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Déchets - Filière papiers, cartons, emballages

Prévenir les risques professionnels

A chaque étape de la gestion des déchets de papiers, cartons et emballages (entreposage, transport, massification, traitements), des risques professionnels sont identifiés (chutes, mal de dos, exposition à des produits chimiques…). Voici des conseils pour évaluer ces risques et mettre en place des actions de prévention.

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La filière et les risques professionnels

La filière

La loi relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire (AGEC) a pour objectif de simplifier le tri des ménages et des entreprises, tout en augmentant le volume des emballages en plastique recyclés, et de faciliter leur regroupement (massification). Cette évolution induit des opérations manuelles supplémentaires de séparation des différentes fractions et entraîne une mutation du travail au niveau organisationnel et opérationnel. Ces exigences mettent en relief la nécessité d’automatiser le tri, en créant de nouvelles installations ou en transformant celles déjà existantes. 

L’évolution du tri impacte également la collecte de ces déchets : augmentation des volumes, de la fréquence des tournées de collecte et des risques associés. 

En France, à ce jour, l’éco-organisme chargé de la gestion de la filière de la collecte et du recyclage des déchets de papiers, cartons et emballages est Citeo.

Quelques chiffres

  • Papier-carton : 6,7 millions de tonnes réceptionnées dans les installations de tri (source Federec 2019)
  • Emballages : 3,35 millions de tonnes issues de la collecte sélective par le service public (Source Ademe 2019)
  • Nombre d’établissements de tri : 176 (Source Citeo 2019)

Gestion des déchets de papiers, cartons et emballages

Depuis leur production jusqu’à leur recyclage, en passant par leur transport, leur stockage et leur transformation, les déchets de papiers, cartons et emballages subissent de nombreuses manipulations. 

1 - Pré-tri
  • Chez les ménages

    • Mise en bac ou en sac jaune, en mélange, de tous types de papiers, cartons, emballages (barquettes aluminium, pots, films…) et flaconnages/bouteilles plastiques. L’apport peut être réalisé dans des points d’apports volontaires ou des conteneurs dédiés.
    • Mise en bac des emballages en verre.
  • Dans les entreprises
    • Conditionnement dans des réceptacles de tri sélectifs (mélange ou non des papiers et cartons, emballages plastiques).
    • Mise en bac des emballages en verre, ou organisation de leur consigne.
2 - Collecte
  • Chez les ménages, la collecte peut être organisée par la commune ou le syndicat intercommunal de gestion des déchets
    • Bacs ou sacs jaunes et bacs à verre : placés sur les trottoirs, ils sont ramassés avec des camions-bennes à ordures ménagères (BOM), la fréquence de ramassage variant selon le contexte local.
    • Conteneurs de point d’apport volontaire : ils peuvent être retirés pleins et remplacés par des conteneurs vides, à l’aide d’un camion équipé d’un dispositif de grutage, ou leur contenu peut être déversé in situ dans un camion-benne avant remise en place (verre par exemple).
  • Dans les entreprises, la collecte est généralement réalisée par des sociétés privées. Selon le contexte (environnement urbain, immeuble en copropriété) et l’activité de l’entreprise (tertiaire, commerce de proximité), la collecte peut également être assurée par la collectivité territoriale
    • Cartons, papiers (non confidentiels) et emballages plastiques conditionnés en caisses ou bacs roulants : l’entreprise assure elle-même le transfert et le vidage dans les bacs jaunes. Leur contenu est déversé in situ dans le camion-benne du collecteur public puis remis en place. Dans certains cas, les cartons peuvent être compactés sur site (par exemple dans la grande distribution).
    • Papiers confidentiels conditionnés dans une console fermée équipée d’un sac : le collecteur récupère les sacs pleins dans l’entreprise et les remplace par des sacs vides. Il déchiquète les papiers directement dans son camion équipé d’une déchiqueteuse, ou transporte les sacs jusqu’au centre de traitement équipé d’une déchiqueteuse pour y traiter les papiers.
3 - Traitement

Au centre de tri (sauf le verre généralement dirigé directement vers un centre de recyclage après la collecte) :

  • Déchargement : il est réalisé en fosse ou dans des alvéoles de plain-pied, par déchargement en vrac du contenu des bennes.
  • Alimentation de la trémie : elle est effectuée à l’aide d’une pelle à grappins qui récupère les déchets pour charger une trémie qui alimente ensuite le tapis convoyeur acheminant les déchets vers la cabine de tri.
  • Tri : cette étape, réalisée sur une chaîne de tri, permet de catégoriser les plastiques et les papiers-cartons selon leur nature (blancs, cartons, encrés…) et selon l’objectif de valorisation. Selon la taille et l’ancienneté de l’installation, le tri peut comprendre des étapes mécanisées puis manuelles pour le tri des fractions résiduelles.
  • Criblage : réalisé dans un crible vibrant ou rotatif, il permet la séparation des petites fractions par exemple les résidus de verre.
  • Massification, conditionnement : après leur tri, les papiers, cartons, bouteilles et flacons plastique, et autres emballages plastiques, sont compactés sous forme de balles avec des compacteurs. Selon l’organisation du tri sélectif des emballages plastiques, d’autres types de conditionnements sont possibles (big bag, caisse, vrac, sac…).
  • Chargement et transport : les balles et autres conditionnements sont acheminés vers les usines de recyclage et de fabrication du papier, du verre et de l’aluminium, et de transformation pour la valorisation des plastiques.

