Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme [4, 32]
Les composés du lithium sont absorbés par voies digestive et respiratoire. Après ingestion, ils sont distribués dans tout l’organisme, avant d’être excrétés presque uniquement par voie urinaire. Ils passent la barrière placentaire et sont retrouvés dans le lait maternel.
Chez l'animal
A la suite d’une administration unique par voie orale, le carbonate et le chlorure de lithium sont rapidement et intensément absorbés. La concentration plasmatique en lithium croît durant 15 à 30 min après l’administration, puis présente un plateau pendant 12 à 24 heures, selon la dose initiale administrée aux rats (comprise entre 17 et 138 mg Li/kg pc)[25]. Par inhalation, environ 17 % d’un aérosol de chlorure de lithium est absorbé par les rats après 3 heures d’exposition [4].
Aucune donnée n’est disponible pour la voie cutanée.
Une fois absorbé, le lithium est distribué dans l’organisme, majoritairement dans les os, les glandes endocrines et le cerveau des rats. La demi-vie d’élimination sérique est fonction de l’âge et varie de 11-12 heures chez le rat adulte à 23 heures chez le rat âgé de 5 jours.
Chez l'Homme
Le lithium et ses composés sont rapidement et intensément absorbés par voie orale ; en revanche, ils ne traversent pas la barrière cutanée. L’absorption orale des composés du lithium dépend de leur solubilité : pics plasmatiques observés, respectivement, 2 à 4 heures et 30 à 60 min après l’exposition pour le carbonate et le chlorure de lithium, plateau atteint en 6 à 8 heures pour le carbonate et en 12 à 24 heures pour le chlorure[1, 4, 5]. Il est ensuite distribué dans tout l’organisme, principalement au niveau des reins, de la thyroïde, des os et du cerveau.
La quasi-totalité (95 %) d’une dose ingérée est éliminée par les reins par filtration glomérulaire (lithium filtré réabsorbé ensuite au niveau des tubules). Certains facteurs tels qu’un régime riche en sodium ou la prise de diurétique augmentent cette élimination. La demi-vie d’élimination est en moyenne de 24 h après l’administration d’une dose unique [5].
Il passe la barrière placentaire et est retrouvé dans le lait maternel [1, 8].
L’absorption du lithium est possible par voie respiratoire (détection dans le sérum de patients en unité de soins intensifs exposés au chlorure de lithium présent dans le revêtement de surface des appareillages médicaux de ventilation mécanique) mais n’est pas documentée en milieu professionnel.
Surveillance Biologique de l'exposition
Le dosage du lithium sérique ou plasmatique pourrait être utile pour la surveillance biologique des sujets professionnellement exposés (en fin de poste et fin de semaine en cas d’exposition habituelle) ainsi que lors de situations accidentelles impliquant le lithium. Le dosage plasmatique ou lithémie est habituellement utilisé pour la surveillance d’un traitement au lithium. Les données chez les sujets professionnellement exposés sont rares mais les concentrations sériques de lithium (environ 1000 fois inférieures aux concentrations plasmatiques thérapeutiques) semblent corrélées aux concentrations atmosphériques.
Le dosage du lithium urinaire en fin de poste et fin de semaine pourrait également être utilisé pour la surveillance biologique mais il n’y a pas de donnée chez les sujets professionnellement exposés.
Pour ces deux indicateurs, il n’existe pas de valeur biologique d’interprétation (VBI) pour la population professionnellement exposée mais des VBI issues de la population générale ainsi que des valeurs « Biomonitoring equivalents » (BEs) pour le lithium plasmatique basées sur une approche du risque sanitaire sont disponibles.
Pour le dosage du lithium plasmatique ou sérique, il est conseillé de faire appel à un laboratoire utilisant une méthode d’analyse sensible avec une limite de quantification (LOQ) suffisamment basse pour quantifier une exposition professionnelle et non thérapeutique (soit inférieure au 1/10 de la VBI choisie).
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Toxicité expérimentale
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Toxicité sur l’Homme