Optimisation de la méthode de mesure des endotoxines dans les atmosphères de travail : une étude de laboratoire et de terrain

Les endotoxines sont des lipopolysaccharides présents dans la membrane externe de la plupart des bactéries à Gram négatifs. Elles peuvent être mises en suspension par des taches, des techniques et des processus de travail qui génèrent des aérosols à partir de matériaux contaminés par ces micro-organismes et peuvent avoir des effets nocifs sur la santé des travailleurs par inhalation. Depuis 2005, l'INRS propose une méthode de dosage des endotoxines, qui utilise un prélèvement par cassette fermée de 2 L/min et une analyse par dosage chromogénique LAL, principalement selon la norme EN 14031. Cependant, l'évolution des connaissances et le manque de certaines données de validation ont conduit à de nouvelles investigations expérimentales afin d'optimiser cette méthode. L’optimisation du prélèvement (type de filtres) et du protocole d'extraction (volume de liquide, durée, méthodologie) ainsi que l'influence du stockage des échantillons ont ainsi été étudiées.
Un générateur de type bulleur a été utilisé pour produire un bioaérosol à partir d'un mélange de trois bactéries afin d'obtenir des concentrations contrôlées de 50 à 10000 UE/m3. Ces tests de laboratoire ont confirmé une meilleure récupération des endotoxines lorsque l'extraction est réalisée directement dans la cassette et ont permis de fixer le volume (5 mL) et la durée (20 min) d'élution. Les filtres en PVC semblent entraîner une récupération inférieure des endotoxines par rapport aux filtres en fibre de verre, en PTFE ou en PC. Des tests supplémentaires sur le terrain ont été effectués dans différents lieux de travail tels que l’élevage (porcs, vaches), le traitement des céréales, le compostage ou encore le traitement des eaux usées. La comparaison des résultats des filtres dans ces environnements professionnels ainsi que l'influence du stockage des échantillons à température ambiante pendant 8 jours seront discutés.