Entendons-nous pour réduire le bruit au travail

Même si la réglementation est plus sévère depuis 20 ans, le bruit reste une nuisance physique causant quelques 500 surdités reconnues chaque année, alors que plus de 3 millions de salariés sont soumis à des niveaux d'exposition lésionnelle. Pourtant, l'ingénierie de prévention est disponible, comme les matériaux acoustiques lavables pour les industries bruyantes de l'agroalimentaire ou les nouveaux procédés silencieux du BTP. Comment expliquer la persistance des nuisances sonores sur le lieu de travail, si ce n'est par une certaine indifférence pour un " vieux " risque non mortel. Au bruit lésionnel s'est ajouté depuis 20 ans les nuisances sonores dans les bureaux ouverts, dans un contexte de tertiairisation de l'économie. Même à relativement bas niveau, le bruit, surtout intelligible, est un élément très perturbateur pour des tâches intellectuelles demandant de la concentration. La prévention, dans les open-spaces, a beaucoup progressé avec l'édition de normes (comme la récente NF ISO 22955) et le développement de démarches complètes liant analyse ergonomique (porté par le questionnaire GABO, cf. www.inrs.fr) et amélioration de l'acoustique des locaux. La prévention repose souvent sur du " cousu main ", avec des solutions économiquement viables et portées par l'ensemble des acteurs de l'entreprise.