Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Fiches toxicologiques
  5. Éthanol (FT 48) (rubrique sélectionnée)

Éthanol

Fiche toxicologique n° 48

Sommaire de la fiche

Édition : Novembre 2019

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [6, 21, 22]

    L’éthanol est rapidement absorbé par voie orale et respira­toire et peu par contact cutané. Il est distribué dans tous les tissus et fluides de l’organisme, notamment le cerveau et le foie, et est principalement éliminé par une métabolisation oxydative dans le foie produisant transitoirement de l’aldéhyde puis de l’acide acétique.

    Chez l'animal

    La toxicocinétique et le métabolisme ont été bien étudiés chez l’homme. L’éthanol est facilement absorbé par inges­tion et par inhalation ; on considère en général que l’absorption percutanée est très faible (environ 1 %). Après une ingestion unique, l’alcoolémie est maximale après 1 heure si l’alcool a été ingéré sans nourriture, après 2 heures autrement ; la vitesse d’absorption varie aussi en fonction des individus, de la vitesse d’ingestion et de la concentration de la solution ingérée : elle est maximale pour les concentrations comprises entre 10 et 30 %. Chez des volontaires inhalant des concentrations de 5 800 à 10 000 ppm, le taux de rétention pulmonaire a été trouvé égal à 62 %, indépendamment de la concentration et de la vitesse de ventilation. Chez des volontaires exposés à 25, 100 et 1 000 ppm, l’absorption est de 70 à 80 %.

    L’éthanol absorbé diffuse rapidement et presque unifor­mément dans tout l’organisme en raison de sa grande solubilité dans l’eau. La distribution est très rapide dans les organes fortement vascularisés comme le cerveau, les poumons, le foie ; et la concentration est maximale dans le liquide céphalo-rachidien et l’urine où elle atteint 1,3 fois la concentration plasmatique, elle-même légère­ment supérieure (1,1 fois) à la concentration moyenne dans les organes. L’éthanol traverse librement le placenta et des concentrations similaires sont retrouvées dans le sang maternel et fœtal. Signalons que chez le rat et le cobaye, l’éthanol s’accumule dans le liquide amniotique qui peut servir de réservoir.

    La métabolisation de l’éthanol comporte essentiellement une oxydation complète en dioxyde de carbone et eau qui se déroule en 3 étapes. La première qui mène à l’aldéhyde acétique se fait en majeure partie (80 - 90 %) dans le foie sous l’action de l’alcool-déshydrogénase. Les systèmes du cytochrome P450 (inductible) et de la catalase-peroxydase interviennent également à ce stade. L’efficacité de ce dernier est limitée par la lenteur de formation du per­oxyde d’hydrogène. La deuxième étape, menant à l’acide acétique, est sous la dépendance de l’aldéhyde-déshydrogénase présente dans le foie (90 %) et dans le rein (10 %). L’activité aldéhyde-déshydrogénase du foie étant supé­rieure à son activité alcool-déshydrogénase, il n’y a généralement pas, dans les conditions normales, d’accu­mulation d’aldéhyde acétique. Cependant, en raison du polymorphisme génétique de l’aldéhyde-déshydrogénase, certains groupes ethniques peuvent dégrader plus lente­ment l’aldéhyde acétique. Une accumulation peut égale­ment se produire en présence d’un inhibiteur spécifique de l’aldéhyde-déshydrogénase (disulfirame par exemple). L’acide acétique formé est libéré dans le sang et la troi­sième étape a lieu principalement dans les tissus périphé­riques où il est oxydé en dioxyde de carbone et eau.

    Au total, la vitesse de métabolisation varie largement selon les individus ; une valeur moyenne déterminée par des essais sur volontaires se situe vers 100 mg/kg par heure. Des individus exposés régulièrement peuvent avoir une vitesse de métabolisation plus importante par induc­tion enzymatique. La clairance plasmatique serait voisine de 220 mg/L par heure. Pour un sujet inhalant des vapeurs d’éthanol tout en accomplissant un travail de force (vitesse de ventilation = 30 L/min), l’équilibre vitesse d’absorption = vitesse de métabolisation assurant la sta­bilité de l’alcoolémie serait atteint pour une concentration de 3 500 ppm ; après 6 heures d’exposition à 8 500 ppm, l’alcoolémie maximale retrouvée chez de tels sujets est de 470 mg/L.

    En dehors de ce processus de détoxication oxydante, une faible partie de l’éthanol absorbé (2 à 5 %) est éliminée sous forme inchangée dans l’air expiré et dans l’urine. Il peut également être excrété dans le lait maternel à une concentration comparable à celle du sang maternel.

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Le dosage d'éthanol sanguin en début et à la fin de l'exposition a été proposé mais il est d'une utilité limitée pour apprécier l'intensité de l'exposition en milieu professionnel. Les résultats  ne sont interprétables que si l'on connaît précisément l'absorption d'éthanol d'origine alimentaire du sujet.

    Le dosage d'éthanol dans les urines de fin de poste a été proposé mais la corrélation avec l'intensité de l'exposition professionnelle n'a pas été démontrée.

    Pour ces deux paramètres, il n’existe pas de valeur biologique d’interprétation pour la population professionnellement exposée.

  • Mode d'actions [21, 22]
  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
EN SAVOIR PLUS SUR LES FICHES TOXICOLOGIQUES