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Cadmium et composés minéraux

Fiche toxicologique n° 60

Sommaire de la fiche

Édition : Mars 2022

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [1, 3, 11, 12, 25, 28]

    L'absorption du cadmium et de ses sels, à la suite d'une exposition par voie orale ou cutanée, est très limitée (< 6 %) ; ils sont ensuite distribués principalement au niveau du foie et des reins. Par inhalation, la rétention pulmonaire est comprise entre 20 et 50 %, selon la durée de l'exposition, le sel de cadmium utilisé, la forme et la taille des particules. Le cadmium est alors retrouvé dans les poumons et, en quantités très faibles, dans le foie et les reins. Le transport du cadmium dans l'organisme s'effectue sous forme liée. L'élimination du cadmium est très lente.

    Chez l'animal
    Absorption

    L'absorption par voie orale de chlorure de cadmium est limitée chez le rat (entre 2 et 3 %) et le singe (entre 5 et 6 %) [11, 25]. Au cours d'une étude in vitro, moins de 1 % du Cd radiomarqué reste absorbé par un fragment de peau humaine après 16 heures d'exposition [1, 26].

    La rétention pulmonaire peut atteindre 20 % chez le rat, surtout à la suite d'expositions courtes [3, 12, 27]. Après inhalation d'oxyde de cadmium, le taux absorption est de 50 % pour les fumées et atteint au maximum 30 % sous la forme de poussières (variation en fonction de la taille des particules) [28].

    Distribution

    À la suite d'une exposition par voie orale, le cadmium est retrouvé majoritairement dans les reins (40 - 50 µg/g poids sec) et le foie (1 - 2 µg/g poids sec) [3]. Il en est de même à la suite d'une exposition par voie cutanée : une plus grande accumulation est rapportée dans le foie après 1 semaine d'exposition et dans les reins après 3 semaines[29].

    Chez le rat, à la suite d'une exposition à 100 mg/m3 de sul­fure de cadmium pendant 2 heures, le cadmium est majo­ritairement retrouvé dans les poumons ; dans le foie et les reins, les teneurs mesurées sont très faibles[27]. Une dis­tribution dans les mêmes organes est observée après une exposition pendant 18 mois à 50 µg Cd/m3 sous forme d'aérosol de chlorure de cadmium [30].

    Le transport du cadmium dans le sang s'effectue sous forme liée à des métallothionéines, à l'albumine ou dans les érythrocytes [3]. Dans les reins, le cadmium peut s'ac­cumuler sous forme liée à des métallothionéines, com­plexes non toxiques, durant plusieurs dizaines d'années [25]. C'est seulement lors d'une exposition chronique, une fois les métallothionéines rénales saturées, que la partie de cadmium qui ne peut plus être complexée est à l'ori­gine de lésions au niveau des cellules tubulaires [11].

    Excrétion

    Chez des rats exposés par voie orale à 0,35 mg/kg/j de cadmium, en mélange alimentaire pendant 60 jours, aucune augmentation significative de la concentration en cadmium urinaire n'est observée [31]. L'excrétion globale du cadmium absorbé est lente : une demi-vie comprise entre 70 et 270 jours a été déterminée chez le rat ou la souris [3].

    Chez le rat, à la suite d'une exposition à 100 mg/m3 de sul­fure de cadmium pendant 2 heures, le cadmium est très majoritairement excrété via les fèces, dans les 24 heures qui suivent l'exposition. Les auteurs suggèrent que la majorité du cadmium excrété initialement via les fèces soit du cadmium non absorbé, c'est-à-dire des particules transportées à partir des poumons au tractus gastro­intestinal [32]. Des quantités très faibles sont retrouvées au niveau des urines.

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Le cadmium urinaire, quel que soit le moment du prélève­ment, est le premier indicateur à utiliser dans la gestion du risque sanitaire à long terme car il reflète surtout l'ex­position chronique et la charge corporelle. Une corrélation existe entre les taux de cadmium urinaire, l'intensité de l'exposition et le risque d'altération de la fonction rénale (apprécié sur les marqueurs biologiques d'effet).

    Le cadmium sanguin (moment de prélèvement indiffé­rent) est un indicateur biologique d'exposition récente (des 3 à 6 mois précédents) au cadmium. Il reflète la vitesse d'augmentation de la charge corporelle en cad­mium ; il augmente pendant 4 mois puis se stabilise en plateau.

    Le dosage de la métallothionéine dans les urines a égale­ment été proposé ; cette protéine reflète la charge corpo­relle en cadmium. Ce paramètre, sensible, spécifique, non influencé par une contamination externe et indépendant de la fonction rénale, n'est pas encore utilisé en pratique courante.

    Des valeurs biologiques de référence en population pro­fessionnellement exposée ont été établies pour le cad­mium sanguin et urinaire (Voir Recommandations § Au point de vue médical) [85].

  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
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