Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Fiches toxicologiques
  5. Sélénium et composés (FT 150) (rubrique sélectionnée)

Sélénium et composés

Fiche toxicologique n° 150

Sommaire de la fiche

Édition : Mise à jour 2011

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [4, 11, 12]

    Le sélénium est un micro-nutriment essentiel pour la majorité des espèces, y compris l'homme. Il fait partie de nombreux enzymes, en particulier l'hème oxydase et la glutathion peroxydase impliqués dans la défense cellulaire contre le stress oxydatif. De faibles doses de sélénium sont essentielles, de fortes doses sont toxiques. Il est absorbé par voie orale ou par inhalation ; les composés de sélénium sont métabo­lisés par deux voies majeures (réduction en sélénium élé­mentaire ou réduction en séléniure d’hydrogène, puis méthylation) et excrétés dans l’urine, les fèces, la sueur ou l’air expiré.

    Chez l'animal
    Absorption

    La biodisponibilité du sélénium dépend de sa forme chi­mique, du taux d'absorption et de l'état nutritionnel. Les séléniates et les sélénites de sodium sont les formes inor­ganiques les mieux absorbées.

    Chez l'animal (rat, souris ou chien), le taux d'absorption gastro-intestinale est meilleur après administration par gavage (> 80 %) que dans la nourriture (env. 50 %).

    Un aérosol de sélénium élémentaire inhalé se dépose, chez le chien, à 80 % dans les poumons et 15 % dans le tractus respiratoire supérieur, il est absorbé en 4heures (env. 57 ). L'acide sélénieux et l'oxychlorure de sélénium peuvent être absorbés par la peau.

    Le sélénium traverse la barrière placentaire (env. 13 % de la dose ingérée) et se concentre dans l'épithélium neuronal de l'embryon ou les yeux, le foie et le squelette du fœtus ; une quantité similaire passe dans le lait maternel.

    Chez l'homme, l'absorption gastro-intestinale lors de prise médicamenteuse de différents composés varie de 44 à 95 % de la dose ingérée. L'absorption est plus importante quand le composé est administré en solution et plus faible s'il est solide. Elle est plus efficace après une simple dose qu'après des doses journalières répétées.

    En milieu professionnel, la pénétration dans l'organisme se fait essentiellement par voies respiratoire (par le biais de l'inhalation de vapeurs et de poussières), digestive (par les mains souillées ou la déglutition de particules inha­lées) et plus accessoirement cutanée ; par inhalation, la rétention du sélénium dans le tractus respiratoire est de l'ordre de 40 à 60 %.

    Métabolisme et distribution

    Chez l'homme et chez l'animal, le sélénium est, après absorption, fixé aux érythrocytes, à l'albumine et aux glo­bulines plasmatiques. L'albumine semble être le récepteur immédiat et sert de transporteur vers les sites de fixation tissulaires, en particulier, le foie, les reins, la rate, le pan­créas, les os, les ongles et les cheveux. Chez l'animal, la demi-vie d'élimination est estimée à 40 jours dans le foie et 30 jours dans le sang, les poumons, les reins, la rate, et le cœur.

    Le passage transplacentaire a été montré in vitro sur pla­centa humain perfusé, le pic de concentration, dans la veine et l'artère fœtales, apparaît 120 - 150 minutes après celui de l'artère maternelle ; 47 % de la dose reste fixé dans le placenta.

    Les composés du sélénium sont métabolisés par deux voies majeures :

    • réduction en sélénium élémentaire, puis, soit incorpo­ration dans, ou fixation aux protéines après conversion en sélénocystéine, soit, après réaction avec des ions métal­liques, transformation en séléniures métalliques ;
    • réduction en séléniure d'hydrogène, puis méthylation en diméthylséléniure, diméthyldiséléniure ou en ion triméthylsélénonium.

    Les réactions de méthylation sont catalysées par les méthyltransférases localisées dans le cytosol des cellules hépatiques et rénales. La formation de triméthylsélénonium est saturable : en circonstances normales, le sélé­nium absorbé est métabolisé puis excrété sous la forme d'ion triméthylsélénonium, métabolite urinaire principal. De fortes concentrations saturent cette voie et du dimé­thylséléniure et du diméthyldiséléniure volatils sont for­més et excrétés par les poumons, donnant une odeur alliacée à l'haleine. Le sélénium peut aussi être excrété dans les fèces ou la sueur.

    Excrétion

    Chez le rat, l'excrétion est triphasique :

    • la 1re phase est caractérisée par une excrétion rapide dont le taux est fonction inverse de la dose administrée et de la concentration en sélénium alimentaire ; la demi-vie d'excrétion varie de 19,5 jours pour 0,1 ppm à 1,2 jours pour 1 ppm ;
    • la 2e phase est une période de transition, pendant laquelle le taux d'excrétion est intermédiaire entre les phases 1 et 3 ;
    • la 3e phase est une période longue d'excrétion faible et constante qui représente le renouvellement corporel à long-terme ; la demi-vie est de 103 jours. Le taux d'élimi­nation n'est plus influencé par la dose, mais il augmente avec le taux de sélénium alimentaire.

    Une dose de 1 ppm, administrée dans la nourriture du rat, est excrétée pour 67 % dans l'urine et 10 % dans les fèces ; l'élimination par voie respiratoire est inférieure à 10 %. Chez l'homme, l'élimination est essentiellement urinaire (50 à 70 %), principalement sous forme libre mais égale­ment de dérivés méthylés,et plus accessoirement fécale et pulmonaire. L'excrétion urinaire varie avec la dose et la fréquence d'administration ; après 9 jours, elle correspond à 41-54 % de 0,1 mg administré, 77 % de 1 mg et 36 % de 5x1 mg/j. La courbe d'élimination, comme chez l'animal, est triphasique avec des demi-vies de 1 jour, 8-10 jours et 115-116 jours. L'excrétion dans l'air expiré est très faible ; à très forte exposition (au-delà de 0,9 mg/kg), l'odeur d'ail dans l'haleine est significative du diméthylséléniure.

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Le dosage du sélénium sanguin en fin de poste et celui du sélénium urinaire en fin de poste et fin de semaine peuvent être utiles pour apprécier l'intensité de l'exposi­tion en milieu professionnel. Le sélénium urinaire reflé­terait plutôt l'exposition récente (des 2 jours précédents) au sélénium, mais serait soumis à de larges variations individuelles (alimentation...).

    Il existe une valeur guide pour le sélénium urinaire (Voir Recommandations médicales).

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
EN SAVOIR PLUS SUR LES FICHES TOXICOLOGIQUES