Toxicité aiguë
Le bromochlorodifluorométhane a une toxicité aiguë faible. Les études réalisées, essentiellement par inhalation, chez de nombreuses espèces animales, ont montré que son action s’exerce essentiellement sur les systèmes nerveux central et cardiovasculaire et qu’il faut atteindre des concentrations très élevées pour que se manifestent ces effets. Il n'est pas irritant pour la peau et l'oeil.
Le bromochlorodifluorométhane est un peu moins nocif que le trichlorofluorométhane (rapport des concentrations équiactives : 2 à 4 pour l’ensemble des effets neurologiques et cardiaques et pour la létalité) ; il est en revanche un peu plus nocif que le bromotrifluorométhane.
La concentration létale la plus basse pour une exposition de 15 minutes est de 30 % chez le rat, de 23 % chez le cobaye ; pour une exposition de 30 minutes, elle est de 22 % chez le rat. Pour les deux espèces, la seule anomalie mise en évidence à l’autopsie des animaux morts est une congestion pulmonaire.
Pour toutes les espèces étudiées, 10 minutes d’exposition à une concentration de 10 % de produit provoquent de légers tremblements. Si l’exposition est prolongée, les tremblements s’accentuent et on observe des convulsions et de l’ataxie. À plus forte concentration, ces symptômes apparaissent plus rapidement et sont suivis d’une profonde dépression du système nerveux central, avec ralentissement de la respiration, coma et éventuellement mort. D’une façon générale, chez les animaux survivants, le retour à la normale est très rapide lorsqu’ils sont retirés de l’atmosphère toxique (même après 6 à 7 heures d’exposition à 9,4 %).
Les effets cardiovasculaires du bromochlorodifluorométhane se traduisent par un abaissement de la contractilité du myocarde, une hypotension artérielle, mais surtout par une sensibilisation du cœur aux effets de l’asphyxie (bradycardie sinusale, bloc auriculo-ventriculaire, dépression de l’onde T) et à l’action arythmogène de l’adrénaline (tachycardie et fibrillation ventriculaire). Une injection de 5 µg/kg d’adrénaline provoque une arythmie cardiaque chez un chien exposé 5 minutes à une atmosphère contenant 1 à 2 % de bromochlorodifluorométhane ; le même effet est obtenu à la concentration de 4 % chez le lapin, au-delà de 10 % chez le rat. Le seuil d’action est nettement plus élevé pour une décharge d’adrénaline endogène (exercice intense ou stress sévère) : chez le chien, il faut, dans ce cas, dépasser 25 minutes d’exposition à 5 % pour obtenir une fibrillation ventriculaire. La sensibilisation est fugace puisque, 10 minutes après la fin de l’exposition, l’injection d’adrénaline est sans effet.
Localement, le bromochlorodifluorométhane est bien toléré par la peau du lapin et ne provoque pas d’irritation oculaire sévère.
Toxicité subchronique, chronique
Chez le rat, l’exposition répétée par inhalation peut induire un ralentissement de la croissance pondérale et une légère leucopénie chez la femelle.
L’exposition de rats, 6 heures/jour, 5 jours/semaine, pendant 3 semaines, à une concentration atmosphérique de 0,33 % de bromochlorodifluorométhane ne fait apparaître aucun signe d’atteinte clinique, biologique ou histologique. Dans les mêmes conditions, à la concentration de 1 %, on observe chaque jour après 3 heures d’exposition une légère léthargie. Aucune autre anomalie n’est mise en évidence chez les mâles. Chez les femelles, on note un ralentissement de la croissance pondérale et une leucopénie discrète.
L’exposition de chiens, 5 minutes/jour, 3 jours/semaine, pendant 4 semaines, à une concentration de 1 %, n’accroit pas leur susceptibilité à une sensibilisation cardiaque (pas d’effet arythmogène d’une injection d’adrénaline en fin de traitement).
Effets génotoxiques
Les tests réalisés in vitro et in vivo sont négatifs. Seul un test de mutation génique in vitro est positif.
Le bromochlorodifluorométhane est mutagène pour la souche TA 1535 de Salmonella typhimurium, mais non mutagène pour 4 autres souches. In vitro, il n’induit pas de mutation génique sur des cellules de lymphome de souris.
Administré à des souris par inhalation (6 heures à 0,5 ou 5 %), il est sans effet sur la fréquence des micronoyaux au niveau de la moelle osseuse.
Effets cancérogènes
Aucune donnée n’est disponible pour les effets cancérogènes.
Aucune publication n’a fait état d’étude sur les effets cancérogènes du produit.
Effets sur la reproduction
Aucune donnée n’est disponible pour les effets sur la reproduction.
Aucune publication n’a fait état d’étude sur les effets sur la reproduction du produit.