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Infections à Staphylococcus aureus-PVL

Staphylococcus aureus producteur de la leucocidine de Panton Valentine.

Sommaire de la fiche

Édition : mars 2017

Pathologie Guide de lecture

  • Nom de la maladie

    Infections à SA-PVL.

Transmission

Mode de transmission

Les souches de SA-PVL sont virulentes et diffusent très rapidement. La transmission interhumaine se fait par contact direct ou indirect (manuportée) avec une lésion purulente, avec un porteur ou une surface, du linge ou des objets contaminés. Le manque d’hygiène et la promiscuité (partage d’objets contaminés, activités sportives de contact, milieu carcéral par exemple) accroissent le risque de contamination par SA-PVL. La colonisation nasale peut entraîner une auto‑infection.

Période de contagiosité

La bactérie est transmissible tant qu’une lésion purulente est présente et non couverte (grande quantité de bactéries). Accessoirement, il persiste un faible risque de transmission si un portage de la bactérie persiste (faible quantité de bactéries).

La maladie

Incubation

L’incubation sera variable.
En cas d’infection cutanée, l’incubation peut être très rapide après le contact avec la bactérie.

Clinique

Cas le plus fréquent : infections cutanées suppuratives primitives (sur peau saine) à type de folliculites, furoncles, abcès. Les sujets rapportent une sensation comparable à une piqûre d’insecte ou d’araignée comme premier symptôme. On a rapidement l’apparition d’une zone rouge inflammatoire puis en quelques jours le pus se collecte. Les caractéristiques de ces infections cutanées à SA-PVL, par rapport à celles dues à SA non producteurs de PVL sont la récidive et la transmission fréquente par défaut d’hygiène, promiscuité (partage d’objets contaminés, activités sportives de contact, milieu carcéral par exemple).

Cas plus rares : les infections invasives ostéo-articulaires et la pneumonie nécrosante. Cette dernière touche des sujets jeunes sans antécédent et associe un syndrome pseudo-grippal suivi d’un syndrome de détresse respiratoire avec hémoptysies et leucopénie, potentiellement très grave. Les cas secondaires sont rarissimes.

Diagnostic

Le diagnostic d’infection à SA-PVL est affirmé par l’identification d’un SA dans les prélèvements de pus pour les infections suppuratives ou dans les prélèvements ostéo-articulaires, respiratoires, d’hémoculture ou de tout autre prélèvement profond issu d’un site normalement stérile. Suite à l’isolement de ce SA, une recherche des gènes codant la leucocidine de Panton Valentine est effectuée par méthode moléculaire pour affirmer le diagnostic d’infection à SA-PVL. Le diagnostic de pneumonie nécrosante est une urgence pour l’adaptation de la prise en charge des patients.

En l’absence de site infecté à prélever et si une personne décrit des folliculites ou furoncles récidivants, on peut rechercher la colonisation par SA-PVL dans les fosses nasales, les aisselles et les zones inguinales.

Traitement

Actuellement, en France, les SA-PVL sont majoritairement sensibles à la méticilline.
Le traitement des infections suppuratives est principalement chirurgical (drainage) et peut être associé à une antibiothérapie per os en cas de signes généraux, de signes locaux sévères (notamment taille > 5 cm), d’immunodépression, d’âges extrêmes, de localisation critique de l’abcès, d’échec du drainage.
Le traitement d’une pneumonie nécrosante, outre une prise en charge en réanimation, associera des antibiotiques bactéricides actifs sur SA (β-lactamines...) et des antibiotiques inhibant la synthèse toxinique (clindamycine...).
Afin de réduire la diffusion du SA-PVL dans l’environnement et de prévenir les récidives, une décolonisation sera, en général, indiquée, associant pour une durée de 5 à 7 jours (voir indication tableaux1b et 2b HCSP 2014) (R2) :

  • Décontamination : douche et shampoing quotidiens avec par exemple hexamidine+chlorhexidine ;
  • Application nasale de mupirocine

Y seront associées des mesures d’hygiène strictes (cf tableau 1a et 2a HCSP 2014)

Populations à risque particulier

Terrain à risque accru d'acquisition

Facteurs socio-économiques : populations défavorisées, promiscuité, incarcération, carence de l’accès aux soins, conditions d’hygiène insuffisantes, logement dans des habitats collectifs.
Facteurs comportementaux : usage de drogues injectables, défaut d’hygiène, sports de contact, rapports sexuels à risque, notamment entre homosexuels masculins.
Autres facteurs : plaies cutanées, présence d’enfants dans la maisonnée, présence dans l’entourage de personnes avec antécédents d’infection cutanée, terrain atopique, contacts avec les populations originaires de pays en situation épidémique ainsi que les voyages vers ces pays (en particulier USA, Grèce, Maghreb).

Terrain à risque accru de forme grave

Pour la pneumonie nécrosante : sujet jeune sans comorbidité.

Cas particulier de la grossesse

En présence d’un abcès clinique au niveau du sein, ou s’il existe un ou plusieurs furoncles à proximité, déconseiller l’allaitement maternel jusqu’à guérison clinique et contrôler l’absence de SA-PVL dans le lait maternel avant la reprise de l’allaitement.

Immunité et prévention vaccinale

Immunité naturelle

Immunisation partielle.Elle n’est pas spécifique de SA producteur de PVL, mais commune a toutes les infections à SA. La majorité de la population générale possède des anticorps circulants dirigés contre différents antigènes staphylococciques (non spécifiques de SA-PVL). Le niveau de réponse anticorps est variable entre les individus sains et serait fonction notamment de l’âge et du portage nasal de S. aureus. Le rôle protecteur de ces anticorps au cours des infections staphylococciques est encore mal compris. Les anticorps anti-PVL ne protègent pas de la récurrence des infections cutanées.

Prévention vaccinale
Vaccin non disponible.
Liens utiles