Données épidémiologiques Guide de lecture
Population générale
Les infections à Clostridium difficile (ICD) sont d'origine nosocomiale dans plus de 70 % des cas. Leur incidence en France était de 2,3 cas pour 10 000 journées d'hospitalisation en 2009 (étude ICD-RAISIN) et de 3,6 en 2012 (étude EUCLID) (6, 7).
En milieu communautaire, le nombre de cas est en augmentation, ainsi que le nombre d'infections chez des populations sans facteur de risque classique.
Portage asymptomatique fréquent chez l'enfant de moins de 3 ans (30-80 %), inférieur à 3 % chez l'adulte.
La létalité de l'ICD varie de 0,6 à 1,5 %.
Importantes modifications de l'épidémiologie des ICD à l'échelle mondiale depuis le début des années 2000 en raison de l'émergence d'un clone particulièrement hypervirulent (PCR-ribotype 027) : augmentation de l'incidence et de la sévérité, moins bonne réponse au traitement, épidémies. Cette souche 027 a été à l'origine d'une situation épidémique dans la région Nord-Pas-de-Calais (8).
Milieu professionnel
Des cas d'infections ont été rapportés chez le personnel soignant (9). Ces infections se manifestaient par des diarrhées et survenaient majoritairement chez des personnels infirmiers sous antibiotique par voie orale (clindamycine, amoxicilline), en bonne santé par ailleurs. Un cas sévère de colite pseudo-membraneuse a été rapporté chez une infirmière jeune, 10 jours après antibiothérapie orale par clindamycine pour une infection dentaire. Cependant, la transmission d'une ICD chez 3 infirmières ne prenant pas d'antibiotiques a été également décrite.
En laboratoire
Deux cas décrits, chez des personnes en bonne santé : une technicienne de laboratoire et une étudiante en doctorat dans un laboratoire de recherche. Les deux travaillaient sur des souches 027, sur paillasse sans PSM (10).