Travail sur écran : effets des postures de travail et des dispositifs de pointage sur la dépense énergétique, les sollicitations biomécaniques du membre supérieur et la performance

Lors de l’utilisation d’un ordinateur sur le lieu de travail, la posture la plus fréquemment observée est assise sur un siège de bureau. Si elle est prolongée, celle-ci induit une posture sédentaire, délétère pour la santé. Afin de limiter l’exposition à ce facteur de risques, différentes postures alternatives ont émergé ces dernières années. Cependant, celles-ci pourraient impacter la stabilité posturale de l’utilisateur et donc le maniement du dispositif de pointage. La souris standard, placée à côté du clavier, est le dispositif de pointage le plus souvent rencontré. Toutefois, son utilisation intensive est à l’origine de facteurs de risques pouvant générer des douleurs voire l’apparition de TMS. Afin de réduire les sollicitations biomécaniques liées à son utilisation, de nouveaux dispositifs ont été développés. L’objectif de cette étude était d’analyser conjointement l’effet de différentes postures de travail et de plusieurs configurations de dispositifs de pointage en considérant divers critères d’évaluation relatifs aux postures sédentaires et aux TMS. Trente et un participants ont pris part à cette étude de laboratoire. Vingt conditions ont été analysées, regroupant 5 configurations de dispositifs de pointage (souris standard et inclinée placées à côté et devant le clavier et pointeur central) couplées à 4 postures (assis sur un siège de bureau, assis sur un ballon d’exercice, en pédalant sur un ergocycle et debout). Après une période d’entrainement, les participants ont réalisé une journée expérimentale au cours de laquelle ils ont répété une tâche courte de pointage-cliquage-déplacement dans les 20 conditions et où les réponses cardiaque et métabolique, les sollicitations biomécaniques (musculaires et posturales), le temps de réalisation de la tâche ainsi que le ressenti des participants ont été évalués. Par rapport à la posture assis sur un siège de bureau, les trois postures alternatives apparaissent augmenter la dépense énergétique et la fréquence cardiaque, et ce de manière plus prononcée pour les postures en pédalant et debout. Dans cette tâche courte, la posture debout apparait par ailleurs à privilégier au regard de l’activité des muscles lombaires, et les postures assis sur un siège de bureau et debout au regard de celle des muscles trapèzes. L’utilisation du pointeur central et le placement des souris devant le clavier apparaissent à privilégier d’un point de vue des sollicitations du membre supérieur dominant. Toutefois, quelle que soit la configuration du dispositif de pointage, un risque de survenue de fatigue des muscles extenseurs du poignet est présent. Enfin le temps de réalisation de la tâche est le plus court d’une part, assis sur un siège de bureau et d’autre part, avec la souris standard placée à côté du clavier. Ces résultats montrent qu’il n’existe ni posture de travail ni dispositif de pointage uniques bénéfiques à l’ensemble des variables investiguées. Toutefois, d’un point de vue des sollicitations biomécaniques, le pointeur central et le placement des souris devant le clavier semblent à privilégier. Concernant les postures, leur alternance pourrait permettre de limiter les risques associés au maintien d’une posture sédentaire.

Valorisations réalisées : articles, brochures, dossiers web, webinaire, communications dans des congrès nationaux et conférences, enseignement et formation.
Valorisations envisagées : articles de revue internationale, communications dans des congrès nationaux et internationaux.