Toxicité aiguë [1, 18 à 24]
La toxicité aiguë de l'acétate de méthyle est faible. A fortes doses, les intoxications se caractérisent par des troubles digestifs et une dépression du système nerveux central ainsi que des effets d'irritation des voies respiratoires (pouvant mener à un œdème du poumon). Les vapeurs sont irritantes pour les yeux et les muqueuses respiratoires. Il est modérément irritant pour la peau et les yeux.
La DL50 par voie orale est de 5450 mg/kg chez le rat et de 3705 mg/kg chez le lapin.
La DL50 par voie percutanée est supérieure à 5000 mg/kg chez le lapin.
La CL50 n'a pas été déterminée. La concentration létale la plus basse par inhalation est de 32 000 ppm chez le rat et 34 000 mg/m3 (11 300 ppm) chez la souris, pour une exposition de 4 heures ; elle est de 67 000 mg/m3 (22 000 ppm), pour une exposition de 1 heure chez le chat.
Les effets observés chez la souris sont fonction des niveaux d'exposition :
- irritation, dyspnée et somnolence (à 7900 ppm, pendant 6 heures),
- avec narcose (à partir de 11 220 ppm, pendant 4 à 5 heures),
- convulsions (à partir de 41 580 ppm, pendant 23 à 35 min),
- œdème pulmonaire avec mort des animaux aux plus fortes doses (55440 ppm, pendant 10 à 20 min).
La dose sans effet chez la souris est de 5000 ppm (15mg/L), pour une exposition de 20 minutes.
A 18 500 ppm (56 mg/L), pendant de courtes expositions (4 à 4,5 heures), les chats présentent une irritation oculaire, une dyspnée et une hypersalivation. Des vomissements et des convulsions précédant une dépression du système nerveux central sont notés chez l'un des animaux. Ces effets sont majorés lors d'expositions à des niveaux plus élevés. Un œdème pulmonaire et la mort de tout ou partie des animaux sont constatés à partir de 31 350 ppm, pendant 41 minutes. A 9900 ppm (30 mg/L), pendant 10 heures, on n'observe qu'une irritation oculaire, une hypersalivation et une somnolence. A 5000 ppm (15 mg/L), pendant 20 minutes, il ne se produit qu'une irritation oculaire avec hypersalivation.
Lorsque les animaux ne meurent pas, les effets narcotiques régressent généralement rapidement après arrêt de l'exposition (en 3 à 6 heures).
Chez le lapin, l'application cutanée (épreuve de Draize ordinaire) de 20 à 500 mg, pendant 24 heures, provoque une irritation légère à modérée. En instillation oculaire chez le lapin, l'acétate de méthyle produit un érythème avec hyperhémie et œdème de la conjonctive et de la cornée, la gravité des lésions oculaires dépendant essentiellement de la concentration du produit. La réaction est modérée avec 100 mg pendant 24 heures (épreuve de Draize ordinaire). Dans une étude portant sur plus de 300 composés chimiques, l'indice d'irritation oculaire de l'acétate de méthyle chez le lapin a été déterminé à 5 sur une échelle de 10 ; l'irritation cutanée est faible : indice 1 sur une échelle de 10.
Toxicité subchronique, chronique [1, 25]
Lors d'exposition à l'acétate de méthyle seul, on observe une irritation oculaire et des troubles neurologiques.
Dans une expérimentation chez des chats exposés à une concentration moyenne de 6600 ppm (20 mg/L), 6 heures par jour, pendant 7 jours (où il a été constaté une irritation oculaire, une hypersalivation, une faiblesse musculaire et l'apparition progressive d'une dépression du système nerveux central ainsi qu'une perte de poids corporel), les examens biologiques pratiqués sur 3 des animaux ont montré une augmentation du taux d'hémoglobine et du nombre des érythrocytes et, chez 2 d'entre eux, une hyperleucocytose.
Aucune autre donnée n'est disponible pour l'acétate de méthyle testé isolément. Les seuls renseignements disponibles proviennent d'une expérimentation chez le rat exposé à 10 000 ppm d'un mélange de toluène (52,8 %), de 2-propanol (21,7 %), d'acétates de méthyle (12,6 %), d'éthyle (3,4 %) et de butyle (3,2 %), de 4-méthyl-2-pentanone (3,4 %) et de méthanol (2,9 %), pendant 10 minutes, 2 fois/jour, 6 jours/ semaine, pendant 12 à 14 mois. Les observations font état d'une diminution du gain de poids corporel par rapport aux animaux témoins et, à l'examen microscopique du cortex cérébral, d'anomalies des structures mitochondriales au niveau des neurones et des axones, d'une prolifération du réticulum endoplasmique et des ribosomes, avec dilatation de l'appareil de Golgi au niveau des neurones. La prolifération des lysosomes et du matériel lipidique observée dans les neurones suggère, d'après les auteurs, un processus dégénératif.
Effets génotoxiques [26]
L'acétate de méthyle provoque des aneuploïdies mitotiques mais pas de mutation ponctuelle in vitro.
Dans un essai sur une souche de Saccharomyces cerevisiæ, l'acétate de méthyle s'est révélé un inducteur d'aneuploïdie mitotique (malségrégation chromosomique), à un degré moindre que l'acétate d'éthyle, sans recombinaison mitotique ou mutation ponctuelle. Il n'existe pas d'autre information disponible sur la génotoxicité du produit.
Effets cancérogènes
Aucune donnée n’est disponible chez l’animal à la date de publication de cette fiche toxicologique (1982).
Effets sur la reproduction
Aucune donnée n’est disponible chez l’animal à la date de publication de cette fiche toxicologique (1982).