Les principaux risques professionnels

La gestion des déchets de papiers, cartons, emballages est responsable d’accidents du travail dont certains peuvent être graves ou mortels. Par ailleurs, ces activités peuvent exposer les travailleurs à des agents chimiques et biologiques (poussières, agents pathogènes…) et à des sollicitations physiques et posturales pouvant être à l’origine de maladies professionnelles, notamment des troubles musculosquelettiques (TMS). De plus, la présence de déchets indésirables comme les piles au lithium peut être à l’origine d’incendies. 

Risques Origines

Lors du pré-tri

Risque de coupures, piqûres

  • Présence d’agrafes dans les cartons
  • Bords coupants de certains cartons
  • Présence de verre cassé
Risques de troubles musculosquelettiques (TMS)
  • Port de charges lourdes
  • Manutention des sacs ou de cartons volumineux
  • Manutention des conteneurs (efforts de tirer-pousser)
Risques d’incendie et d’explosion
  • Présence d’indésirables (pile au lithium endommagée par exemple)
Lors de la collecte
Risques routiers
  • Heurt des ripeurs par des véhicules sur la voie publique 
  • Collision entre véhicules
Risques de chute
  • Hauteur du marchepied lors de la montée et descente du véhicule
  • Présence d’obstacles lors de déplacements sur la voie publique
  • Mouvements de jetée des cartons ou des sacs dans les bennes des camions
  • Encombrement du sol par des débris de verre ou de papier répandus à proximité des conteneurs de tri sélectif

Risques de troubles musculosquelettiques (TMS)

  • Port de charges lourdes
  • Manutention des sacs ou de cartons volumineux
  • Manutention des conteneurs (efforts de tirer-pousser)
Risque de coupures, piqûres
  • Présence d’agrafes dans les cartons
  • Présence de verre cassé dans les sacs, couvercles de boîtes de conserve, débris au sol
Risques chimiques
  • Manipulation d’emballages ayant contenu ou contenant des produits dangereux
  • Ecoulement important de produits dangereux d’un contenant fuyard 
  • Présence de poussières dangereuses
Risques biologiques
  • Manipulation d’emballages contaminés par des agents biologiques pathogènes (bactéries, moisissures) 
  • Présence de dispositifs médicaux avec aiguille (voir brochure INRS ED 6335)
  • Présence d’animaux nuisibles (rongeurs, insectes…)
Lors du traitement
Risques de collision entre engins de manutention ou véhicules-piétons
  • Flux important de camions ou d’engins
  • Encombrement excessif et localisation inadaptée des zones dédiées aux opérations de pesage, de déversement, de stockage, de conditionnement et de ré expédition des déchets triés
  • Localisation inadaptée des activités de contrôle, d’ouverture de sacs ou de pré-tri
Risques de chute de hauteur
  • Présence de fosses ou de quais lors du déchargement
Risques liés aux équipements de travail 
  • Intervention humaine dans les machines de tri ou de compactage (débourrage, nettoyage, maintenance des trémies ou des tapis)
Risques de  de troubles musculosquelettiques (TMS) 
  • Régulation inadaptée du flux de déchets ou cadence de tri excessive
  • Gestes répétitifs (par exemple lors du tri) 
  • Gestes de grande amplitude
  • Postures contraignantes
  • Posture debout prolongée
Risques de coupures, piqûres
  • Présence d’agrafes dans les cartons
  • Présence de verre cassé dans les sacs, couvercles de boîtes de conserve
  • Présence de dispositifs médicaux avec aiguille
Risques chimiques 
  • Inhalation des gaz d’échappement des engins de manutention et des camions 
  • Exposition aux poussières lors de la manutention des déchets, lors de leur transfert et de leur manutention manuelle, lors de la maintenance et du nettoyage des installations
  • Inhalation de gaz de décomposition issus de la maturation des déchets stockés
Risques biologiques
  • Multiplication d’agents biologiques pathogènes (bactéries, moisissures) présents dans des emballages ménagers
  • Présence d’aiguilles contaminées
  • Présence d’animaux nuisibles (rongeurs, insectes…)
Risques d’incendie et d’explosion
  • Présence d’indésirables combustibles (piles et batteries)
  • Présence de générateur d’aérosol sous pression (voir fiche INRS ED 67)
  • Auto combustion des déchets stockés en tas important
  • Présence de poussières de cellulose dans les déchiqueteuses à papier

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Mis à jour le 18/08/2022