Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme [11, 16]
Peu de données ont été publiées sur la toxicocinétique et le métabolisme du bromotrifluorométhane. Il est vraisemblable toutefois, que, comme pour les autres fluoroalcanes, le produit soit éliminé très rapidement sous forme inchangée dans l’air expiré, aucune métabolisation n’intervenant pratiquement dans l’organisme.
Chez l'animal
Chez le chien exposé à une atmosphère contenant du bromotrifluorométhane, le produit passe très rapidement dans le sang où sa concentration atteint son plateau après 5 minutes. À l’équilibre, la concentration sanguine, sensiblement plus forte dans le sang artériel que dans le sang veineux, est directement proportionnelle à la concentration atmosphérique (pour une concentration de 10 %: 40 µg/ml dans le sang artériel, 30 µg/ml dans le sang veineux). Le produit est également détecté très vite dans le cerveau et, à plus faible concentration, dans le muscle cardiaque.
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Mode d'actions
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Toxicité expérimentale [9-16]
Toxicité aiguë
Le bromotrifluorométhane a une toxicité aiguë faible. Les études réalisées, essentiellement par inhalation, chez de nombreuses espèces animales ont montré que son action s’exerce essentiellement sur les systèmes nerveux central et cardiovasculaire et qu’il faut atteindre des concentrations très élevées pour que se manifestent ces effets. Un effet irritant pour l’œil est rapporté.
Les études réalisées, essentiellement par inhalation, chez de nombreuses espèces animales (souris, rats, cobayes, lapins, chiens et singes) ont montré que son action s’exerce essentiellement sur les systèmes nerveux central et cardiovasculaire et qu’il faut atteindre des concentrations très élevées pour que se manifestent ces effets. Le bromotrifluorométhane est sensiblement moins nocif que le trichlorofluorométhane, le rapport des concentrations équiactives variant de 4 à 15 selon les effets considérés et les espèces étudiées ; il est aussi un peu moins nocif que le bromochlorodifluorométhane.
Pour une exposition de 15 minutes, la CL50 est voisine de 83 % chez le rat, de 88 % chez le cobaye. La résistance des souris et des lapins semble être du même ordre (pas de mort après 2 heures à 80 %) ; les chiens et les singes seraient plus sensibles.
L’autopsie des animaux ayant survécu à ces fortes expositions montre des zones d’œdème et de nécrose pulmonaires et des anomalies cellulaires au niveau du foie, de la rate et des reins.
Les animaux exposés à de fortes concentrations de bromotrifluorométhane manifestent des signes d’agitation, présentent des tremblements, une respiration saccadée et ralentie, puis sombrent dans un état comateux avec disparition progressive des réflexes. Les symptômes régressent rapidement lorsque les animaux sont retirés de l’atmosphère toxique. Chez le rat, l’agitation et les tremblements apparaissent après 2 minutes dans une atmosphère à 20 % de produit, une salivation intense après 15 minutes à 30 %, des convulsions après 12 minutes à 50 % ou 3 à 4 minutes à 80 %. Chez le chien et le singe, les premiers signes neurologiques apparaissent à 10 %; chez le singe entraîné à réaliser une tâche, une exposition à 20-25 % entraîne une détérioration des performances.
Les effets cardiovasculaires du bromotrifluorométhane se traduisent par un abaissement de la contractilité du myocarde, une hypotension artérielle, mais surtout par une sensibilisation du cœur aux effets de l’asphyxie (bradycardie sinusale, bloc auriculo-ventriculaire et dépression de l’onde T) et à l’action arythmogène de l’adrénaline (tachycardie et fibrillation ventriculaire). Chez le chien, l’hypotension et des troubles du rythme apparaissent après 1 à 2 minutes d’exposition à 20 %, une fibrillation ventriculaire pouvant se développer après 1 à 3 minutes à 40 %. Chez les animaux exposés 5 minutes à une atmosphère contenant 7,5 % (chien) ou 10 % (rat) de produit, une injection de 5 à 8 µg/kg d’adrénaline déclenche une arythmie cardiaque. La sensibilisation est fugace puisque, 10 minutes après la fin de l’exposition, l’injection d’adrénaline est sans effet.
