Toxicité aiguë
L'acide perchlorique est un caustique puissant responsable de lésions sévères des tissus avec lesquels il entre en contact.
La DL50 par voie orale est de 1100 mg/kg chez le rat et 400 mg/kg chez le chien. Les symptômes sont : agitation, difficultés respiratoires, cyanose, baisse de la température corporelle (1-4 °C) et crampes.
Une dose orale de 10 mg/kg (pH 2) provoque, chez le rat, une baisse significative de la concentration en iode de la thyroïde. Il existerait un mécanisme compétitif d’absorption entre les ions perchlorates et l’iode au niveau de la thyroïde avec pour conséquence une libération accrue de TSH (hormone stimulant la thyroïde) qui provoque des modifications morphologiques dans cette glande (hypertrophie et hyperplasie).
Toxicité subchronique, chronique
Par ingestion répétée il provoque une altération de l'état général et des lésions rénales et du tube digestif.
Chez le chien, l’acide perchlorique (gavage, solution à 3 %, 300 mg/kg/j pendant 10 jours) provoque des vomissements de masses de mucus, une baisse de poids corporel, une modification de l’utilisation de l’iode dans la thyroïde, des modifications du système cardiovasculaire et une baisse de la diurèse. À l’examen histologique, on observe des lésions du tractus gastro-intestinal et une dégénérescence graisseuse des reins.
Effets génotoxiques
Aucune donnée n’est disponible chez l’animal à la date d’édition de cette fiche toxicologique.
Effets cancérogènes
Aucune donnée n’est disponible chez l’animal à la date d’édition de cette fiche toxicologique.
Effets sur la reproduction [10 à 12]
On ne dispose pas d'étude sur la fertilité ou le développement avec l'acide perchlorique. Les perchlorates peuvent provoquer chez les femelles des lésions thyroïdiennes susceptibles d'avoir des effets sur leur progéniture.
Les études de reproduction ont toutes été faites avec du perchlorate d’ammonium.
Administré par voie orale chez le rat (0,01 à 30 mg/kg/j de l’accouplement à la 2e génération), il n’a pas d’effet sur la fertilité, le développement en dehors d’un retard de croissance, ou le comportement à la naissance. Chez la mère comme chez le fœtus, il agit sur la thyroïde, provoquant :
- hyperplasie et hypertrophie de l’épithélium folliculaire accompagnés d’une diminution de la taille des follicules à partir de 30 mg/kg/j (mères) et 10 mg/kg/j (fœtus) ;
- modification des indicateurs sériques de la fonction thyroïdienne : augmentation de la TSH (mères 0,01 mg/kg/j, fœtus 1 mg/kg/j, petits de 10 jours 3 mg/kg/j), baisse de T(3) (mères 30 mg/kg/j, fœtus 0,01 mg/kg/j, petits de 10 jours 0,1 mg/kg/j) et de T(4) (mères 0,01 mg/kg/j, fœtus 30 mg/kg/j, petits de 10 jours 1 mg/kg/j). La NOAEL est fixée à 1 mg/kg/j, les effets aux doses inférieures sont considérés comme adaptatifs ;
- une déplétion colloïdale, considérée comme une adaptation.
Chez la souris (0-1 nM-1 µM-1 mM (0-0,00012-0,12120 mg/l) dans l’eau de boisson sur 3 générations), on observe une augmentation de poids corporel et de poids du foie chez les petits de 21 jours à 1 mM ainsi qu’une baisse de poids du cœur chez les mâles à partir de 1 µM. Les effets thyroïdiens ne sont observés que chez les adultes : baisse du nombre de follicules actifs (1 mM) et augmentation du taux de T(4) sérique (toutes les doses).
Les effets sont identiques chez le lapin (0-0,1-1-10-30100 mg/kg/j dans l’eau de boisson du 6e au 28e jour de gestation) ; la NOAEL est de 1 mg/kg/j chez les mères et supérieure à 100 mg/kg/j chez le fœtus.