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Chloroforme

Fiche toxicologique n° 82

Sommaire de la fiche

Édition : Août 2020

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [14, 15]

    Le chloroforme est bien absorbé par les voies respiratoire et digestive et il est distribué largement dans l'organisme. Il est éliminé dans l'air expiré sous forme inchangée et, après métabolisation hépatique, sous forme de dioxyde de carbone.

    Chez l'animal

    Rapidement absorbé par inhalation et par voie digestive, le trichlorométhane se distribue facilement dans tout l'organisme. Il se fixe surtout dans les tissus adipeux et nerveux.

    Les transformations métaboliques diffèrent quelque peu selon les espèces animales. Plusieurs voies métaboliques sont évoquées au niveau hépatique :

    • voie non enzymatique faisant intervenir les groupe­ments sulfhydriles dérivés du glutathion dont la carence secondaire et les phénomènes qui en résultent seraient en partie responsables de la toxicité hépatique ;
    • voie microsomiale, dépendant du système NADPH, dont l'activation métabolique serait susceptible de modi­fier la toxicité du trichlorométhane.
    Surveillance Biologique de l'exposition

    Le dosage du chloroforme sanguin a été proposé pour apprécier l'importance d'une intoxication aiguë.

    Les dosages de chloroforme dans les urines ou l’air expiré en fin de poste de travail ont été proposés pour la surveillance biologiques des travailleurs exposés. Ces paramètres seraient bien corrélés à l'exposition mais les données sont encore peu nombreuses.

    Il n’y a pas de valeurs biologiques d’interprétation issues de la population générale ou pour le milieu de travail disponibles.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [17, 18]

    Sa toxicité aiguë se traduit par une dépression du système nerveux central ainsi qu'une atteinte hépatique et rénale.

    La DL50 par voie orale chez le rat est d'environ 1,5 g/kg ; la mort survient 2 à 4 heures après l'ingestion. Des varia­tions sont observées selon l'âge, le sexe et l'espèce ani­male. Aux effets narcotiques du chloroforme, sont associées des atteintes hépatiques et rénales (nécrose tubulaire) plus inconstantes. L'examen du foie au micro­scope électronique montre une dilatation du réticulum endoplasmique, accompagnée d'anomalie ribosomale, qui traduit une décroissance de la synthèse protéique.

    Par inhalation, les animaux supportent de fortes concen­trations durant de courtes périodes. La CL50 chez le rat et la souris est de 6 à 10 g/m3 pour une exposition de 6 heures.

    Chez d'autres espèces, cette valeur se situe entre 30 et 100 g/m3 pour une exposition de 4 heures.

    Toxicité subchronique, chronique [18, 19]

    L'exposition répétée par inhalation entraîne des altérations hépatiques et à un moindre degré, des altérations rénales.

    Chez plusieurs espèces animales, des doses de 125, 250 ou 425 mg/m3 inhalées 7 h/j, 5 j/semaine pendant 6 mois ont provoqué des altérations hépatiques (granulome centrolobulaire) et, à un moindre degré, rénales. À la dose la plus faible, ces anomalies étaient réversibles.

    Effets génotoxiques [15, 18, 19]

    Le chloroforme n'est pas mutagène dans les tests réalisés in vitro et in vivo.

    Le chloroforme n'a pas provoqué d'effet mutagène dans des tests visant à mettre en évidence soit des muta­tions ponctuelles, soit des altérations chromosomiques ou des altérations de l'ADN.

    Effets cancérogènes [15, 18, 19]

    Les essais sur la souris et le rat ont montré que le chloroforme provoquait des tumeurs sur de nombreux organes.

    Chez la souris, plusieurs études ont montré une incidence élevée de tumeurs hépatiques et rénales après adminis­tration de chloroforme. La dose efficace la plus basse est de 60 mg/kg/j pendant 100 semaines.

    Chez le rat, le chloroforme s'est également révélé cancérogène pour le foie (susceptibilité plus élevée chez le rat femelle) et les reins (uniquement chez le rat mâle), mais aussi pour la thyroïde, les glandes mammaires et endocriniennes. L'augmentation significative d'apparition des tumeurs rénales a été observée pour des doses ingé­rées supérieures ou égales à 90 mg/kg.

    Effets sur la reproduction [15]

    Des effets embryo- et foetotoxiques ont été observés chez l'animal.

    Le chloroforme traverse la barrière placentaire. Les études menées chez le rat et la souris sont concordantes et indiquent que cette substance est essentiellement embryotoxique (augmentation des résorptions fœtales, retard de développement); son potentiel tératogène paraît par contre faible.

  • Toxicité sur l’Homme

    L'intoxication aiguë se traduit par des troubles neurologiques de gravité variable  (confusion, coma) parfois associés à une dépression respiratoire. Des atteintes hépatiques et rénales sont également observées. Il est légèrement irritant pour la peau et fortement irritant pour les yeux. L'inhalation chronique peut provoquer des troubles neurologiques, hépatiques et rénaux.

    Toxicité aiguë [14, 20]

    L'intoxication par ingestion ou par inhalation se traduit par un coma plus ou moins profond d'apparition rapide parfois associé à une dépression respiratoire et un collap­sus cardiovasculaire. Il existe une sensibilité aux amines pressives qui peut conduire à des troubles de l'excitabilité cardiaque.

    Des atteintes organiques (foie et reins) peuvent être observées dans les 24 heures qui suivent de telles intoxi­cations.

    Par inhalation, une anesthésie est obtenue pour une concentration de 1 à 2 %.

    Le produit est légèrement irritant pour la peau. L'exposi­tion aux vapeurs ou le contact avec le liquide peuvent provoquer des irritations oculaires importantes : conjonc­tivites, mais aussi parfois kératites pas toujours réver­sibles.

    Toxicité chronique [21, 22]

    La consommation anormale de produits contenant du chloroforme a entraîné une atteinte du système ner­veux central (état psychotique) et périphérique (polyné­vrite) ainsi qu'une atteinte hépatique.

    L'exposition professionnelle peut se traduire par l'appari­tion de signes neurologiques (céphalées, vertiges, somno­lence), irritatifs (peau et muqueuses) et parfois d'anomalies hépato-rénales.

    Le contact prolongé avec le liquide peut occasionner des dermatoses.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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