Paramètres influençant la fatigue auditive chez les professionnels du secteur de la musique amplifiée.
Communication scientifique
Les professionnels du secteur du spectacle vivant comptent 200000 personnes. Comme pour l’ensemble des travailleurs, ils sont protégés par le code du travail (articles R. 4213 et R4431 à 4437) qui encadre les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs exposés au bruit et définit, entre autres, une valeur limite d’exposition sonore de LEx,8h = 87dB(A). Pourtant, dans les faits, ils sont souvent exposés aux mêmes intensités que le public, soit un niveau sonore proche de 102 dB(A) qui correspond à la limite définie par le décret 2017-1244 réglementant la diffusion sonore lors de spectacles. Les professionnels de ce secteur sont une population à risque pour l'audition et des déficits auditifs sont souvent observés. Ce constat « a posteriori » n’est pas satisfaisant dans le cadre d’une politique de prévention.
L’évaluation de la fatigue auditive, phénomène physiologique réversible, permettrait d'identifier précocement les situations délétères pour la santé auditive et la mise en place d'actions de prévention avant l’installation d’un déficit auditif permanent. Dans le cadre de cette étude, la fatigue auditive est quantifiée par deux examens : l'audiométrie tonale liminaire qui mesure le seuil d'audition et Echoscan qui mesure le seuil de déclenchement du réflexe auditif. Cependant, si on peut aujourd’hui mesurer la fatigue auditive, on connaît encore mal les facteurs induisant une fatigue lors d’une exposition en milieu professionnel, notamment lors d'expositions complexes présentant de fortes variations comme dans le secteur de la musique. L'objectif de ce travail était par conséquent de déterminer les paramètres de l'exposition sonore et les caractéristiques individuelles influençant fortement la fatigue auditive lors d’une exposition sonore complexe.
Les mesures ont été réalisées sur 67 volontaires âgés de 19 à 57 ans, dont 43 travailleurs exposés à la musique amplifiée, et 24 participants non exposés au bruit. Les résultats montrent que, logiquement, la fatigue auditive, est corrélée à l’énergie sonore reçue pendant la journée de travail, mais également, et cela est plus original, que la distribution temporelle de l’énergie sonore influence la fatigue. A énergie constante, la stabilité des niveaux sonores tend à augmenter la fatigue. L'instabilité du bruit pourrait en effet permettre des périodes de récupération partielle de la fatigue auditive, même si les périodes « calmes » sont de courtes durées. Les implications en termes de prévention des risques auditifs dans les secteurs du spectacle et de l’industrie seront discutées.
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Fiche technique
Fiche technique
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Année de publication
2021 -
Langue
Français -
Discipline(s)
Biologie - Microbiologie -
Auteur(s)
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Référence
11/4/2022-MARSEILLE-16ème Congrès Français d'Acoustique
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Étude(s) de rattachement
Étude(s) de rattachement