou confirmé par test.
Exigences légales associées à cet intitulé
Une exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) est nécessaire pour établir le diagnostic d'asthme, il s’agit de la spirométrie. Elle constitue l'outil indispensable pour le dépistage et la surveillance d'anomalies de la fonction ventilatoire.
L'examen spirométrique de base permet de confirmer le diagnostic d'asthme s'il met en évidence un syndrome obstructif variable, c'est-à-dire qu’une augmentation du VEMS ou de la CVF supérieure à 12 % de la valeur initiale et de plus de 200 ml est observée après prise de bronchodilatateur beta2mimétique .
En cas de normalité des EFR de base, il est nécessaire de réaliser une épreuve de provocation bronchique non spécifique à la méthacholine à la recherche d'une hyperréactivité bronchique non spécifique (HRBNS). Le degré d'HRBNS est mesuré par la dose de méthacholine qui provoque la chute de 20 % du VEMS (PD20). Ces tests de provocation bronchique non spécifiques doivent être réalisés en milieu spécialisé.
Si la fonction respiratoire de base est altérée, seule la variabilité est testée après inhalation de bronchodilatateurs. Il convient de ne pas proposer de test à la méthacholine
L’identification de la rythmicité professionnelle peut s’aider également de certaines épreuves : spirométrie étagée (réalisation de boucles débit-volume en début et fin de poste, en début et fin de semaine, idélament sur plusieurs semaines), débimétrie pluriquotidienne (incluant des jours de travail et des jours de repos), tests de provocation spécifiques (ces derniers, réalisés exceptionnellement, se font en milieu hospitalier spécialisé).
Dans certains cas, des tests cutanés à lecture immédiate (prick tests) et/ou l'identification d'IgE spécifiques dans le sang sont des éléments contributifs au diagnostic étiologique (notamment pour les allergènes macromoléculaires. Exemple : farine).
b) Critères administratifs
Délai de prise en charge
7 jours.
Liste des travaux susceptibles de provoquer la maladie
Indicative.