Recommandations
En raison de la toxicité élevée du diquat pour la santé et l'environnement, des mesures rigoureuses de prévention s'imposent lors de son utilisation. Le diquat est le plus souvent délivré sous forme de spécialités commerciales ; les recommandations de stockage et d'utilisation devront prendre en compte leur composition et leur forme physique.
Au point de vue technique
Stockage
- Stocker le diquat dans des locaux frais, bien ventilés, à l'abri de la chaleur, des matériaux incompatibles (bases, oxydants forts, sels de métaux alcalins, UV...) et de la lumière [10]. Le sol de ces locaux sera incombustible, imperméable et sera réalisé de façon à permettre le lavage et l'évacuation contrôlée des eaux de nettoyage.
- Conserver de préférence la substance dans son emballage d'origine soigneusement fermé et correctement étiqueté. Si le transvasement ne peut être évité, reproduire l'étiquette sur le nouvel emballage.
- Des appareils de protection respiratoire autonomes isolants seront prévus à proximité des locaux pour les interventions d'urgence.
- Les spécialités commerciales phytopharmaceutiques seront conservées dans leur emballage d'origine dans des locaux frais et ventilés, sans denrées alimentaires et hors de portée des enfants.
Manipulation
Les prescriptions relatives aux locaux de stockage sont applicables aux ateliers où est manipulé le diquat. En outre :
- Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident.
- Entreposer dans les locaux de travail des quantités ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
- Ne pas fumer, boire ou manger sur les lieux de travail.
- Éviter l'inhalation de poussières ou d'aérosols. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête (fabrication du diquat, préparation des spécialités). Prévoir une aspiration des émissions à leur source ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire. Leur choix dépend des conditions de travail. Pour les interventions d'urgence, le port d'un appareil respiratoire isolant est nécessaire.
- Éviter tout contact avec le produit. Mettre à la disposition du personnel des vêtements de protection, des gants de type Silver Shield/4H (PE/EVAL/PE), et des lunettes de sécurité [12]. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après usage.
- Observer une hygiène corporelle et vestimentaire strictes : lavage soigneux des mains et du visage à l'eau et au savon après manipulation, passage à la douche et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de travail qui seront régulièrement lavés et entretenus.
- L'application des spécialités phytopharmaceutiques doit être faite en respectant scrupuleusement les consignes du fabricant pour assurer la protection des applica- teurs, des consommateurs et de l'environnement.
- Lors de l'application par pulvérisation, éviter l'inhalation d'aérosol. Le port d'un équipement individuel approprié est nécessaire : combinaison de travail, gants, bottes, lunettes de sécurité à protections latérales, appareil de protection respiratoire (APR) ; faire fonctionner le pulvérisateur sous faible pression (inférieure à 1 bar) pour ne pas former de trop fines gouttes. Ne pas traiter par forte chaleur, contre le vent ou par vent violent.
- Les appareils servant à l'application du produit seront vidés et nettoyés sur les lieux de travail.
- Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans les cuves contenant ou ayant contenu du diquat sans prendre les précautions d'usage [27].
- Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le diquat.
- En cas de déversement accidentel, récupérer le produit puis laver à grande eau la surface ayant été souillée.
- Conserver les déchets, y compris les emballages vides et les eaux de nettoyage du matériel, dans des récipients spécialement prévus à cet effet, convenablement étiquetés. Éliminer les déchets dans les conditions autorisées par la réglementation.
Au point de vue médical
- À l'embauchage, éloigner les personnes ayant des affections pulmonaires ou des dermatoses chroniques (qui pourraient favoriser la pénétration du produit).
- Aux examens périodiques, rechercher les lésions cutanées, unguéales et des signes d'intolérance (troubles digestifs, épistaxis, irritation respiratoire...). Une surveillance oculaire à la recherche de signes de cataracte peut être réalisée.
- En cas de projections oculaires ou cutanées, laver immédiatement à grande eau pendant 15 minutes. Retirer les vêtements souillés. Même en l'absence de signe, en cas de projection oculaire, une consultation ophtalmologique est nécessaire.
- En cas d'inhalation massive, retirer la victime de la zone polluée.
- En cas d'ingestion, ne pas tenter de faire vomir. Si la victime est parfaitement consciente, on pourra lui faire absorber plusieurs cuillerées à soupe de charbon activé.
- Dans les deux cas précédents, placer la victime en position latérale de sécurité si elle est inconsciente : même si son état est initialement satisfaisant, transférer la victime en milieu hospitalier pour un bilan des lésions, une surveillance et un traitement symptomatique.