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Aluminium et ses composés minéraux

Fiche toxicologique n° 306

Sommaire de la fiche

Édition : Avril 2021

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    Chez l’animal, l’absorption de l’aluminium par voie orale est très faible ; elle est quasiment nulle par voie percutanée et, par inhalation, aucune donnée n’est disponible. Une fois dans l’organisme, l’aluminium se lie à des protéines sanguines et est distribué dans de nombreux organes, principalement les os et les poumons. L’aluminium absorbé est majoritairement éliminé via les urines, alors que l’alumi­nium non absorbé est éliminé via les fèces.

    Le même profil toxicocinétique est observé chez l’homme.

    Chez l'animal
    Absorption

    Au contact d'un environnement acide (estomac), l'alumi­nium est solubilisé sous forme d'un ion libre Al3+, avant d'être précipité sous forme d'hydroxyde d'aluminium insoluble au contact de pH plus élevés (duodénum), forme majoritairement excrétée dans les fèces ; une très faible proportion de l'aluminium ingéré est donc disponible pour l'absorption [26, 27]. Ainsi, chez le rat, à la suite de l'administration d'hydroxyde d'aluminium par voie orale, une biodisponibilité de 0,1 % a été déterminée [8]. À la suite de l'administration répétée de sulfate d'aluminium, les biodisponibilités sont les suivantes : chez les mâles, entre 0,046 et 0,053 %, chez les femelles entre 0,064 et 0,069 % [28]. Chez le lapin, elle est de 0,57 % pour le chlo­rure, 1,16 % pour le nitrate et 0,45 % pour l'hydroxyde [29].

    Par inhalation, aucune donnée chiffrée n'est disponible. Plusieurs études mettent en évidence la rétention pul­monaire de l'aluminium, mais sans augmentation des concentrations en aluminium dans les tissus autres que les poumons [8].

    Aucune information quantitative n'est disponible concer­nant l'absorption percutanée. Toutefois, l'augmentation des taux urinaires en aluminium, mesurés chez des souris exposées quotidiennement par voie percutanée à 0,1 ou 0,4 µg de chlorure d'aluminium pendant 130 jours (soit 0,01 - 0,04 µg Al/j) témoigne de l'absorption de certains composés [30].

    Distribution

    Chez le rat et le cobaye, l'aluminium (administré de manière répétée, par inhalation, sous forme de chlo­rhydrate Al2Cl(OH)5) s'accumule dans les poumons, les glandes surrénales et les ganglions lymphatiques péri-­bronchiques [8].

    À la suite d'une exposition par voie orale, il est surtout retrouvé dans les os, la rate, le foie et les reins et dans une moindre mesure au niveau du cerveau, des muscles et du cœur [31].

    À la suite d'applications sur la peau de souris de 0,4 µg/j de chlorure d'aluminium pendant 20 jours, des niveaux élevés en aluminium sont mesurés dans le foie, les pou­mons et les reins (une contamination secondaire orale est toutefois évoquée par les auteurs). Une fois dans l'orga­nisme, l'aluminium est capable de traverser la barrière placentaire et de s'accumuler dans le fœtus (notamment au niveau du cerveau) [32] ; il est aussi détecté dans le lait maternel [8].

    Excrétion

    Chez des rats recevant une dose unique de 35 mg d'alumi­nium, sous différentes formes de sels, entre 0,015 et 2,27 % de la dose initiale sont éliminés dans les urines dans les heures suivant l'administration [8]1Chez le rat, les demi-vies d'élimination varient selon les organes considérés : entre 13 et 1 635 jours pour le cerveau, entre 7 et 520 jours pour l'os pariétal, entre 400 et 430 pour le foie et les reins et entre 16 et 980 jours pour le sang [13, 27].1https://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox/fiche.html?refINRS=FICHETOX_306&section=pathologieToxicologie#ancre_BiblioTexte

    L'aluminium non absorbé est retrouvé dans les fèces.

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Le dosage de l'aluminium urinaire en fin de poste et fin de semaine peut être proposé pour la surveillance biologique. Il témoigne à la fois de la charge corporelle et de l’exposition récente à l’aluminium alors qu’un dosage en début de poste après deux jours sans exposition refléterait plutôt la charge corporelle. Une corrélation a été établie avec les effets neurologiques (effets cognitifs) et dans une moindre mesure avec les concentrations atmosphériques. L'aluminium urinaire est un indicateur plus sensible que l'aluminium sanguin (si la fonction rénale est normale).

    Le dosage de l'aluminium sérique peut être utile pour apprécier une exposition aiguë ou une exposition récente si elle est élevée ou en cas de perturbation de la fonction rénale. Cependant, pour une exposition inférieure à 5 mg/m3/Al métal, les taux d'aluminium sériques sont peu différents de ceux de la population générale.

    Des valeurs biologiques d’interprétation (VBI) professionnelles sont disponibles pour l’aluminium urinaire (établies pour protéger des effets cognitifs) ainsi et des VBI issues de la population générale adulte pour l’aluminium urinaire et sanguin.

  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
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