L’acide oxalique pur ou en solution concentrée est un caustique puissant. Il produit des lésions immédiates des tissus avec lesquels il entre en contact ; ces lésions s’aggravent progressivement. Les solutions diluées sont également caustiques, mais les lésions qu’elles produisent sont retardées.
L’ingestion d’acide oxalique est suivie de douleurs buccales, rétrosternales puis abdominales. Les vomissements sont fréquents ; ils sont parfois sanglants. La chélation du calcium explique partiellement la causticité de l’acide oxalique ; elle est responsable de ses effets systémiques. L’hypocalcémie apparaît dans l’heure suivant l’ingestion. Elle provoque des paresthésies, des myoclonies, des convulsions, des troubles de la conduction et de la repolarisation cardiaques. Les lésions caustiques digestives se constituent entre 4 à 12 heures. La fibroscopie œsogastroduodénale permet d’en faire le bilan. Les examens biologiques révèlent, outre l’hypocalcémie, une acidose métabolique et une élévation des enzymes tissulaires témoignant de la nécrose ; l’hyperleucocytose est constante. Les complications des lésions digestives, risquant de survenir les jours suivants, sont : une hémorragie, une perforation œsophagienne ou gastrique, un choc (secondaire à une hémorragie digestive ou à une perforation), une acidose métabolique intense et/ou une coagulation intravasculaire disséminée (évoquant une nécrose étendue ou une perforation), une détresse respiratoire (révélant un œdème pharyngé, une destruction du carrefour aérodigestif, une pneumopathie d’inhalation ou une fistule œsotrachéale). Localement, l’évolution ultérieure est dominée par le risque de constitution de sténoses digestives. La survenue d’une insuffisance rénale, dans les heures suivant la prise, est habituelle ; elle est due à la précipitation tubulaire de cristaux d’oxalate de calcium et/ou aux troubles hémodynamiques compliquant les lésions caustiques et les troubles métaboliques. Chez l’adulte, des intoxications mortelles sont rapportées pour des prises supérieures ou égales à 30 g d’acide oxalique. Le décès est généralement précoce. Il est secondaire à une perforation digestive, à une hémorragie massive ou, plus souvent, à un arrêt cardiaque par asystole ou fibrillation ventriculaire.
L’exposition à des aérosols d’acide oxalique provoque une irritation intense des muqueuses oculaires et respiratoires : hyperhémie conjonctivale, larmoiement, toux, dyspnée... À l’arrêt de l’exposition, la symptomatologie s’amende, mais les lésions caustiques continuent d’évoluer à bas bruit. Les brûlures chimiques cutanées, oculaires et respiratoires se constituent en quelques heures. Il faut craindre la survenue retardée d’un œdème pulmonaire lésionnel. Il ne semble pas qu’on ait décrit d’intoxication systémique au décours d’une inhalation massive, mais c’est une complication qui doit être systématiquement recherchée. De même, des séquelles respiratoires et oculaires sont théoriquement possibles ; elles n’ont jamais été rapportées.
Les projections oculaires ou cutanées d’acide oxalique sont responsables de lésions caustiques qui ne se constituent complètement qu’en 6 à 24 heures. La douleur n’est immédiate qu’en cas de contact avec une solution concentrée. Avec une solution à 5 ou 10 %, un érythème et un œdème douloureux n’apparaissent qu’après un délai de quelques dizaines de minutes à quelques heures. En l’absence d’un traitement adapté, l’évolution vers la nécrose est la règle. En cas de contamination cutanée étendue, une intoxication systémique est possible.
Les atteintes les plus fréquemment observées en milieu de travail sont cutanée et unguéale : lésions caustiques, ongles noirâtres et cassants.
Une publication ancienne décrit l’intoxication chronique d’un homme de 53 ans qui manipulait des cristaux d’acide oxalique. Il se plaignait d’une asthénie, d’une anxiété et d’une irritabilité. Des vomissements, un amaigrissement, une toux et une peau sèche étaient notés.
L’oxalose primitive est une maladie métabolique qui se traduit par des lithiases urinaires oxaliques, une néphrocalcinose, une insuffisance rénale, des atteintes articulaires, une hyperuricémie, une ostéomalacie, une hyperparathyroïdie secondaire, des troubles de la conduction cardiaque, une neuropathie périphérique et des dépôts d’oxalate de sodium dans tous les tissus.