Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme [1, 2]
Le 2-(2-méthoxyéthoxy)éthanol est vraisemblablement bien absorbé par toutes les voies d’administration et largement distribué dans l’organisme. Il est métabolisé principalement en métabolites acides et excrété en grande partie dans les urines.
Chez l'animal
Les éthers du diéthylène glycol sont absorbés par voies respiratoires, digestive et percutanée et sont largement distribués dans l’organisme sans accumulation. Néanmoins leur faible volatilité permet d’anticiper une faible exposition par inhalation des vapeurs. In vitro, le passage transcutané du DEGME s’effectue rapidement avec un taux d’absorption à travers la peau humaine de 0,206 mg/cm2/h.
La voie métabolique principale du DEGME passe par l’oxydation du groupement hydroxy en acide correspondant par les alcools/aldéhydes déshydrogénases. Ces enzymes peuvent également intervenir après coupure de la liaison éther par la mono-oxygénase. Les deux principaux métabolites formés (60 à 80 %) sont l’acide (2-méthoxyéthoxy) acétique puis l’acide 2-méthoxyacétique. La principale voie d’élimination est urinaire (80 à 90 % du DEGME absorbé dont 80 à 90 % sous forme métabolisée), environ 3 % se retrouvent dans les féces et 5 % sous forme de CO2 exhalé. Par compétition avec l’alcool déshydrogénase, l’administration d’alcools (éthanol, propanol, butanol) peut interférer avec le métabolisme des éthers de glycol en inhibant la formation et l’élimination des métabolites acides. Enfin le passage transplacentaire du DEGME ou de ses métabolites est vraisemblable.
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Mode d'actions
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Toxicité expérimentale [1, 2]
Toxicité aiguë [1, 2, 15]
Le 2-(2-méthoxyéthoxy)éthanol a une faible toxicité aiguë par toutes les voies d’exposition. Il n’est pas considéré comme un irritant cutané ou oculaire et n’est pas sensibilisant pour la peau.
La toxicité aiguë du DEGME est résumée dans le tableau suivant. La mort survient dans les 48 heures après administration de doses massives et fait suite à une profonde narcose et à une dégénérescence tubulaire ou glomérulaire rénale. L’inhalation d’une atmosphère saturée en DEGME ne provoque ni mortalité ni effet toxique significatif chez le rat.
Le DEGME ne présente pas d’effet irritant cutané et l’instillation oculaire de DEGME cause une faible irritation transitoire des membranes de la conjonctive. Par inhalation, aucun effet irritant n’a été signalé après une exposition courte.
Le potentiel de sensibilisant cutané du DEGME a été testé par la méthode de maximisation sur des cobayes et a donné un résultat négatif chez les 10 animaux testés.
Voie
Espèce
DL50
Rat
6,9 - 9,21 g/kg
Orale
Souris
8,2 g/kg
Cobaye
4,2 g/kg
Lapin
4,1 - 7,2 g/kg
Percutanée
Lapin
6,5 - 20,4 g/kg
Inhalation
Rat
> atmosphère saturée
Toxicité subchronique, chronique
Le 2-(2-méthoxyéthoxy)éthanol présente une faible toxicité répétée par voies orale et percutanée avec des effets à des doses élevées, principalement sur le système hématologique. Aucun effet n’a été montré par voie inhalatoire.
Par voie orale, plusieurs études ont été réalisées sur le DEGME chez le rat. On observe une diminution de la prise de nourriture à partir de 790 mg/kg/j et une baisse de la croissance corporelle à partir de 1 440 mg/kg/j après administration dans l'eau de boisson pendant 30 jours. Une diminution du poids du thymus est rapportée à partir de 1 000 mg/kg/j par gavage pendant 20 jours, accompagnée d'une déplétion lymphocytaire thymique à partir de 2 000 mg/kg/j. À cette dose, une diminution du poids des testicules est aussi observée et une altération de la production spermatique a été mise en évidence à 3 600 mg/kg/j pendant 6 semaines. Des variations du poids du foie à partir de 2 000 mg/kg/j pendant 20 jours et une augmentation du poids des reins et du cœur à 3 600 mg/kg/j pendant 6 semaines se manifestent également. Des NOAELs de 500 à 1 000 mg/kg/j ont été établies par voie orale chez le rat (30 jours). Ces doses sont considérées comme élevées et indiquent une faible toxicité répétée.
Par voie percutanée chez le lapin, le DEGME provoque une anémie discrète accompagnée d’une diminution du volume globulaire moyen à partir de 750 mg/kg/j pendant 12 jours chez la femelle gestante ; à des doses de 200 et 1 000 mg/kg/j chez le cobaye pendant 13 semaines, la seule modification observée est une diminution du poids de la rate.
