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Propan-2-ol

Fiche toxicologique n° 66

Sommaire de la fiche

Édition : Janvier 2021

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [19 à 21]

    L'absorption du propan-2-ol est importante et rapide par les poumons et le tractus gastro-intestinal et plus faible par la peau. Il se distribue dans tout l’organisme et est excrété dans l’air expiré, l’urine, le suc gastrique, la salive et le lait maternel, sous forme inchangée ou transformé en acétone.

    Chez l'animal
    Absorption

    Le propan-2-ol est bien et rapidement absorbé chez l’ani­mal par les poumons et le tractus gastro-intestinal (> 80 % en 30 minutes et 100 % en 3 heures). À forte dose, l’absorption gastro-intestinale montre un temps de latence ainsi qu’une augmentation de la demi-vie suggé­rant une saturation du métabolisme.

    L’exposition de chiens, de lapins et de rats par différentes voies dévoile un taux sanguin de propan-2-ol détectable dans les 30 minutes qui suivent l’exposition ; le pic san­guin, après exposition orale, est atteint en 0,5 à 2 heures chez le chien, en 1 heure chez le rat à faible dose (2000 mg/kg) et en 8 heures à forte dose (6000 mg/kg). L'absorption digestive est plus complète au niveau de l'in­testin (67 à 91 %) qu'au niveau de l'estomac (41 %).

    Après une exposition cutanée pendant 4 heures, l’absorp­tion par la peau sous occlusion est rapide mais plus faible. In vitro, la pénétration cutanée, après 4 heures d’expo­sition, est de 1,3 mg/cm2 à travers la peau du rat, 1,88 mg/cm2 à travers celle de la souris et 1,65 mg/cm2 à travers la peau humaine ; pour un traitement plus long, la peau de la souris absorbe de plus grandes quantités de propan-2-ol (11,8 %) que celle du rat (6,4 %) ou de l’Homme (7,1 %).

    Distribution

    Le propan-2-ol est rapidement distribué dans tout l’orga­nisme, en particulier le foie, les reins et le cerveau. Il tra­verse facilement la barrière méningée (singe, 99 % de la dose injectée par voie intraveineuse (i.v.)). L’élimination du sang suit une cinétique de 1er ordre avec des demi-vies de l'ordre de 4 heures chez le chien et de 2 heures chez le rat ; les demi-vies de l'acétone sont de 11 et 5 heures respectivement.

    Métabolisme

    Le métabolisme et l’élimination du propan-2-ol sont résu­més dans la figure 1. Il est oxydé en acétone dans le foie du rat, du chien et du lapin par l’alcool deshydrogénase (ADH). Chez le rat, la voie métabolique oxydative est saturable à des concentra­tions inhalées > 4000 ppm (9840 mg/m3) et retardée par la présence d’éthanol, meilleur substrat de l’ADH. Chez le lapin (750 ou 1300 mg/kg, i.v.), 64 à 84 % de la dose sont oxydés en acétone ; une partie du propan-2-ol (10,2 % d’une dose de 3000 mg/kg, orale) est transformée en isopropanol glucuronide.

    Schéma métabolique

    Excrétion

    Chez le rat, quelle que soit la voie d’exposition, la voie d’excrétion principale est l’air expiré (environ 81 - 89 % de la dose) sous forme de propan-2-ol inchangé (2 % d’une dose de 0,1 mL par voie intrapéritonéale (i.p.)), d’acétone (38,8 % de la dose i.p.) et de CO2. Le propan-2-ol est égale­ment excrété dans le suc gastrique et la salive chez le chien et dans le lait maternel chez le rat. Chez la souris, 76 % de la dose sont excrétés dans l’air expiré après admi­nistration i.v. et 92 % après inhalation. L’excrétion n’est pas influencée par le sexe ou une exposition répétée ; la voie d’exposition ou la dose influencent la forme sous laquelle le propan-2-ol est exhalé (inchangé ou transformé en acétone).

    L’excrétion urinaire du propan-2-ol et de l’acétone est limi­tée et n’excède pas 4 % chez le rat, le lapin et le chien. Une faible quantité est mesurée dans les fèces et la carcasse.

    La demi-vie d’excrétion du propan-2-ol chez le rat est de 1,5 heure pour une dose i.p. de 500 mg/kg et atteint 2,5 heures à 1500 mg/kg. Une demi-vie de 4 heures a été déterminée chez le chien (1000 mg/kg i.v.).

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Les dosages de l’acétone dans les urines en fin de poste et/ou fin de semaine et dans le sang en fin de poste de travail peuvent être utilisés pour la surveillance biolo­gique de l’exposition au propan-2-ol, bien que non spécifiques. Le dosage de l’acétone urinaire est utilisable dès que la concentration atmosphé­rique en propan-2-ol atteint 70 ppm (ce qui correspond à 20 mg/l d’acétone urinaire en fin de poste).

    Des valeurs biologiques d’interprétation professionnelles sont proposées par la Commission allemande DFG pour les deux indicateurs et par l’ACGIH pour l’acétone urinaire [22]. La valeur BEI de l’ACGIH pour l’acétone urinaire est basée sur la relation avec les concentrations atmosphériques, elle correspond à la TLV-TWA de 200 ppm.

    Chez les sujets non professionnellement exposés, les concentrations d’acétone urinaire et sanguin sont respectivement infé­rieures à 3 et 2 mg/l.

    Ces indicateurs sont très influencés par toutes les situations où l’oxydation des acides gras est accrue (jeûne, exercice prolongé, exposition au froid) mais aussi par certaines pathologies (diabète). La consomma­tion d’alcool diminue les concentrations d’acétone sanguin et uri­naire ; une co-exposition à l’acétone les augmente.

    Le dosage urinaire du propan-2-ol en fin de poste et fin de semaine a également été proposé pour la surveillance bio­logique de l’exposition, mais aucune valeur biologique d’interprétation n’est disponible. Quoique bien corrélé à l’exposition lorsqu’elle dépasse 50 ppm, ce paramètre est soumis à une grande variabilité individuelle des résultats, ce qui en limite l’intérêt pour des expositions inférieures à 40 ppm.

  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme [1, 12]
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