On note d’autre part, chez quelques rats, une congestion de la muqueuse nasale avec épistaxis après 2 heures à 20 %.
On observe, pour toutes les espèces, une irritation des yeux après 2 heures d’exposition à une concentration égale ou supérieure à 10 %. Dans le cas des singes, cette irritation persiste 24 heures après la fin de l’exposition.
Toxicité subchronique, chronique
Aucune atteinte n’a été observée hormis une congestion diffuse du tractus respiratoire.
L’exposition 2 heures/jour, pendant 15 jours consécutifs, à une atmosphère contenant 50 % de bromotrifluorométhane ne fait apparaître de modification ni du comportement, ni de la croissance pondérale, ni de la capacité de gestation, chez la souris, le rat ou le cobaye. Aucune atteinte particulière clinique, biologique ou histologique n’a été mise en évidence chez des rats et des chiens exposés 6 heures/jour, 5 jours/semaine, pendant 18 semaines, à une concentration de 2,3 % (la seule anomalie observée concerne une congestion diffuse du tractus respiratoire).
Effets génotoxiques
Les tests réalisés sont négatifs.
Le bromotrifluorométhane n’est pas mutagène pour Salmonella typhimurium à la concentration de 40 %, qu’il y ait ou non activation métabolique.
Effets cancérogènes
Aucune donnée n’est disponible pour les effets cancérogènes.
Son pouvoir cancérogène n’a fait l’objet d’aucune étude publiée.
Effets sur la reproduction
Les données disponibles ne rapportent pas d’effet embryotoxique ou tératogène.
On n’a observé ni embryotoxicité ni effet tératogène dans les portées de rates exposées pendant leur gestation à une concentration de 5 % du produit.
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Toxicité sur l’Homme [9, 11, 16]
Lors d’une exposition aiguë par inhalation, des troubles neuropsychiques et irritatifs sont observés, s’aggravant avec la concentration. Des anomalies cardiovasculaires (troubles du rythme cardiaque) ont été rapportées pour des concentrations plus importantes. Aucune donnée n’est disponible sur les effets chroniques, génotoxiques, cancérogènes ou sur la reproduction.
Toxicité aiguë
En raison de son utilisation comme agent extincteur, le bromotrifluorométhane a fait l’objet de nombreuses études chez des volontaires, mais toujours avec des durées d’exposition courtes (20 à 30 minutes au maximum).
Les premiers effets apparaissent pour des concentrations atmosphériques comprises entre 4 et 7 %. Il s’agit alors de troubles neuropsychiques et irritatifs: euphorie, vertiges, troubles de la mémoire, légère gêne respiratoire, légère irritation du nez et des yeux; certains auteurs signalent aussi une légère augmentation des temps de réaction. Cependant, même avec une exposition de 30 minutes à 7 %, les effets restent supportables ; ils sont insuffisants pour empêcher les sujets d’accomplir des tâches mécaniques simples, de suivre des instructions ou de sortir, s’ils le veulent, de la zone d’exposition.
Vers 10 %, les sujets présentent lipothymie, paresthésie, difficultés de coordination, et leurs performances dans des tests de psychomotricité se détériorent. À 15 % apparaît très vite (1 à 2 minutes) une sensation de perte de conscience prochaine.
Des anomalies du tracé électrocardiographique mineures (aplatissement de l’onde T) et rapidement réversibles ont été notées à des concentrations de 8 %. Un cas de trouble du rythme cardiaque a été constaté chez un sujet exposé à 12,8 % pendant 5 minutes. Des dissociations auriculoventriculaires et des contractions ventriculaires prématurées ont été mises en évidence à la concentration de 15 %.
Localement, la projection du gaz liquéfié peut provoquer sur la peau des gelures limitées, sur l’œil une irritation conjonctivale et un larmoiement.
Toxicité chronique
Aucune étude n’a été publiée qui permette de retenir l’hypothèse d’un risque, pour l’homme, d’intoxication chronique, de cancérogénèse ou d’effet sur la reproduction.
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Interférences métaboliques
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Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal