Toxicité aiguë [6, 8]
Le 1,1,2,2-tétrachloréthane est absorbé par les voies digestive, cutanée et respiratoire.
La DL50 chez le rat par voie orale est de 250 mg/kg. Elle est de 6400 mg/kg chez le lapin par voie cutanée.
La CL50 chez le rat est de 2 000 ppm pour une exposition de 4 heures.
Les effets observés sont : une irritation des muqueuses (digestives en cas d'ingestion, oculaires et respiratoires en cas d'inhalation), une dépression du système nerveux central, une cytolyse hépatique et une atteinte tubulaire rénale.
Toxicité subchronique, chronique [6, 7, 9]
Une atteinte des paramètres sanguins (hématocrite et leucocytes) ainsi qu’une augmentation des lipides dans le foie et les reins ont été observés chez diverses espèces de rongeurs.
Aucune atteinte organique n'est observée chez des lapins et des chats exposés à des concentrations comprises entre 100 et 160 ppm, 8 à 9 h/j, pendant 4 semaines.
Des signes discrets d'hématotoxicité sont signalés chez des lapins exposés à 14,6 ppm (100 mg/m3), 3 à 4 h/j, pendant 7 à 11 mois et chez des rats exposés à 560 ppm, 5 à 6 h/j, 5 j/semaine, pendant 15 semaines ; chez ces derniers animaux, une étude histologique assez complète n'a pas révélé d'anomalie ; seule une discrète diminution de l'hématocrite a été notée.
Chez des rats exposés à 2 ppm (15 mg/m3 ) pendant 9 mois, il est signalé une hyperleucocytose modérée et une augmentation de la concentration en lipides dans le foie et les reins.
Effets génotoxiques [10]
Le 1,1,2,2-tétrachloréthane est génotoxique in vitro.
Le 1,1 ,2,2-tétrachloroéthane est mutagène sur certaines souches de Salmonella typhimurium. Il induit également des mutations chez Saccharomyces cerevisiae, sans activation métabolique.
Effets cancérogènes [10]
Le 1,1,2,2-tétrachloréthane est un cancérogène hépatique chez la souris.
Le 1,1,2,2-tétrachloroéthane s'est révélé cancérogène hépatique chez la souris ayant reçu par gavage une dose moyenne de 284 ou 142 mg/kg/j, pendant 78 semaines.
L'incidence des carcinomes hépatocellulaires était significativement augmentée dans tous les groupes traités et plus élevée dans le groupe recevant la plus forte dose.
La même étude a été réalisée chez le rat. Les mâles recevaient 108 ou 62 mg/kg, les femelles 76 ou 43 mg/kg pendant 78 semaines. Il n'a pas été observé d'augmentation significative de l'incidence des tumeurs malignes. À noter cependant la survenue chez les mâles de 2 carcinomes hépatocellulaires (0/20 chez les témoins).
Effets sur la reproduction [10]
Des effets embryotoxiques et tératogènes ont été observés uniquement chez la souris.
L'administration par injection intrapéritonéale de 300 ou 400 mg/kg/j à des souris gestantes, pendant la période de l'organogénèse, provoque des effets embryotoxiques et faiblement tératogènes (exencéphalie, fente palatine, anophtalmie, côtes et/ou vertèbres fusionnées).
Chez le rat, aucun effet n'a été noté.