Chez le rat, l’inhalation pendant 13 semaines (6 h/j, 5 j/sem.) de 216 ppm de vapeurs (concentration de vapeur maximale) ne produit aucun effet décelable.
Effets génotoxiques
Le 2-(2-méthoxyéthoxy)éthanol n’est pas mutagène.
In vitro, le DEGME donne des résultats négatifs dans le test de mutation reverse d’Ames sur différentes souches de Salmonella typhimurium et il n’induit pas d’aberrations chromosomiques sur les cellules de hamster chinois, avec et sans activation métabolique.
Effets cancérogènes
Le potentiel cancérogène du 2-(2-méthoxyéthoxy)éthanol n’a fait l’objet d’aucune étude.
Effets sur la reproduction
Le 2-(2-méthoxyéthoxy)éthanol ne semble pas induire d’atteinte significative de la fertilité. Par voies orale chez le rat et cutanée chez le lapin, le 2-(2-méthoxyéthoxy)éthanol induit des malformations squelettiques et viscérales.
Aucun effet testiculaire n’a été observé chez la souris et chez le rat, exposés respectivement à 4 000 mg/kg/j de DEGME dans l’eau de boisson pendant 25 jours et environ 610 mg/kg/j par gavage. Dans une étude de toxicité répétée chez le rat, une atrophie testiculaire accompagnée d’une altération de la production spermatique est notée à forte dose (3 600 mg/kg/j) après 6 semaines de gavage. Cette dose est considérée comme élevée et n’indique pas un effet significatif sur la fertilité.
Le DEGME est embryotoxique et fœtotoxique chez le rat. Par voie orale, à des doses non toxiques pour la mère (600 mg/kg/j du 7e au 16e jour de gestation), il provoque une diminution des implantations fœtales et du poids fœtal, des malformations du squelette (côtes cervicales rudimentaires, côtes latérales ondulées, déficience d’ossification) et des viscères (anomalies de l’arche aortique et du septum interventriculaire). Le nombre de portées malformées est 4 fois supérieur à celui des témoins et la NOAEL pour la fœtotoxicité est de 200 mg/kg/j. Par voie sous-cutanée, chez la rate (1 000 mg/kg/j du 6e au 20e jour de gestation), l’effet est moindre: on n’observe qu’une diminution de la survie à 4 jours des nouveau-nés résultant probablement de déficits fonctionnels ou de malformations viscérales, sans effet sur leur nombre et leur poids. Chez le lapin, par voie percutanée (750 mg/kg/j du 6e au 18e jour de gestation), on observe une légère toxicité maternelle (diminution du poids et du nombre de globules rouges), une augmentation des avortements et des malformations fœtales (flexure du membre antérieur, dilatation du bassinet, urètre rétrocave, ergots vertébraux, ossification retardée des os crâniens et du sternum).
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Toxicité sur l’Homme
Les données concernant la toxicité chez l’Homme du 2-(2-méthoxyéthoxy)éthanol sont très succinctes et ne mettent pas en évidence d'effets irritants ni sensibilisants. Aucune donnée n'est disponible chez l'Homme pour les effets aigus, chroniques, génotoxiques, cancérogènes ou sur la reproduction.
Toxicité aiguë [1]
Aucune donnée concernant la toxicité aiguë du DEGME n’est disponible chez l’Homme.
Aucun signe d’irritation cutanée (à des concentrations de DEGME de 25 % dans la vaseline) n’est retrouvé chez 25 sujets sains auxquels ont été appliqués des patchs tests occlusifs pendant 48 heures.
Toxicité chronique [1]
Testé à des concentrations de 20 % dans la vaseline dans un test de sensibilisation chez 25 volontaires, le DEGME n’a entraîné aucun signe de sensibilisation.
Effets génotoxiques
Aucune étude ne fait état d’une relation formelle entre exposition au DEGME et risque de cancer chez l’Homme.
Effets cancérogènes
Aucune étude ne fait état d’une relation formelle entre exposition au DEGME et risque de cancer chez l’Homme.
Effets sur la reproduction [16, 17]
Des malformations à type d’uretère rétrocave, d’anomalie du septum interventriculaire et du squelette (hémivertèbre, absence unilatérale de la 12e côte) ont été diagnostiquées chez un garçon de 5 ans dont la mère a été exposée professionnellement pendant 7 mois durant sa grossesse directement à du DEGME et de l’EGME (éther monométhylique de l’éthylène-glycol) utilisés comme solvants vecteurs de colorants dans l’industrie textile.
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Interférences métaboliques
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Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal