Toxicité aiguë [1, 17, 22]
Le propylène-glycol est peu dangereux en exposition aiguë.
La DL50 par voie orale est de 24,9 g/kg chez la souris, de 22 g/kg chez le rat, de 18 g/kg chez le lapin, de 19,7 g/kg chez le cobaye et de 20 g/kg chez le chien ; par voie cutanée elle est de 20,8 g/kg chez le lapin. Chez le rat (environ 10 g/kg), des effets neurologiques centraux (baisse de l'activité motrice, perte d'équilibre et diminution du tonus corporel, dépression respiratoire, hypothermie) précèdent le coma et la mort. L'examen histopathologique montre une très légère atteinte rénale (pycnose nucléaire avec dégénérescence vacuolaire du cytoplasme et débris protéiques dans les tubules corticaux) et hépatique (congestion et hyperémie).
Aucun effet n'a été montré par voie cutanée.
L'inhalation, chez le lapin, d'une solution de propylène-glycol (10 %, 2 heures) stimule la fonction mucociliaire trachéale.
Irritation - Sensibilisation
L'application sur la peau du lapin n'entraîne aucune irritation. L'instillation oculaire provoque douleur et larmoiements passagers (mais sans opacité cornéenne). L'injection d'une solution à 10 % dans l'oreille interne du cobaye provoque une surdité irréversible.
Le propylène glycol non dilué n’est pas sensibilisant dans de très nombreux tests pratiqués chez le cobaye (maximisation, épicutanés...) et chez la souris (gonflement de l’oreille) ; le test sur les cellules de lymphome de souris donne également des résultats négatifs.
Toxicité subchronique, chronique [1]
Le propylène-glycol est peu toxique en exposition répétée ou prolongée.
Par voie orale, la NOAEL est de 1 700 - 2 100 mg/kg/j de propylène glycol dans la nourriture du rat et de 2 000 mg/kg/j chez le chien. Aux doses supérieures, on n’observe que des modifications hématologiques minimes (anisocytose et réticulocytose, accompagnées d'une diminution de la concentration en hémoglobine et d'une augmentation du taux de bilirubine sérique).
Par gavage, une dose de 675 mg/kg/j pendant 94 jours entraîne des effets hématologiques chez le chat : formation de corps de Heinz dans les érythrocytes, accompagnée d'une accumulation d'hémosidérine dans les cellules hépatiques et spléniques.
Par inhalation chez le rat (2,2 mg/l/j, 13 semaines), le propylène-glycol n'induit aucun effet systémique, mais les modifications histologiques observées (augmentation du nombre de cellules caliciformes ou de leur contenu en mucine) traduisent probablement un effet irritant sur l'épithélium nasal [23].
Effets génotoxiques [1]
Le propylène-glycol n’est pas mutagène dans les tests pratiqués.
Tous les tests pratiqués in vitro (test d'Ames, aberrations chromosomiques, échanges entre chromatides sœurs et micronoyaux sur cellules de mammifères, transformation morphologique des cellules embryonnaires de hamster) et in vivo (clastogénicité sur cellules de moelle osseuse de souris, test de létalité dominante chez la souris) se sont révélés négatifs.
Effets cancérogènes [1]
Les données disponibles ne montrent pas d'effet cancérogène chez le rat et la souris.
Plusieurs études par voies orale, cutanée ou sous-cutanée ont montré que le propylène-glycol n'est pas cancérogène chez le rat et la souris.
Effets sur la reproduction [1, 24]
Le propylène-glycol n’agit ni sur la fertilité ni sur le développement des animaux.
Fertilité
Le propylène-glycol n’entraîne pas de modification du cycle œstral chez les femelles ni de modification du poids des organes reproducteurs mâles (testicules, épididymes ou vésicules séminales) ou du sperme. Dans une étude sur deux générations chez la souris, le propylène-glycol administré dans l’eau de boisson (0 - 1 - 2,5 - 5 % correspondant à 0 - 1,82 - 4,80 - 10,1 g/kg/j, 1 semaine avant accouplement, 14 semaines pendant la cohabitation et 3 semaines après) ne modifie pas la fertilité des animaux et n’a pas d’effet sur le nombre ou la taille des portées ni sur la croissance ou la viabilité des petits.
Développement
L’administration de propylène-glycol par voie orale (gavage) pendant la gestation n’induit ni toxicité maternelle ou fœtale ni effet tératogène chez le rat ou la souris (≤ 1 600 mg/kg/j du 6e au 15e jour de gestation), le lapin (≤ 1 230 mg/kg/j du 6e au 18e jour de gestation) ou le hamster (≤ 1 550 mg/kg/j du 6e au 10e jour de gestation).