Des études ont été réalisées dans le cadre de la demande de dossier d’AMM (autorisation de mise sur le marché d’un médicament) mais ne sont pas toutes rendues publiques. Il existe peu de données publiées sur les effets toxiques du fumarate de diméthyle dans le contexte professionnel. La plupart des informations disponibles concernent des consommateurs exposés par voie cutanée à des articles contenant du fumarate de diméthyle. Les principaux effets observés sont des dermatites de contact de nature irritative et/ou allergique. Il existe par ailleurs des données de pharmacovigilance dans le cadre du traitement du psoriasis, mais peu représentatives des expositions professionnelles.
Données publiées dans le contexte thérapeutique
Chez les patients atteints de psoriasis, le fumarate de diméthyle peut être administré à forte dose par voie orale en association avec des sels de fumarate de monoéthyle ainsi que par voie topique.
L'apparition d'effets indésirables conduit à l'arrêt du traitement dans 10 à 25 % des cas après administration par voie orale. Le principal effet rapporté lors de ce traitement est une lymphopénie, réversible à l'arrêt du traitement. Des troubles digestifs (épigastralgies, nausées, vomissements, diarrhées), une hyperéosinophilie, un flush du visage accompagné d'une sensation de chaleur et des céphalées sont fréquemment observés, plus rarement une élévation des transaminases et, à forte dose, une atteinte tubulaire rénale.
Lors du traitement du psoriasis par voie topique, des signes locaux d'irritation ont été rapportés.
Des éruptions maculo-papulaires prurigineuses ont été observées chez 10 volontaires sains sur 12 après application sur la peau de solutions à 0,3, 1 ou 3 % de fumarate de diméthyle pendant une nuit.
Dans un autre test sur 3 volontaires sains, l'application cutanée de fumarate de diméthyle à la dose de 0,021 % dans l'éthanol a induit un érythème prurigineux chez tous les sujets après 10 minutes d'exposition. Pour l'un d'entre eux, l'évolution a été marquée par l'apparition au 10e jour d'une phlyctène à l'endroit de l'application. Un nouveau test à la même concentration sur ce patient a entraîné une réaction locale avec apparition de vésicules après 48 heures.
Toxicité aiguë
Dans l'industrie pharmaceutique, des éruptions maculo-papulaires prurigineuses de la face et des bras ont été observées chez des techniciens chargés du conditionnement du fumarate de diméthyle.
Un cas d'eczéma secondaire au port d'un pantalon de travail traité par du fumarate de diméthyle a été rapporté chez un travailleur de l'industrie métallurgique. Le lien causal entre l'exposition au fumarate de diméthyle et les lésions cutanées était clairement établi du fait de la présence de fumarate de diméthyle dans le vêtement de travail, d'un patch test positif à la concentration 0,01 % (il est difficile de distinguer les effets irritants et sensibilisants au-delà de cette concentration) et d'une chronologie d'apparition des lésions concordante avec les caractéristiques de l'exposition.
De nombreux cas de dermatites de contact irritatives et allergiques ont été rapportés consécutivement à l'utilisation d'articles chaussants et de canapés traités par du fumarate de diméthyle à visée fongicide. L'association aux manifestations cutanées de symptômes respiratoires, de troubles digestifs ou généraux ont parfois été signalés, sans toutefois que le lien entre ces signes extra-cutanés et l'exposition au fumarate de diméthyle puisse être formellement établi.
Toxicité chronique
Il n'existe pas de donnée publiée concernant la toxicité chronique du fumarate de diméthyle chez l'homme.
Effets cancérogènes
Il n'y a aucune donnée publiée sur le potentiel cancérogène du fumarate de diméthyle. Cette substance n'a pas été évaluée par le Centre international de recherche sur le cancer.
Effets sur la reproduction
Il n'y a pas de donnée publiée concernant les effets sur la reproduction du fumarate de diméthyle dans l'espèce humaine.