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Hexan-2-one

Fiche toxicologique n° 122

Sommaire de la fiche

Édition : Mise à jour 2010

Pathologie - Toxicologie

Les données chez l’homme et chez l’animal montrent que le système nerveux central (somnolence) et périphérique (neuropathie) est l’organe cible de l’hexan-2-one quelle que soit la voie d’exposition, avec des effets particulièrement importants en cas d’inhalation. La neurotoxicité périphérique parait être liée au principal métabolite, la 2,5-hexanedione.

Lors d’administrations répétées chez le rat mâle, une atteinte testiculaire a pu être notée.

  • Toxicocinétique - Métabolisme [9, 10]
    Chez l'animal

    Il a été bien étudié chez l’homme. La pénétration dans l’organisme est bonne par inhalation (75 à 92 % pour des concentrations de 10 à 100 ppm), importante par voie digestive et rapide par voie cutanée : environ 0,1 % de la quantité appliquée sur la peau est absorbée. La majeure partie du produit subit ensuite une transformation qui conduit à la formation de dioxyde de carbone et de divers métabolites, notamment la 5-hydroxy-2-hexanone et surtout la 2,5-hexanedione dont la responsabilité dans les troubles neurologiques est fortement suspectée.

    L’élimination se fait par voie respiratoire (40 % sous forme de dioxyde de carbone) et urinaire. Près des 2/3 de la dose administrée sont éliminés au bout de 8 jours, ce qui indique un stockage vraisemblablement assez important dans les graisses de l’organisme.

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Le dosage de la 2,5-hexanedione urinaire (libre et/ou totale) en fin de poste et fin de semaine est proposé comme reflet de l’exposition récente à l’hexan-2-one, mais peu de données sont disponibles [5]; ce métabolite est commun au n-hexane. Des valeurs guides existent pour ce paramètre (voir Recommandations).

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale [6-10]
    Toxicité aiguë

    La DL 50 est de 2590 mg/kg par voie orale chez le rat et de 4800 mg/kg par voie cutanée chez le lapin. Lors d’une exposition de 4 heures par inhalation, la concentration de 4000 ppm ne provoque la mort d’aucun des rats alors que la concentration de 8 000 ppm tue l’ensemble des animaux.

    La symptomatologie associe des troubles de conscience, une diminution de la température corporelle et un ralentissement de la fréquence cardiaque et respiratoire. Si la voie d’administration est respiratoire, une irritation oculaire et nasale sont également observées, ainsi qu’une opacité cornéenne aux concentrations trés élevées. À la nécropsie, les poumons sont hémorragiques et le cerveau, le foie et les reins congestifs.

    L’hexan-2-one n’est pratiquement pas irritante pour la peau du lapin en cas d’exposition unique ; les expositions répétées se traduisent par une destruction de l’enduit protecteur de la peau. L’application dans l’oeil provoque une irritation modérée qui peut s’accompagner d’une opacité cornéenne transitoire.

    Toxicité subchronique, chronique [8-11, 14]

    La pathologie constatée intéresse surtout le système nerveux central et périphérique. En effet, dans plusieurs espèces animales, des troubles du comportement sont rapportés après expositions répétées à l’hexan-2-one. Il s’agit essentiellement de ralentissement dans l’exécution de tâches prédéterminées. Par inhalation, ingestion et injection, des neuropathies périphériques ont été reproduites dans diverses espèces (singe, chien, chat, cobaye, poule et rat). L’inhalation répétée de 50 ppm, 8 heures par jour, 5 jours par semaine pendant 24 semaines provoque chez le rat une diminution des vitesses de conduction nerveuse ainsi qu’une axonopathie a minima.

    Plusieurs études ont montré que l’atteinte neurologique de cette substance est potentialisée par la présence simultanée d’autres solvants tels que la 4-méthyl-2-pentanone, la 2-butanone et le n-hexane. En particulier, un mélange 70/30 de 2-hexanone/4-méthyl-2-pentanone inhalé à la dose de 50 ppm de façon continue pendant 13 mois entraîne chez le poulet une ataxie et une axonopathie notable.

    Effets génotoxiques [14]

    Les données publiées ne permettent pas d’évaluer le potentiel génotoxique de l’hexan-2-one.

    Effets cancérogènes [14]

    Il n’y a pas de données publiées.

    Fertilité [13]

    Une baisse significative du poids relatif et absolu des testicules ainsi qu’une atrophie de l’épithélium germinal testiculaire ont été observées chez le rat mâle exposé à 700 ppm d’hexan-2-one pendant 11 semaines [13].

    Une atrophie de l’épithélium germinatif testiculaire a été notée chez le rat mâle après des administrations répétées de 560 à 660 mg/kg/j d’hexan-2-one pendant 90 jours [9].

    Développement [12]

    Lors d’une expérimentation par inhalation chez le rat à des doses de 1000 et 2000 ppm, 6 heures par jour pendant les 21 jours de la gestation, des signes de toxicité ont été constatés chez les mères ainsi que des anomalies dans la descendance. Il s’agissait de réduction du nombre des naissances viables, du poids des rats et d’une diminution de leur croissance post-natale. Enfin, des anomalies comportementales sont constatées au cours du suivi de ces animaux. Dans une autre étude, le passage transplacentaire du produit est confirmé.

  • Toxicité sur l’Homme
    Toxicité aiguë [8-11, 15]

    Au cours d’expositions professionnelles, le risque essentiel concerne l’action chronique de l’hexan-2-one. De nombreux cas de neuropathies sont rapportés après exposition prolongée à cette substance qui n’est pas toujours, dans ces affections, le seul solvant en cause. Il s’agit d’atteinte sensitive dans les cas les moins importants, pouvant s’aggraver d’un déficit moteur. Les symptômes sensitifs sont des paresthésies débutant aux extrémités, puis il existe une abolition des réflexes ostéotendineux et enfin une paralysie des muscles distaux. L’étude électromyographique confirme le diagnostic de dénervation périphérique, les signes les plus précoces étant le ralentissement des vitesses de conduction sensitives et l’altération du réflexe H. La biopsie nerveuse montre également des atteintes caractéristiques. L’arrêt de l’exposition entraîne une lente régression des troubles, celle-ci peut n’être que partielle si les signes sont déjà évolués.

    Par ailleurs, le produit est modérément irritant pour les muqueuses oculaires et respiratoires.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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