Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Fiches toxicologiques
  5. Chlorure d'hydrogène (ou acide chlorhydrique) et solutions aqueuses (FT 13) (rubrique sélectionnée)

Chlorure d'hydrogène (ou acide chlorhydrique) et solutions aqueuses

Fiche toxicologique n° 13

Sommaire de la fiche

Édition : Février 2019

Recommandations

Le stockage et la manipulation du chlorure d'hydrogène diffèrent selon qu'il s'agit du gaz anhydre ou de solutions aqueuses plus ou moins concentrées d'acide chlorhy­drique.

Au point de vue technique

Information et formation des travailleurs

  • Instruire le personnel des risques présentés par le chlorure d'hydrogène (gaz liquéfié sous pression) et les solutions aqueuses de chlorure d'hydrogène ou d'acide chlorhydrique, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
  • Former les opérateurs à la manipulation des moyens d’extinction (extincteurs, robinet d’incendie armé…).
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : Lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
  • Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.

 

Manipulation

  • N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de substance et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Pour la manipulation des récipients de chlorure d'hydrogène, gaz sous pression, se conformer strictement aux instructions du fournisseur. Eviter tout choc ou manipulation brutale.
  • Effectuer les vidanges, transvasements, dilutions, disso­lutions de manière à éviter les surchauffes locales, les pro­jections de liquide et la formation de vapeurs/ brouillards/aérosols.
  • Pour les dilutions avec l'eau (réaction exothermique), verser lentement l'acide concentré dans l'eau par petites quantités et en agitant. Ne jamais verser l'eau dans l'acide.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation de vapeurs, aérosols. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des aérosols et vapeurs à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur[19].
  • Réduire le nombre de personnes exposées au chlorure d'hydrogène et à ses solutions aqueuses.
  • Éviter tout rejet atmosphérique.
  • Faire contrôler annuellement l’exposition atmosphérique des salariés au chlorure d'hydrogène par un organisme accrédité, sauf dans le cas où l’évaluation des risques a conclu à un risque faible (§ Méthodes de détection et de détermination dans l’air).
  • Au besoin, les espaces dans lesquels le chlorure d'hydrogène et ses solutions aqueuses sont stockés et/ou manipulés doivent faire l’objet d’une signalisation [20].
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du chlorure d'hydrogène ou ses solutions aqueuses sans prendre les précautions d’usage [21].
  • Supprimer toute autre source d’exposition par contamination accidentelle (remise en suspension dans l’air, transfert vers l’extérieur ou contact cutané) en procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail.

 

Équipements de Protection Individuelle (EPI)

Le choix des EPI dépend des conditions au poste de travail et de l’évaluation des risques professionnels. Ils ne doivent pas être source d’électricité statique (chaussures antistatiques, vêtements de protection et de travail dissipateurs de charges) [22, 23]. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [24 à 27].

  • Appareils de protection respiratoire : Leurs choix dépendent des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type BE2P3 lors de la manipulation de chlorure d'hydrogène et de ses solutions aqueuses [28]. Choisir de préférence un masque complet.
  • Gants : les matériaux préconisés pour un contact prolongé avec l'acide chlorhydrique sont par exemple le caoutchouc naturel, le caoutchouc nitrile, le caoutchouc butyle, le polychloroprène, le polychlorure de vinyle, Viton®, Barrier®.  Certains matériaux sont à éviter : le polyéthylène et le polyalcool vinylique [29, 30].
  • Vêtements de protection : quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leurs choix dépendent de l’état physique de la substance. Seul le fabricant peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [31].
  • Lunettes de sécurité : La rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [32].
  • Bottes et chaussures fermées.

