Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Fiches toxicologiques
  5. Zinc et composés minéraux (FT 75) (rubrique sélectionnée)

Zinc et composés minéraux

Fiche toxicologique n° 75

Sommaire de la fiche

Édition : Juillet 2020

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [4, 9 à 11, 15]

    Le zinc et ses composés sont absorbés par les voies respira­toire et digestive en quantités très variables. Après absorp­tion, le zinc est présent dans tous les tissus, mais les plus fortes quantités sont observées dans le foie, la prostate, les muscles et les os. Il est éliminé principalement dans les fèces.

    Chez l'animal
    Absorption

    Chez l'homme comme chez l'animal, l'absorption gastro­intestinale varie de 10 à 90 % ; elle est influencée par :

    les caractéristiques chimiques du composé : tous les sels de zinc n'ont pas la même solubilité en présence de sucs gastriques ;

    • le taux de zinc corporel : chez l'homme, à taux normal, l'absorption gastro-intestinale est de 20 - 30 % de la dose, chez le rat mature, elle est de 67 % ; elle augmente en cas de déficience et diminue quand la concentration sanguine augmente ;
    • la nourriture : de grandes quantités de calcium ou de phosphore ingérées diminuent l'absorption, les protéines animales l'augmentent alors que les protéines végétales la diminuent ;
    • le poids corporel : les organismes jeunes absorbent mieux le zinc que les organismes matures.

    L'absorption intestinale a lieu dans la seconde portion du duodénum ; le mécanisme de passage de la muqueuse intestinale implique la fixation du zinc sur une métallothionéine puis sur d'autres protéines dans les cellules luminales. Le processus de transport est influencé par les prostaglandines E2 et F2 et le zinc est chélaté par l'acide picolinique, dérivé du tryptophane ; une déficience en tryptophane diminue l'absorption du zinc[12]. Ce mode d'absorption est saturable : le zinc induit la synthèse de la métallothionéine dans les cellules muqueuses intestinales, mais n'induit pas celle des autres protéines de transport. La saturation de ces dernières provoque la rétention du complexe zinc-métallothionéine dans les cellules muqueuses qui tapissent le tractus gastrointestinal, et son excrétion lors du détachement de ces cellules.

    Les informations sur l'absorption pulmonaire sont limi­tées et compliquées par l'absorption gastro-intestinale, suite à la clairance mucociliaire et à la déglutition. Après exposition nasale à un aérosol d'oxyde de zinc, la réten­tion pulmonaire est de 19,8 % chez le cobaye (11,3 mg/m3, 3 h), 11,5 % chez le rat ( 4,3 mg/m3, 3 h) et 4,7 % chez le lapin (6 mg/m3, 6 h) ; chez l'homme, l'absorption pulmo­naire n'a pas été quantifiée.

    L'absorption cutanée est faible (0,1 % de la dose appliquée/cm2/h)[14] ; elle n'est pas affectée par la quantité de zinc, le pH de la peau ou le véhicule utilisé.

    Distribution

    Après administration orale de 65Zn chez l'animal, des taux mesurables sont trouvés dans le sang en 15 - 20 minutes avec un pic en 2 - 4 heures. Le zinc est présent dans le plasma, les érythrocytes, les leucocytes et les plaquettes. La concentration en zinc des érythrocytes est environ 10 fois supérieure à celle du plasma. Dans le plasma, le zinc est fixé à des protéines, principalement l'albumine (60 %) et l'α2- macroglobuline, et des aminoacides qui servent de transporteur. Initialement, le zinc est concentré dans le foie (60 %) et les reins, fixé sur une métallothionéine. La synthèse de cette protéine hépatique est stimulée quand la concentration plasmatique en zinc est élevée. Puis le zinc est distribué dans tout l'organisme, en particulier dans la prostate, le pancréas, les os, les muscles, la peau et la rétine. Le zinc traverse la barrière placentaire à partir de 0,4 % dans la nourriture du rat et passe dans le lait maternel.

    Chez l'homme, la majorité du zinc absorbé est répartie dans les muscles squelettiques (env. 60 %) et dans les os (30 %) ; le reste se distribue entre le foie, la prostate, le tractus gastro-intestinal, les reins, la peau, les poumons, le cerveau, le cœur et le pancréas.

    Métabolisme

    Le zinc, en tant qu'élément essentiel, n'est pas métabolisé, mais il entre dans la structure de nombreux métalloenzymes (par exemple l'anhydrase carbonique, qui régule les échanges de CO2, l’ARN polymérase, la super-oxyde dismutase, l'alcool déshydrogénase, etc.).

    Excrétion

    Le zinc ne s’accumule pas dans l’organisme ; la charge cor­porelle est régulée par un mécanisme homéostatique qui contrôle l'absorption et le taux hépatique [12].

    La voie principale d'excrétion, chez l’homme comme chez l’animal, est l'intestin (75 - 80 % de la dose administrée) ; la charge corporelle en zinc diminue avec une demi-vie de 100 à 500 jours. Une faible partie est éliminée dans l’urine (10 - 20 %) et le reste dans la sueur, le sperme, les cheveux, la salive et le lait. L'excrétion urinaire ne varie pas avec la dose et est indépendante du volume urinaire.

    Par inhalation, il n'y a pas de différences majeures entre l'homme et l'animal. Les composés du zinc sont rapide­ment solubilisés dansle poumon et ne s'accumulent pas dans le tractus respiratoire (demi-vie d'environ 13 heures). Des taux élevés de zinc sont retrouvés dans les urines ; une concentration de 0,6 à 0,7 mg zinc/L a été mesurée dans les urines des ouvriers exposés à des fumées d’oxyde de zinc à des concentrations de 3 à 5 mg/m3[13].

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Les dosages sanguin et urinaire de zinc ne sont pas cou­ramment utilisés pour la surveillance biologique de l'ex­position professionnelle dans la mesure où la corrélation avec l’exposition n’est pas toujours bonne. Quoique peu documenté, le dosage du zinc urinaire semble préférable à celui du zinc sanguin [30].

    Il n’existe pas de valeur guide pour ces paramètres.

  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
EN SAVOIR PLUS SUR LES FICHES TOXICOLOGIQUES