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Tétrachlorométhane

Fiche toxicologique n° 8

Sommaire de la fiche

Édition : Janvier 2023

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [18, 19]

    Absorbé rapidement par toutes les voies d’exposition, le tétrachlorométhane est ensuite largement distribué dans l’organisme, majoritairement dans les tissus riches en graisses. Il forme des métabolites toxiques au niveau hépatique et est éliminé sous forme de métabolites ou sous forme inchangée, principalement dans l'air exhalé et les fèces.

    Chez l'animal
    Absorption

    Chez le rat, l’absorption par voie orale est rapide et varie selon le véhicule utilisé (pourcentage maximum en solution aqueuse, 92 %) ; le pic sanguin est mesuré 10 minutes après l’administration de 18 ou 180 mg/kg de tétrachlorométhane par gavage.

    Par inhalation, l’absorption est rapide chez des rats exposés à une concentration de 100 ou 1000 ppm pendant 2 h[20]. Chez le singe, cette absorption est de l’ordre de 26 à 37 % (exposition à 46 ppm pendant 2 à 5 h) [21].

    Chez la souris, le flux d’absorption cutanée est estimé à 8,3 µg/cm²/min (à partir d’une application de 0,5 ml sur 2,92 cm²) [20].

    L’absorption cutanée de vapeurs de tétrachlorométhane est négligeable chez le singe (485 ou 1150 ppm pendant 240 ou 270 min).

    Le tétrachlorométhane est bien absorbé par voies digestive, respiratoire et à travers la peau lésée.

    Inhalé, il est rapidement distribué dans tout l’organisme, en particulier dans les tissus adipeux, le foie et la moelle osseuse. Après inhalation par des singes, 50 % de la dose sont exhalés sous forme inchangée ; le reste est rejeté rapidement dans les urines et les fèces. Le tétrachlorométhane est transformé par une enzyme microsomiale, menant à sa déchloration par le cytochrome P 450, qui formerait le radical trichlorométhyle. Celui-ci se transformeen trichlorométhane, hexachloroéthane et surtout en radicaux trichlorométhylperoxyle et dichlorométhylcarbène. Les métabolites terminaux sont le dichlorure de carbonyle, l’oxyde de carbone, le dioxyde de carbone et le chlorure d’hydrogène.

    Le dosage du tétrachlorométhane et de ses métabolites connus dans l’air exhalé ne peut être utilisé pour obtenir un aperçu valable de l’imprégnation biologique.

    Distribution

    Le tétrachlorométhane est rapidement distribué dans tout l’organisme, en particulier dans les tissus riches en graisse (les tissus adipeux, le foie, le cerveau et la moelle osseuse notamment), du fait de ses propriétés lipophiles, et ce quelle que soit la voie d’exposition. Les pics de concentration dans ces organes sont atteints en moins de 6 heures.

    Métabolisme

    Le tétrachlorométhane est essentiellement métabolisé dans le foie, mais aussi au niveau des reins, des poumons et d’autres tissus riches en cytochrome P450 (CYP) [20]. Environ 50 % du tétrachlorométhane est transformé en radical trichlorométhyle, majoritairement par le CYP 2E1. Suivant les conditions (aérobie ou anaéorobie), ce radical peut alors être métabolisé en hexachloroéthane, chloroforme puis trichlorométhanol, ou en radicaux trichlorométhylpéroxyle et dichlorométhylcarbène. Les métabolites terminaux sont le phosgène (ou dichlorure de carbonyle), l’oxyde de carbone et le dioxyde de carbone (cf. figure 1).

    Schéma métabolique

     

    Figure 1 : Principales voies métaboliques du tétrachlorométhane (les symboles placés devant CCl3, OOCCl3 indiquent que ce sont des radicaux) [19].

    Excrétion

    Le tétrachlorométhane est excrété principalement dans l’air expiré et les fèces et, plus faiblement, dans l’urine ; son excrétion et celle de ses métabolites varient selon l’espèce, la dose et la voie d’exposition. Après inhalation de vapeurs de tétrachlorométhane marqué au 14C (20 ppm pendant 4 h, rats, souris, hamsters), 65 à 83 % sont éliminés dans l’air expiré en 48 heures, dont 22 à 35 % sous forme de CO2 [20].

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Le tétrachlorométhane sanguin en fin de poste, après plusieurs postes en cas d’exposition au long cours, a été proposé comme indicateur biologique d’exposition. Cet indicateur est bien corrélé aux concentrations atmosphériques de tétrachlorométhane.

    Le tétrachlorométhane urinaire en fin de poste est corrélé avec les concentrations atmosphériques et sanguines de tétrachlorométhane mais les données sont moins nombreuses.

    Une valeur biologique d’interprétation professionnelle est proposée par la Commission allemande DFG (BAT) pour le tétrachlorométhane sanguin, correspondant à une exposition au tétrachlorométhane de 0,5 ppm pendant 8 heures, sur la base de données pharmacocinétiques. En raison des données limitées, cette valeur doit être considérée comme provisoire.

  • Mode d'actions [23]
  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
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