Que faire en cas d'exposition ? [R1, R2] Guide de lecture
Définition d'un sujet exposé
Personne exposée à un contact cutané ou muqueux avec une eau ou un sol potentiellement contaminé par des animaux excréteurs.
Personne ayant eu un contact direct avec les urines d'un animal potentiellement contaminé porteur excréteur.
Principales professions concernées
Professions exposant à un contact hydrique ou animal : égoutiers, ouvriers d'entretien des voies d'eau, pisciculteurs, gardes-pêche, vétérinaires, personnels d'abattoirs, gardes-chasse, d'animalerie, secouristes intervenant en zones d'inondation ou de tremblement de terre, professionnels des activités de loisirs (sports nautiques, canoë-kayak, plongeurs en eau douce...), personnels de riziculture, culture de la canne à sucre…
Conduite à tenir immédiate
Lavage des mains après tout contact susceptible d'être contaminant.
Nettoyage et désinfection de la plaie ou de la peau lésée, la protéger par un pansement imperméable (surtout utile avant exposition). Il ne faut pas rincer la peau avec une eau non potable, même limpide.
Si projection oculaire : lavage avec de l'eau propre, voire utilisation d'un collyre antiseptique.
Évaluation du risque
Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition
Niveau de contamination probable de l'eau ou du sol (présence de rongeurs, eau douce stagnante à l'ombre, température élevée, milieu alcalin...).
Espèce animale réceptive sauvage ou domestique, malade ou non.
Produit biologique : urines et tissus (rein, vessie) des animaux potentiellement porteurs excréteurs.
Type d'exposition
- contact prolongé ou répété (peau lésée par des plaies, des excoriations ou la macération, muqueuses par projection ou aérosol) avec des eaux douces ou un sol contaminé.
- contact direct avec l'animal et ses urines.
- sans protection individuelle adaptée (gants, bottes, lunettes, vêtements protecteurs).
Spécificité de l'exposition au laboratoire
Pas de spécificité.
Selon les caractéristiques du sujet exposé
Immunité : vaccination antérieure (immunité ciblée sur le sérogroupe Icterohaemorrhagiae) pas d'immunité pour les autres sérogroupes.
Facteurs de sensibilité : Être attentif au cas de terrain à risque de forme grave (cf. population à risque particulier).
Prise en charge du sujet exposé
Mesures prophylactiques
Pas d'indication d'une prophylaxie antibiotique systématique.
Un traitement antibiotique post-exposition de 8 jours (doxycycline) peut être indiqué au cas par cas pour un risque clairement identifié (contact étroit avec un animal mort de leptospirose, ou blessure ou piqûre lors d'une injection de leptospires ou manipulation d'un animal de laboratoire infecté). Même si ce traitement prophylactique n'empêche pas toujours l'infection, il peut réduire la sévérité de la maladie.
Une chimioprophylaxie par doxycycline (200 mg/semaine) peut être envisagée en cas d’exposition prévisible à haut risque (catastrophes naturelles, rafting, raid en zone endémique) de durée limitée (1,6).
Pas d'AMM dans cette indication mais recommandé dans le texte de référence.
Suivi médical
Surveillance de la température, recherche de signes cliniques évocateurs (syndrome méningé, épisode de congestion oculaire régressive, hémorragies, oligurie ou anurie, ictère, toux).
Si signes cliniques : ELISA d'orientation la première semaine, MAT à 10 jours, recherche dans les liquides biologiques.
En cas de grossesse
Pour l'entourage du sujet exposé
Pas de transmission inter-humaine.