Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme [5]
Le lactate d’éthyle est absorbé par voie digestive, respiratoire et cutanée. Il est rapidement métabolisé et les métabolites incorporés au processus métaboliques cellulaires.
Chez l'animal
Après gavage, le L-lactate d'éthyle est détecté dans le sang portal, ce qui est le signe d'une absorption partielle avant hydrolyse. Cependant les études in vitro ont montré que l'hydrolyse est très rapide dans les homogénats tissulaires d'épithélium nasal, de foie, de peau, d'intestin grêle ou dans le sang. Des images autoradiographiques, réalisées après dépôt de 14C]-lactate d'éthyle sur la peau du dos de rats femelles, indiquent une accumulation de la radioactivité dans les glandes sébacées et les follicules pileux. Appliqué sur la peau humaine, il diminue le pH cutané, le nombre de bactéries sur la peau et l'hydrolyse du sébum en acide gras par les lipases bactériennes [6.
Le lactate d'éthyle est hydrolysé par les estérases, sériques ou tissulaires, en acide lactique et éthanol. L'acide lactique est un métabolite endogène qui, après transformation en acide pyruvique, participe, par l'intermédiaire du cycle de Krebs, à la production d'énergie intracellulaire.
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Mode d'actions
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Toxicité expérimentale
Toxicité aiguë [5]
Elle est marquée par une irritation de la peau et des yeux. Une exposition par inhalation entraine également des signes non spécifiques.
La toxicité aiguë du lactate d'éthyle est peu importante: la DL50 orale est supérieure à 2 000 mg/kg chez le rat et la souris ; par voie cutanée la DL50 est supérieure à 5 000 mg/kg et par inhalation, la CL50 est supérieure à 5 400 mg/m3/4h.
L'exposition par inhalation provoque une baisse de la fréquence respiratoire, une piloérection et des larmoiements. A l'autopsie, les poumons sont pâles et tachetés.
Le lactate d'éthyle est un irritant pour la peau et les yeux probablement en raison de l'acidité engendrée par l'hydrolyse en acide lactique. Il n'est pas sensibilisant.
Les tests d'irritation sensorielle, pratiqués chez le rat et la souris, ont donné une valeur RD500 (dose induisant une baisse de 50 % de la fréquence respiratoire) égale à 750 - 800 mg/m3.
Toxicité subchronique, chronique [5]
Une exposition répétée entraine une toxicité locale en cas d’exposition par inhalation (épithélium nasal). A des concentrations plus importantes, cette toxicité devient systémique.
L'épithélium nasal est l'organe cible lors d'une exposition par inhalation. Chez le rat (0 à 2 500 mg/m3, 6 h/j, 5 j/sem, 28 j), l'inhalation de vapeur provoque une toxicité locale à partir de 600 mg/m3: modifications dégénératives de l'épithélium nasal olfactif et hyperplasie de l'épithélium respiratoire et des cellules mucus. A la plus forte concentration, il provoque une toxicité systémique : baisse de la prise de poids et de nourriture et du poids du foie, diminution de l'urémie, augmentation de la glycémie et du poids des surrénales et des testicules. La NOAEL est de 600 mg/m3 pour la toxicité systémique et 200 mg/m3 pour la toxicité locale.
Effets génotoxiques [5]
Les tests de génotoxicité pour le L-lactate sont négatifs.
Les résultats du test d'Ames sont négatifs pour le L-lactate d'éthyle avec les souches TA98, TA100, TA1535, TA1537 et TA1538 de S. typhimurium, avec et sans activation métabolique.
Effets cancérogènes
Il n’existe pas de données sur le risque cancérogène.
Effets sur la reproduction [5]
Les données disponibles concernant les effets sur la reproduction sont insuffisantes pour conclure.
Déposé sur la peau du dos de rates gestantes (0 - 517 - 1 551 - 3 619 mg/kg du 6e au 15e jour de gestation), le lactate d'éthyle provoque un érythème léger et des desquamations chez les mères, sans effet systémique ; il n'induit aucun effet chez les fœtus. Cependant, aucune donnée n'est disponible sur le passage percutané de la substance.
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Toxicité sur l’Homme
L’exposition aigüe est responsable d’irritations des muqueuses oculaires et respiratoires. Il s’agit d’un irritant cutané faible et un cas d’allergie de contact a été rapporté. On ne dispose pas de données sur l’exposition chronique, les effets cancérogènes, génotoxiques et toxiques pour la reproduction chez l’homme.
Toxicité aiguë [4, 7, 8]
Le lactate d'éthyle est irritant pour les muqueuses oculaires et respiratoires ; ces symptômes sont observés chez des salariés exposés à des concentrations moyennes de 4,2 ppm avec des pics d'exposition allant jusqu'à 10 ppm.
Il semble faiblement irritant pour la peau.
Un test de maximalisation réalisé chez 25 volontaires sains à la concentration de 8 % dans la vaseline n'a pas montré de phénomènes de sensibilisation. Un cas d'allergie de contact cutané a été rapporté chez une patiente 48 heures après l'application d'un produit cosmétique en gel contenant 10 % de lactate d'éthyle ; des patchs tests réalisés avec le lactate d'éthyle à 1 % dans la vaseline se sont révélés positifs.
Toxicité chronique [4, 7]
Aucune donnée n'a été retrouvée dans la littérature sur la toxicité chronique du lactate d'éthyle pour l'homme.
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Interférences métaboliques
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Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal