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Acroléine

Mise à jour : 03 octobre 2024

Substance revue par les experts de l'INRS (2024).

Généralités

Identification

  • N° CAS

    107-02-8
  • Synonymes

    • Acrylaldéhyde
    • Aldéhyde acrylique
    • Prop-2-énal
Fiches associées dans les autres bases de données

Valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP)

  • Nature

    réglementaire indicative
  • VLEP-8h

    • 0,05 mg/m³
    • 0,02 ppm
  • VLEP-15mn

    • 0,12 mg/m³
    • 0,05 ppm
  • Mentions

    Peau (ACGIH)

Classifications

  • Mentions de danger CLP

    • EUH071
    • H225
    • H300
    • H311
    • H314
    • H330
    • H400
    • H410
  • CIRC

    2A
  • ACGIH

    • A4
  • DFG

    • Cancérogène : 3B

Toxicocinétique et métabolites

Eléments de toxicocinétique

À la suite d’une exposition par voies orale ou respiratoire, une grande majorité de l’acroléine est absorbée (entre 70 et 90 %). Sa forte réactivité envers notamment les groupements thiols libres limite sa biodisponibilité dans l’organisme : elle est retrouvée principalement dans le tractus gastro-intestinal.

L’acroléine est rapidement métabolisée, entraînant la formation de métabolites conjugués (conjugaison avec le glutathion) dont le potentiel toxique est fortement réduit par rapport à celui de l’acroléine.

Les métabolites sont retrouvés principalement dans les urines. L’acroléine peut également être éliminée par voie respiratoire sous forme de dioxyde de carbone ou par les fèces, mais les métabolites fécaux ne sont pas connus.

(FT 57, 2021)

Métabolites

Acide S-(3-hydroxypropyl)-mercapturique (HPMA), Acide S-(2-carboxyéthyl)-mercapturique (CEMA), Aldéhyde glycidique, Acide acrylique, Glycéraldéhyde, Glycidaldéhyde (Stevens et Maier 2008)

HPMA = métabolite le plus abondant, CEMA moins de 10 % des acides mercapturiques excrétés ; pic d'excrétion des métabolites se situe dans les 5 premières heures après l'exposition (Parent et al. 1998).

Effets toxiques

Classe toxicologique Effet toxique Conditions expérimentales
Effets cancérogènes et/ou mutagènes Autres cancers

CIRC 2B (2021)

 

L'exposition à l'acroléine entraine une augmentation de l'incidence des tumeurs malignes ou d'une combinaison appropriée de tumeurs bénignes et malignes chez deux espèces. 
Chez les souris femelles exposées à l'acroléine, l'incidence de lymphomes malins présente une tendance positive significative.
Dans une étude par inhalation dans F344/DuCrlCrlj rats, une tendance positive significative est rapportée concernant l'incidence de rhabdomyomes de la cavité nasale, de carcinome épidermoïde ou rhabdomyome (combinés) de la cavité nasale chez les femelles exposées à l’acroléine. De même, une augmentation significative de l'incidence du carcinome épidermoïde ou du rhabdomyome (combiné) des cavités nasales est aussi observée. Le rhabdomyome de la cavité nasale et les carcinomes épidermoïdes de la cavité nasale sont des tumeurs très rares chez la souche de rat utilisée dans l'étude.

 

Michiharu et al. (2021)

- Inhalation de 0,01 - 0,5 - 2 ppm (0 - 0,23 - 1,16 - 4,6 mg/m3) chez 4 groupes de rats (n = 50/sexe/dose), 6 h/j, 5 j/sem, pendant 2 ans, exposition corps entier 


Inhalation de 0 - 0,1 - 0,4 - 1,6 ppm (0 - 0,23 - 0,93 - 3,7 mg/m3) chez 4 groupes de souris (n = 50/sexe/dose), 6 h/j, 5 j/sem, pendant 93 semaines chez les mâles et 99 chez les femelles, exposition corps entier

 

- Rats : Augmentation de l'incidence de rhabdomyomes (tumeurs rares des fosses nasales) et de carcinomes épidermoïdes (combinés) de la cavité nasale chez les femelles
Souris : Induction de lymphomes malins chez les souris femelles 

Atteintes des voies respiratoires supérieures Irritation des voies respiratoires supérieures

Feron et al. (1978)

- Rat (12 mâles et 12 femelles), Lapin (4 mâles et 4 femelles), Hamster (20 mâles et 20 femelles)
0 - 0,4 -1,4 - 4,9 ppm (0 - 0,9 - 3,3 - 11,5 mg/m3) (vapeur) 6h/j, 5 j/sem, pendant 13 semaines, exposition corps entier

 

- Rat : espèce la plus sensible, effets rapportés dès 0,4 ppm chez mâles (cc non toxique chez le lapin et le hamster)
Effets rapportés chez les 3 espèces : irritation oculaire et respiratoire, changements histopathologiques au niveau des voies respiratoires - destruction, hyper et métaplasie de l'épithélium  + inflammation

Atteintes des voies respiratoires supérieures Autres atteintes des voies respiratoires supérieures

Dorman et al. (2008)

- Rat mâle Fisher F344 adulte (n=12 rats/cc)
0 – 0,02 – 0,06 – 0,2 – 0,6 – 1,8 ppm (0 – 0,047 –0,14 – 0,47 – 1,4 – 4,2 mg/m3) pendant 6 à 13 semaines

 

- à partir de 0,47 mg/m3 : modifications histopathologiques inflammatoires localisées au niveau des cavités nasales, métaplasie et hyperplasie nasales, métaplasie au niveau du larynx
A partir de 1,4 mg/m3 : hyperplasie de l’épithélium respiratoire nasal (cloison latérale II ; à tous les niveaux de l’arbre respiratoire à 1,8 ppm) et Métaplasie squameuse de l’épithélium respiratoire supérieur (nez septum I, larynx) 
A 4,2 mg/m3 : inflammation au niveau nasal (II et III : cloison latérale et septum) et larynx, dégénérescence + atrophie de l’épithélium olfactif avec perte importante de neurones olfactifs (≥ 4 jours), métaplasie squameuse de l’épithélium respiratoire à tous les niveaux de l’arbre respiratoire

 

Atteintes des voies respiratoires inférieures Emphysème pulmonaire

Lyon et al. (1970)

- Rat Sprague-Dawley (7 mâles et 8 femelles), Cobaye (7 mâles et 8 femelles), Singe écureuil mâle (n=9), Chien Beagle mâle (n=4)
Conditions expérimentales 1 (CE 1) : 0,7 ppm (1,6 mg/m3) (vapeur) 8h/j, 5j/sem 6 semaines, Exposition corps entier


CE 2 : 0 - 0,22 - 1,0 - 1,8 ppm (0 - 0,5 - 2,3 - 4,2 mg/m3), 90 jours

 

- 1,6 mg/m3 : modifications histopathologiques inflammatoires au niveau pulmonaire (infiltration interstitielle de leucocytes), emphysème occasionnel modéré, atteintes chez tous les animaux (plus prononcé chez le chien et le singe)   

 

CE 2 chez le singe et le chien à 0,5 mg/m3 : lésions histopathologiques des poumons (emphysème modéré, congestion aiguë, vacuolisation focale dans les cellules épithéliales bronchiolaires ; n=2) 


à 2,3 mg/m3 : modifications morphologiques de la trachée (singe) et des poumons (chien), modifications inflammatoires non spécifiques des poumons


à 4,2 mg/m3 : brochopneumonie (chien, n = 2)

 

CE 2 chez le rat et le cobaye à 2,3 mg/m3 : inflammation pulmonaire (cobaye), hémorragie pulmonaire occasionnelle (rat, n=3)    

Atteintes des voies respiratoires inférieures Autres atteintes des voies respiratoires inférieures

Dorman et al. (2008)

- Rat mâle Fisher F344 adulte (n=12 rats/cc)
0 – 0,02 – 0,06 – 0,2 – 0,6 – 1,8 ppm (0 – 0,047 –0,14 – 0,47 – 1,4 – 4,2 mg/m3) pendant 6 à 13 semaines

 

- à partir de 1,4 mg/m3 : métaplasie squameuse de l'ensemble de l'appareil respiratoire, fibrose et hémorragie pulmonaires  
A 4,2 mg/m3 : lésions trachéales (métaplasie et hyperplasie) et broncho-pulmonaires (nécrose, desquamation, œdème, métaplasie et hyperplasie, hémorragie, pneumopathie)

Atteintes oculaires Irritation des yeux

CLP H314

 

Lyon et al. (1970)

- Rat Sprague-Dawley (7 mâles et 8 femelles), Cobaye (7 mâles et 8 femelles), Singe écureuil mâle (n=9), Chien Beagle mâle (n=4)
Conditions expérimentales 1 (CE 1) : 0,7 ppm (1,6 mg/m3) (vapeur) 8h/j, 5j/sem 6 semaines, Exposition corps entier


CE 2 : 0 - 0,22 - 1,0 - 1,8 ppm (0 - 0,5 - 2,3 - 4,2 mg/m3), 90 jours

 

- A partir de 4,2 mg/m3 : irritations oculaires sévères chez le chien et le singe se manifestant par des larmoiements et la fermeture des yeux. Les rats et les cobayes semblent moins sensibles.

 

Feron et al. (1978)

- Rat (12 mâles et 12 femelles), Lapin (4 mâles et 4 femelles), Hamster (20 mâles et 20 femelles)
0 - 0,4 -1,4 - 4,9 ppm (0 - 0,9 - 3,3 - 11,5 mg/m3) (vapeur) 6h/j, 5 j/sem, pendant 13 semaines, exposition corps entier

 

- Effet rapporté chez les 3 espèces : irritation oculaire
Rat - espèce la plus sensible, effets rapportés dès 0,4 ppm (cc non toxique chez le lapin et le hamster) 

Atteintes cutanées Irritation de la peau

CLP H314

 

 

Bibliographie

Acroléine - Fiche Toxicologique 57. INRS, 2021.

Dorman DC et al. - Respiratory tract responses in male rats following subchronic acrolein inhalation. Inhal Toxicol. 2008 ; 20(3) : 205-216.

Feron VJ et al. - Repeated exposure to acrolein vapour: subacute studies in hamsters, rats and rabbits. Toxicology. 1978 ; 9(1-2) : 47-57.

Lyon JP et al. - Repeated and continuous exposure of laboratory animals to acrolein. Toxicol Appl Pharmacol. 1970 ; 17(3) : 726-732.

Michiharu M et al. - Carcinogenicity and chronic toxicity of acrolein in rats and mice by two-year inhalation study. Regul Toxicol Pharmacol. 2021 ; 121 : 104863.

Monographie 128. CIRC, 2021.

Parent RA et al. - Metabolism and distribution of [2,3-14C]Acrolein in Sprague-Dawley rats. II. Identification of urinary and fecal metabolites. Toxicol Sci. 1998 ; 43 : 110-120. 

Stevens JF et Maier CS - Acrolein: sources, metabolism, and biomolecular interactions relevant to human health anddisease. Mol Nutr Food Res. 2008 ; 52 : 7-25.

En savoir plus

MiXie France est un outil simple et facile à utiliser qui permet, à partir de données de mesure, d'évaluer le potentiel additif ou non des substances chimiques et de situer les niveaux d'exposition cumulés par rapport aux valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP).