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Acétonitrile

Fiche toxicologique n° 104

Sommaire de la fiche

Édition : Novembre 2017

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [1, 7]

    L’acétonitrile est bien absorbé dans l’organisme, largement distribué et métabolisé, principalement dans le foie, en cyanure d’hydrogène ; il se fixe aux macromolécules cellulaires ou est excrété dans l’air expiré sous forme inchangée et dans l’urine sous forme inchangée ou métabolisée, libre ou conjuguée.

    Chez l'animal
    Absorption

    Bien qu’il n’y ait pas de données quantitatives, la toxicité systémique observée permet de penser que l’acétonitrile est facilement absorbé, chez l’homme comme chez l’animal, par voies gastro-intestinale, pulmonaire et cutanée.

    Distribution

    L’acétonitrile se distribue largement dans l’organisme. Chez le rat, le pic sanguin est atteint 7,5 heures après une exposition orale et la disparition du sang est quasi totale après 72 heures.

    Chez la souris, après une injection intraveineuse d’acétonitile radiomarqué, les taux les plus élevés sont retrouvés dans le foie et les reins au bout de 5 minutes et, après 24 à 48 heures, dans le tractus gastro-intestinal, le thymus, le foie et les organes reproducteurs. Dans le foie, 40 - 50 % de la radioactivité est fixée aux macromolécules tissulaires après 24 et 48 heures ; dans les autres organes, une grande partie est présente dans la fraction lipidique tissulaire. Il ne semble pas y avoir d’accumulation dans les tissus.

    Métabolisme

    L’acétonitrile est métabolisé, dans tous les tissus avec une prédominance dans le foie, par le système de monooxygénases à cytochrome P450 en cyanhydrine de méthyle instable qui se décompose en formaldéhyde et cyanure d’hydrogène ; celui-ci est, par la suite, conjugué avec du thiosulfate pour former du thiocyanate (voir fig. 1). La transformation en cyanure d’hydrogène est dépendante du taux d’oxygène et de NADPH ; elle est inactivée par la chaleur et inhibée par le NADH. Elle est plus lente que celle des autres nitriles et de vitesse variable selon les espèces (la souris étant la plus rapide).

    Schéma métabolique

    Excrétion

    L’acétonitrile est excrété sous forme inchangée dans l’air expiré (principalement lors de fortes expositions) et dans l’urine ainsi que sous forme de métabolites libres ou conjugués dans l’urine. Il est éliminé des tissus avec une
    cinétique d’ordre 1 et une demi-vie allant de 5,52 heures dans le foie à 8,45 heures dans le sang. Ses métabolites sont éliminés des tissus avec une cinétique d’ordre 2 et des demi-vies plus longues, allant de 8,6 heures dans la vessie à 536 heures dans les tissus de l’intestin grêle.

    L’élimination urinaire de l’acétonitrile est la plus importante dans les 24 heures qui suivent l’exposition, de faibles quantités sont recueillies chez le rat après 4 jours ; l’excrétion de cyanure d’hydrogène et de thiocyanate se poursuit pendant au moins 11 jours et correspond à 12-37 % de la dose orale administrée. Chez l’homme, après ingestion volontaire, les demi-vies d’élimination urinaire sont 32 heures pour l’acétonitrile et 15 heures pour le cyanure d’hydrogène. Des concentrations de 22 à 200 μg d’acétonitrile/L d’urine ont été mesurées chez les grands fumeurs [7].

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Les dosages sanguins et/ou urinaires de thiocyanates peuvent être utiles pour apprécier une intoxication aigue. Ce paramètre n'étant pas spécifique (influence du tabac, et de l'alimentation), son interprétation est délicate dans le cadre de la surveillance biologique de l’exposition chronique à l’acétonitrile.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale [1 à 7]
  • Toxicité sur l’Homme
  • Interférences métaboliques
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