 

Stockage

  • Stocker le chlorure d'hydrogène (gaz liquéfié sous pression) dans des locaux frais, secs et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…), à l'écart des produits incompatibles tels que les oxydants et les bases.
  • Stocker les solutions aqueuses de chlorure d'hydrogène dans des locaux frais et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l'écart des produits incompatibles tels que les oxydants et les bases.
  • Bannir de la construction et du local tout métal ou objet métallique susceptible de réagir avec dégagement d'hydrogène au contact du chlorure d'hydrogène.
  • Prendre toutes les dispositions pour s’assurer de la compatibilité des matériaux des récipients de stockage avec le chlorure d'hydrogène et ses solutions aqueuses (en contactant par exemple les fournisseurs de ces substances ou celui du matériau envisagé).
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
  • Le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement, les solutions aqueuses d'acide chlorhydrique ne puissent se répandre au dehors.
  • Mettre le matériel électrique et non-électrique, y compris l’éclairage et la ventilation, en conformité avec la réglementation concernant les atmosphères explosives.
  • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
  • Prévoir, à proximité du local de stockage, des équipe­ments de protection individuelle, notamment des appa­reils de protection respiratoire autonomes isolants, un poste d'eau à débit abondant, des douches et fontaines oculaires.

 

Déchets

  • Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des solutions aqueuses d'acide chlorhydrique à son arrivée (§ stockage).
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par l'acide chlorhydrique.
  • Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.

 

En cas d’urgence

  • En cas de déversement accidentel de solutions aqueuses d'acide chlorhydrique de faible importance, récupérer le produit en l’épongeant avec un matériau absorbant inerte (boudin, feuilles ou granulés hydrophiles (polypropylène en mélange ou non avec des fibres minérales  ou végétales et des additifs spéciaux). Laver à grande eau la surface ayant été souillée [33].
  • Si le déversement est important, aérer la zone et évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entrainés et munis d’un équipement de protection approprié. Supprimer toute source d’inflammation potentielle.
  • Des appareils de protection respiratoires isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
  • Prévoir l’installation de fontaines oculaires et de douches de sécurité.
  • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

  • Eviter d'exposer à des postes comportant un risque d'exposition importante et répétée, les sujets atteints d'affections cutanées, oculaires, cardiaques ou respiratoires chroniques. 

  • Lors des visites initiales et périodiques:

    • Examen clinique : Rechercher particulièrement des signes d’irritation cutanée, oculaire, des voies aéro-digestives supérieures et broncho-pulmonaire.
    • Examens complémentaires : L’examen clinique initial peut être complété par une radiographie pulmonaire et des épreuves fonctionnelles respiratoires qui serviront d’examens de référence. La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires (radiographie pulmonaire, épreuves fonctionnelles respiratoires…) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
  • Autres : Déconseiller le port de lentilles de contact souples hydrophiles lors de travaux pouvant potentiellement exposer à des vapeurs ou aérosols de cette substance.

 

Conduites à tenir en cas d’urgence :

  • Contact cutané :  appeler immédiatement un SAMU. Retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Dans tous les cas consulter un médecin.
  • Projection oculaire : appeler immédiatement un SAMU. Rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées ; En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Dans tous les cas consulter un ophtalmologiste, et le cas échéant signaler le port de lentilles.
  • Inhalation : appeler immédiatement un SAMU ou un centre antipoison, faire transférer la victime en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Prévenir du risque de survenue d'un œdème pulmonaire lésionnel dans les 48 heures suivant l'exposition même en l’absence de symptôme. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant toutes les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes).
  • Ingestion :
    • En cas d'ingestion d'une solution concentrée dont le pH est inférieur à 2, ou d'une grande quantité d’une solution dont le pH n'est pas connu: appeler immédiatement un SAMU, faire transférer la victime par ambulance médicalisée en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation.Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements.
    • En cas d'ingestion de quelques gouttes d'une solution diluée (pH supérieur à 2): appeler rapidement un centre anti poison.Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements. En cas de symptômes, consulter un médecin.
  • Autres : préciser, si possible, le pH de la solution responsable. Les risques sont particulièrement graves lorsque le pH est inférieur à 2.
EN SAVOIR PLUS SUR LES FICHES TOXICOLOGIQUES