Exposition précoce à la poussière de ferme dans un modèle d'inflammation des voies respiratoires chez le lapin : affecte-t-elle l'hyperréactivité bronchique et la toux ?

Introduction Au cours des 50 dernières années, la prévalence des maladies respiratoires allergiques a augmenté. « The Hygiene hypothesis » explique cette progression par la diminution de la bio-diversité de l'exposition microbienne précoce. Cette étude vise à évaluer l'effet de l'exposition précoce à la ferme sur l'hyperréactivité des voies respiratoires et l'hypersensibilité à la toux dans un modèle d'inflammation allergique des voies respiratoires chez le lapin.
Méthode Un environnement spécifique a été appliqué aux lapines en gestation et à leur progéniture jusqu'à six semaines après la naissance. Les lapins ont été logés dans une zone exempte de pathogènes pour le groupe contrôle et dans une étable de veaux pour le groupe hébergé à la ferme. À la fin de l'exposition à l'environnement spécifique, les deux groupes ont été logés dans une zone conventionnelle et ont été sensibilisés à l'ovalbumine. Dix jours après la sensibilisation, les lapereaux ont reçu des aérosols d'ovalbumine pour provoquer une inflammation des voies respiratoires. La sensibilisation à l'ovalbumine a été évaluée par le dosage des IgE spécifiques. La sensibilité à la toux a été évaluée par stimulation mécanique de la trachée et la réactivité bronchique a été évaluée par provocation à la méthacholine. L'environnement fermier a été caractérisé par la mesure des endotoxines.
Résultats Au total, 38 lapereaux ont été inclus (18 dans le groupe de la ferme). Les niveaux d'endotoxines dans l'environnement de la ferme variaient de 30 à 1854 EU.m-3. Il n'y avait pas de différence significative dans les valeurs d'IgE spécifiques à l'ovalbumine (p = 0,826) entre les deux groupes. Le seuil mécanique pour déclencher une toux ne différait pas entre les deux groupes (p = 0,492). Il n'y avait pas de différence dans le nombre de toux (p = 0,270) ou l'intensité des réponses ventilatoires (p = 0,735). Après ajustement en fonction de l'âge et du poids, il n'y avait pas de différence de résistance respiratoire avant et après une provocation à la méthacholine.
Conclusion L'exposition précoce à l'étable n'a pas affecté la sensibilité à la toux ou la réactivité bronchique chez les lapins sensibilisés à l'ovalbumine. Ces résultats suggèrent que tous les environnements agricoles ne protègent pas contre l'asthme et l'atopie. Une exposition continue à plusieurs sources de diversité microbienne est probablement nécessaire.