Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme [18, 19]
Chez l’animal, le chlorure de vinyle est bien absorbé par voies orale et inhalatoire et est distribué largement dans l'organisme. Il est rapidement métabolisé au niveau hépatique en métabolites réactifs responsables de la toxicité, éliminés principalement dans les urines. A forte dose, le chlorure de vinyle non métabolisé est excrété dans l’air expiré. Le passage transplacentaire du chlorure de vinyle ou de ses métabolites est possible. Chez l’Homme, les données sont plus limitées mais le métabolisme est identique, de même que l’élimination, principalement urinaire mais aussi inhalatoire.
Chez l'animal
Absorption
Chez le rat, le chlorure de vinyle est rapidement et complètement absorbé après exposition orale (le pic sanguin est observé 10 à 20 minutes après exposition) ou inhalatoire. L’absorption cutanée est faible ; chez le singe, elle est estimée à 0,031 % d’une dose de 800 ppm après 2 heures d’exposition.
Distribution
Les études animales indiquent que la distribution est vaste et rapide, cependant le stockage corporel est limité à cause d’une métabolisation et d’une excrétion rapides. Le chlorure de vinyle et/ou ses métabolites sont retrouvés dans le foie, les reins, la rate, la peau et le cerveau, sans que la concentration tissulaire n’augmente après des expositions répétées. Ils passent la barrière placentaire.
Métabolisme
Les voies impliquées dans le métabolisme du chlorure de vinyle sont identiques quelle que soit la voie d’exposition ou l’espèce (voir Fig. 1). Il est oxydé, dans le foie, par les oxydases à cytP450 en un intermédiaire réactif, l’oxyde de 2-chloroéthylène, qui se réarrange spontanément en 2-chloroacétaldéhyde. Ces métabolites réactifs, responsables de la toxicité par fixation aux macromolécules, sont conjugués au glutathion et excrétés.
Le métabolisme est un processus saturable (fonction de la dose). Chez le rat, il suit une cinétique du 1er ordre avec saturation enzymatique à environ 100 ppm par inhalation ou entre 1 et 100 mg/kg/j par voie orale.
Schéma métabolique
Fig. 1. Métabolisme du chlorure de vinyle [19]
Excrétion
Le chlorure de vinyle est excrété essentiellement dans l’urine après exposition orale ou inhalatoire à faible concentration. Quand la dose augmente, le métabolisme est saturé et le chlorure de vinyle non métabolisé est excrété dans l’air expiré (voir Tableau 1). Après exposition cutanée, le singe excrète dans l’air expiré la faible quantité de chlorure de vinyle absorbée.
Tableau 1. Excrétion du chlorure de vinyle et/ou de ses métabolites chez le rat [20]
Chez l'Homme
La rétention du chlorure de vinyle est de 42 % quelle que soit la concentration inhalée (2,9 à 23,5 ppm) ; sa distribution dans le corps humain n’a pas été étudiée. Il est métabolisé de manière identique à l’animal (voir Fig. 1). Une exposition par inhalation, à faible concentration, est sui vie d’une faible élimination dans l’air expiré et une forte élimination urinaire ; il n’ya pas de donnée sur l’excrétion après exposition orale ou cutanée. Trois métabolites sont excrétés dans l’urine, dont deux identifiés (voir Fig. 1). Le taux urinaire d’acide thioglycolique est corrélé avec la concentration de chlorure de vinyle dans l’air au-delà de 5 ppm. Cet indicateur fiable seulement pour des valeurs très supérieures à la valeur limite de 1 ppm (VLEP 8h) ne peut donc être conseillé comme élément de la surveillance médicale de l’exposition [21].
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Toxicité expérimentale
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Toxicité sur l’Homme