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Dichlorométhane

Fiche toxicologique n° 34

Sommaire de la fiche

Édition : Décembre 2021

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [15, 16, 17]

    Le dichlorométhane est absorbé par voies respiratoire, orale et cutanée. Une partie du produit ayant pénétré dans l'organisme est éliminée sous forme inchangée par le poumon. Le reste subit un métabolisme qui conduit à deux produits terminaux : l'oxyde de carbone (oxydation en présence des cytochromes P450) et le dioxyde de carbone (voie de conjugaison avec le glutathion), éliminés dans l’air exhalé.

    Chez l'animal
    Absorption

    Le dichlorométhane est rapidement absorbé par les alvéoles pulmonaires. Après exposition par inhalation (100 à 8000 ppm), chez le chien et le rat, l'absorption est proportionnelle à l'intensité et à la durée de l'exposition ; le rapport des concentrations sang/air augmente avec la concentration d'exposition, probablement par saturation du métabolisme.

    Après exposition par voie orale chez le rat et la souris, l'absorption de dichlorométhane en solution aqueuse est rapide et importante (97 % en 24 heures) ; en solution hydrophobe (huile de maïs), le processus est ralenti (40 - 45 % de la dose en 2 heures) [18, 19].

    Après exposition cutanée chez le rat, les données sont limitées ; des expériences menées in vitro sur la peau de rat ont permis de déterminer un flux percutané de 6,6 mg/cm²/h pour le dichlorométhane liquide [20].

    Distribution

    Après inhalation ou absorption par voie orale, le dichlorométhane se distribue largement dans les tissus de l'animal tels que les tissus adipeux, le foie, les reins, les poumons, le cerveau…. Il ne s'accumule pas : le dichlorométhane est éliminé du tissu adipeux dans les deux heures suivant l'exposition et plus lentement dans le reste de l'organisme [21].

    Il traverse la barrière placentaire et peut être dosé dans le sang du fœtus, à un niveau cependant plus faible que celui du sang maternel.

    Métabolisme

    Le métabolisme chez l'animal est semblable à celui de l'Homme, pour des expositions faibles (différence des conditions de saturation des voies métaboliques (cf. figure 1)) :

    • par l'intermédiaire des mono oxydases à cytochrome P450 (CYP2E1), saturables entre 500 et 1000 ppm. Après saturation, les concentrations sanguines de dichlorométhane augmentent, en relation avec l'exposition ;

    • la voie de la glutathion-S-transférase qui mène au dioxyde de carbone. Elle est plus active chez la souris que chez le rat et moins active chez le hamster et l'homme. 
    Schéma métabolique

    Fig. 1 : Métabolisme du dichlorométhane [22, 15, 16]

    Excrétion

    La vitesse d'élimination tissulaire du dichlorométhane est différente selon les espèces : chez le rat, il est éliminé en environ 8 heures, alors que chez la souris, il est éliminé en 2 heures.

    Chez le rat, le dichlorométhane et ses métabolites sont excrétés majoritairement dans l'air expiré (58 - 71 - 79 % de la dose absorbée après exposition à 50 - 500 - 1500 ppm respectivement), essentiellement sous forme d'oxyde et de dioxyde de carbone et sous forme inchangée (respectivement 5 – 30 et 55 %).

    De faibles quantités apparaissent dans l'urine, les fèces et le lait maternel.

    Après administration par voie orale (1 ou 50 mg/kg), le rat excrète 78 ou 90 % de la dose absorbée dans l'air expiré. L'urine contient 2 ou 5 % de la dose absorbée et les fèces moins de 1 %.

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Étant donné la bonne pénétration cutanée du dichlorométhane, la mise en place d'une surveillance biologique est particulièrement intéressante.

    Le dosage du dichlorométhane urinaire en fin d’exposition ou fin de poste de travail, indicateur spécifique et bien corrélé avec les concentrations atmosphériques, est à privilégier pour la surveillance biologique de l’exposition au dichlorométhane.

    Le dosage de la carboxyhémoglobine (HbCO) sanguine immédiatement en fin de poste de travail, permet d'apprécier l'importance de l'exposition du jour même. Très influencé par le tabagisme, il ne peut pas servir d'indicateur biologique d'exposition au dichlorométhane chez les fumeurs.

    Pour ces deux indicateurs, des valeurs limites biologiques (VLB) basées sur une exposition à la VLEP-8 heures de 50 ppm ainsi que des valeurs biologiques de référence (VBR) à partir de données issues de populations non professionnellement exposées, sont proposées par l’Anses [32].

    Le dosage du dichlorométhane sur sang total immédiatement en fin de poste de travail, témoin de l'exposition de l'heure précédente, peut également être proposé pour la surveillance biologique de l’exposition au dichlorométhane. Il ne présente cependant pas d’avantage par rapport au dosage urinaire de dichlorométhane : demi-vie très courte et moins bonne corrélation avec les concentrations atmosphériques. Des valeurs biologiques d’interprétation (VBI) pour le milieu professionnel sont proposées pour cet indicateur par des organismes autres que l’Anses [33].

  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
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