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Chromates et dichromates de sodium et de potassium

Fiche toxicologique n° 180

Sommaire de la fiche

Édition : Juillet 2022

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [2, 12]

    Les données de toxicocinétique disponibles indiquent que les composés solubles du chrome (VI) [Cr (VI)] ont un com­portement identique entre eux et entre les espèces y com­pris l'homme (bien que les connaissances soient limitées) : ils sont bien absorbés par le tractus respiratoire, moins par le tractus gastro-intestinal et peu par voie cutanée, large­ment distribués dans l'organisme et éliminés dans l'urine et les fèces.

    Chez l'animal
    Absorption

    Après exposition par inhalation, 20 à 30 % du Cr (VI) admi­nistré sont rapidement absorbés par le tractus respira­toire, une certaine quantité est éliminée des poumons par clairance mucociliaire dans le tractus gastro-intestinal ; le reste est éliminé plus lentement et des quantités signifi­catives persistent dans les poumons plusieurs semaines (demi-vie d'élimination pulmonaire chez le rat : 120-150 h).

    Après exposition orale, l'absorption est faible dans le trac­tus gastro-intestinal du rat et de la souris (1 à 3 %, jusqu'à 11 % en absence de nourriture) ou de l'homme (2-9 %) ; ceci serait dû à la réduction, par l'acidité gastrique, du Cr (VI) en Cr (III) qui est peu absorbé. Le cobaye, en revan­che, absorbe jusqu'à 18 % de la dose orale, même en pré­sence de nourriture.

    L'absorption cutanée chez le cobaye varie de moins de 1 % à 4 % selon la dose appliquée.

    Distribution

    Après absorption, le Cr (VI) pénètre en partie dans les éry­throcytes où il est réduit en Cr (III) qui se fixe sur l'hémo­globine et y persiste plusieurs semaines. Le Cr (VI) est rapidement éliminé du plasma ; il est largement et rapi­
    dement distribué à tout l'organisme ; sa présence dans les organes décroît après 24 h sauf dans la rate où la concen­tration augmente pendant plusieurs semaines par clai­rance des érythrocytes sénescents.

    Après expositions répétées, le chrome s'accumule dans les organes et tissus, en particulier les poumons, le foie, la rate, le duodénum, les reins, les surrénales et les testicules.

    Une administration parentérale de 51Cr (VI) à des rates ou des souris gestantes provoque un transfert rapide de molécules radiomarquées aux fœtus avec une distribu­tion générale après 1 h et une fixation spécifique au sque­lette après 24 h.

    Métabolisme

    Le Cr (VI) est réduit dans les organes et en particulier dans le foie en Cr (III) qui forme des complexes avec le gluta­thion et d'autres substances de faible poids moléculaire ; ces complexes sont éliminés par la bile. Lors de cette réduction se forme du Cr (V) intermédiaire réactif proba­blement responsable de la toxicité.

    Excrétion

    Chez l'animal, le Cr (VI) est éliminé sous forme de Cr (III) dans l'urine (20-67 % en 7 à 10 jours après inhalation chez le rat) et les fèces (jusqu'à 25 %).

    Chez l'homme, l'excrétion est essentiellement urinaire (> 80 %) et faiblement fécale. L'élimination urinaire est tri- phasique (demi-vies d'élimination : 7 heures, 15 à 30 jours, 4 ans). Il y a accumulation du chrome au cours de la semaine et tout au long de l'année chez les personnes les plus exposées.

    Le Cr (VI) peut également être éliminé de façon mineure dans les cheveux, les ongles, le lait et la sueur.

    Surveillance Biologique de l'exposition

    En raison de la réduction rapide du chrome hexavalent en chrome trivalent après absorption, les concentrations de chrome sanguin et urinaire reflètent la quantité totale de chrome absorbé. Elles ne sont pas spécifiques des expositions professionnelles au chrome VI car elles intègrent également les expositions au chrome III et au chrome métal (chrome élémentaire, chrome 0).

    • Le dosage du chrome urinaire, prélèvement fait en fin de poste de travail  et fin de semaine, est un bon indicateur de l'exposition récente de la semaine mais également de l'exposition ancienne à toutes les formes de chrome (VI, III et métal). Des prélèvements en début et fin de poste permettent une bonne évaluation de l'exposition de la journée au chrome soluble. Même après plusieurs mois d'arrêt d'exposition, la chromurie peut rester supérieure aux valeurs de la population générale.
    • Le dosage du chrome sur sang total ou sur sérum en fin de poste et fin de semaine refléterait pour le chrome sérique l'exposition récente (des deux jours précédents) et pour le chrome sanguin total l'exposition à long terme mais également l'exposition récente au chrome. Ce paramètre est bien corrélé au chrome urinaire.
    • Le dosage du chrome intraérythrocytaire serait spécifique de l'exposition au chrome hexavalent.  En l’absence de donnée suffisante, ce dosage ne peut être proposé en routine. 

    Des valeurs biologiques d’interprétation  en population professionnellement exposée et en population générale ont été établies pour le chrome urinaire.

  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
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