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Cyanure d’hydrogène et solutions aqueuses

Fiche toxicologique n° 4

Sommaire de la fiche

Édition : Septembre 2022

Pathologie - Toxicologie

Le cyanure d’hydrogène est très toxique quelle que soit la voie d’exposition. Les effets chroniques ont été très peu étudiés et les rares études disponibles ne montrent aucun effet aux doses testées. Aucune donnée n’est disponible concernant les effets cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques.

  • Toxicocinétique - Métabolisme [8]

    Bien absorbé par voies respiratoire, cutanée et digestive, le cyanure d'hydrogène bloque la respiration cellulaire dans tout l'organisme. Il peut être détoxifié par une enzyme qui produit des thiocyanates, essentiellement éliminés par les urines, ou il peut être éliminé par les poumons sous forme inchangée. Le cyanure est principalement retrouvé dans le foie, le sang, les poumons et le cerveau.

    Chez l'animal
    Absorption

    Aucune donnée quantitative n’est disponible concernant l’absorption du cyanure d’hydrogène par voies respiratoire, orale ou cutanée mais les effets toxiques, et la mortalité, observés lors des études de toxicité aiguë, mettent en évidence son absorption.

    Métabolisme

    Les cyanures sont majoritairement métabolisés dans le foie, en thiocyanates [9]. Dans des conditions physiologiques normales, plusieurs systèmes enzymatiques permettent une détoxication rapide des ions cyanures ; le plus important étant représenté par le Rhodanèse de Lang* qui aboutit à la formation de thiocyanates, substances beaucoup moins toxiques (environ 80 % des cyanures sont métabolisés par cette voie). En dehors de ces processus enzymatiques, d’autres voies d’élimination existent : formation de cyanocobalamine et de cyano-méthémoglobine, élimination respiratoire sous forme inchangée de cyanure d’hydrogène, de dioxyde carbone…

    Face à une absorption massive de cyanures, tous ces mécanismes de détoxication sont débordés.

    *Rhodanèse de Lang : enzyme mitochondriale (transférase) catalysant la réaction de détoxication du cyanure.

    Excrétion

    Après absorption par voie orale, l’excrétion urinaire est la principale voie d’élimination, sous forme de thiocyanates.

    Chez l'Homme

    En milieu industriel, l’intoxication aiguë est le plus souvent due à une absorption de vapeurs par inhalation.

    Parmi les autres voies de pénétration, on peut citer :

    • la voie digestive (exceptionnelle et généralement le fait d’intoxications volontaires) ;
    • la voie cutanée (rôle favorisant des érosions cutanées et de l’hypersudation) ;
    • la voie oculaire (rôle favorisant des conjonctivites).

    Les cyanures sont très rapidement absorbés par inhalation (quelques secondes). Par voie orale, l'absorption est rapide, de l’ordre de quelques minutes à quelques heures. Aucune donnée n’est disponible par voie cutanée.

    Le cyanure passe dans le sang avant d’être distribué rapidement vers les tissus où il va se fixer sur des macromolécules contenant des métaux (telles que l’hydroxycobalamine, la méthémoglobine, les cytochrome-oxydases…). Il est principalement retrouvé dans les reins, le foie, les poumons, le sang et le cerveau.

    Les cyanures sont majoritairement métabolisés dans le foie, en thiocyanates [9, 10]. Dans des conditions physiologiques normales, les mêmes systèmes enzymatiques que chez l’animal permettent une détoxication rapide. Face à une absorption massive de cyanures, tous ces mécanismes de détoxication sont débordés.

    Chez l’Homme, une exposition moyenne de 10 ppm de cyanure d’hydrogène (11,2 mg/m , salariés exposés de 5 à 15 ans) entraînerait une excrétion urinaire d'environ 6 mg de thiocyanates par 24 heures [22].

    Lors d'expositions chroniques professionnelles à des concentrations de 0,19 à 0,75 ppm de cyanure d’hydrogène (0,22 à 0,84 mg/m ), les niveaux moyens de thiocyanates dans les urines de 24 heures, chez les sujets exposés, sont de 6,23 μg/mL (chez les fumeurs) et de 5,4 μg/mL (chez les non-fumeurs), alors que chez les témoins, elles sont de 3,2 μg/mL (chez les fumeurs) et de 2,15 μg/mL (chez les non-fumeurs) [23].

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Le dosage des cyanures sanguins immédiatement en fin d’exposition est essentiellement utilisé pour confirmer le diagnostic d’intoxication aiguë cyanhydrique.

    Le dosage des thiocyanates urinaires en fin de poste de travail (ou fin de poste et fin de semaine) semble utile pour la surveillance biologique de l'exposition professionnelle.

    Le dosage des thiocyanates plasmatiques a également été proposé comme indicateur biologique d’exposition.

    Ces trois indicateurs ne sont pas spécifiques (influence du tabac et de l’alimentation), ils peuvent être présents dans le sang et les urines des sujets non professionnellement exposés.

    Il n’existe pas de valeur biologique d’interprétation (VBI) pour la population professionnellement exposée pour ces indicateurs. Des VBI issues de la population générale sont disponibles pour les thiocyanates urinaires.

  • Mode d'actions [10]
  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
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